5 ans déjà !
1995, Chirac venait d’être élu, les Guignols étaient au sommet et la France
reprenait ses essais nucléaires, l’Internet et les téléphones portables
étaient de dangereux moyens de communiquer.
Le Canada venait de m’ouvrir ses portes, un visa flambant neuf synonyme de
liberté et de nouvelle vie. Sur fond de chômage, fracture sociale et
prolifération nucléaire je quittais la France avec un soulagement capable
d’anéantir toute trace d’hésitation.
Je connaissais déjà pas mal ce pays pour y avoir passé plusieurs séjours de
quelques mois et l’avoir traversé d’est en ouest.
Visa en main, je franchissais la frontière comme un étranger pour la
dernière fois. C’est à c’est instant seulement que j’ai compris pourquoi je
me sentais bien dans ce pays. Le sentiment qu’ici rien ne peux m’arriver, ce
pays est serein, il n’y a jamais eu de guerre, jamais de terrorisme.
C’est l’Amérique, version Canada Dry, sans armes ni violence.
Cinq années se sont écoulées et ce sentiment est resté, même s’il évolue
vers autre chose. J’ai toujours su que je ne serai jamais Québécois, mais
aujourd’hui j’ai le sentiment d’appartenance à l’Amérique du nord. Ce
changement d’identité est important car il conditionne notre comportement,
nos émotions et notre façon de percevoir la vie. Mon rejet massif de la
France à été le carburant de ce changement, car il m’a totalement ouvert sur
une autre culture, sans arrière-pensée.
Ici, on ne construit pas l’avenir sur des batailles mais sur le respect de
la société et de ses entités, sans doute en raison de sa géopolitique et du
fait qu’il n’y ai jamais eu de guerre.
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