20 ans plus tard…. une revenante sur le forum…
À l’occasion de mon 50e anniversaire il me fut offert un voyage au Québec… c’était la première fois que je mettais les pieds sur la continent américain. Non seulement je suis tombée en amour avec la Belle Province mais aussi avec un nounours québécois…
De retour en France après ce séjour touristique, je décide de prendre une année sabbatique de mon travail pour retourner dans ce beau pays et approfondir un peu les possibilités d’avenir… très vite je met en route une demande d’immigration… Ayant plus de 50 ans, célibataire ce n’était pas gagné d’avance. Pendant cette année sabbatique avec un statut de touriste, j’ai prospecté pour un emploi en milieu scolaire. J’ai réussi à obtenir une promesse d’embauche en tant qu’agente administrative dans une école primaire. Bien sûr ce qui devait arrivé … arriva je fus convoquée à une entrevue pour l’obtention du CSQ, n’ayant pas obtenu le nombre de points requis à l’époque (les années 2000..) Grâce à ma promesse d’embauche et au petit ami québécois je suis ressortie avec le CSQ … Je suis repartie au Canada dans l’attente de ce que l’on appelait ‘’ la brune’’… après bien des péripéties je devenais quelques années plus tard (sans passer l’examen du à mon grand âge) citoyenne canadienne.
Pendant 15 ans je n’ai occupé qu’un seul emploi, dans la même école primaire, comme agente administrative au début, pour finir adjointe à la direction. Un vrai bonheur, oh certes j’ai un peu ramé au départ avec beaucoup de choses nouvelles à découvrir aussi bien dans la vie quotidienne que dans mon travail, les habitudes françaises après 50 ans d’existence étant bien ancrées mais je me suis accrochée, mis mes reflexes de maudite française au fond de ma poche avec mon mouchoir par-dessus.
La vie avec un nounours québécois ne fut pas simple non plus… et je crois que c’est là que j’ai ressenti le plus le changement de culture… lui du genre plutôt casanier, moi le contraire toujours à l’envie de nouvelles découvertes, lui n’ayant aucune culture culinaire se contentant de poulet et de pomme de terre quasi quotidiennement moi recherchant désespérément certains produits français introuvables comme les vraies coquilles Saint Jacques (pas les coquilles de poisson !!) mais bon… quand on aime on fait des compromis… et puis la vie continue…
Il y a 5 ans j’ai pris ma retraite… une autre étape importante dans ce cheminement de vie, mon nounours québécois a lui aussi pris sa retraite mais le passage à l’inactivité avec en prime la pandémie ne fut pas facile pour lui et l’année dernière, fatigué, il a fait un AVC suivi d’une crise cardiaque… j’ai alors découvert le monde du salon funéraire, des successions d’héritage… pas simple….
Je n’ai jamais eu envie durant toutes ces années de retourner définitivement en France, j’ai trouvé que l’herbe verte québécoise me convenait très bien. Mes deux vies (0-50 ans en France puis 50-… ans au Québec) furent très heureuses, et même si dès que j’ouvre la bouche, on me repère toute suite comme française (picarde d’origine donc avec un accent très prononcé…) je me sens vraiment acceptée et intégrée et j’ai bien l’intention de durer encore… et pourquoi pas un bon 20 ans !!!!!
Crédits photos et images : Ebsline
Bilan de Ebsline sur le forum de discussions
Bravo pour ce commentaire, votre expérience m’intéresse beaucoup.
Pourriez-vous me dire si votre niveau de retraite est acceptable en ayant travaillé « que » 15 ans au Québec.
Je suis arrivé à 47 ans et la question retraite me fait très peur.
Un gros merci
Alors je répond dans mon cas . Arrivé il y a un an à 59 ans deux comptables québécois m’ont dit que si je travaille 10 ans ici j’aurais 70/80 dollars de retraite québécoise et une minim retraite federale ( 900 dollars si vous êtes 40 ans au Canada depuis l’âge de 18 ans ) donc une misère par rapport au coût de la vie élevé ici. Je vais repartîr en France pour faire mes dix et avoir dans les 300/350 euros ou plus . Il faut arriver jeune ici car faire un Reer ne va pas non plus d’après les comptables . Beaucoup de pauvres retraités au Québec et qui galèrent où habitent des quartiers chaud ou appartements insalubres comme ils me l’on dit . Tout le monde n’est pas informaticien, directeur ou dans le médical