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Avoir 25 ans à Montréal

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Certains d’entre vous se rappellent sûrement la série de reportage que France 2 avait diffusé il y a quelques temps sur le thème « Avoir 20 ans…. » quelque part. Les reportages rencontraient les jeunes de différentes villes et tentaient de percer à jour leur vie quotidienne, leurs envies, leurs angoisses, leurs sorties, leurs boulots, leurs coup de gueules etc.

Eh bien, mes 20 ans je les ai eu à Nice. Mais mes 25 ans, je les ai eu à Montréal, Québec, Canada.

Qu’est-ce que c’est avoir 25 ans à Montréal aujourd’hui ? (Toutes ressemblances avec les propos d’une personne de votre entourage ne seraient pas nécessairement fortuites ! Et n’allez pas croire qu’il n’y a pas de sombres vérités personnelles là-dedans lol)

Avoir 25 ans à Montréal, c’est comme avoir 25 ans à Marseille, Paris ou Nantes. Comme à New York, Amsterdam ou Dublin. Avoir 25 ans à Montréal, c’est comme avoir 25 ans dans la plupart des pays occidentaux, et peut-être même du monde. Sauf que avoir 25 ans à Montréal, ce n’est pas mangé un kebab en fin de soirée pour éponger l’alcool dans l’estomac, mais une poutine régulière !

Avoir 25 ans à Montréal, c’est avoir des envies, des idées, des rêves plein la tête. Mais c’est aussi avoir des doutes, des angoisses, des déceptions dans le cœur. Parce que avoir 25 ans aujourd’hui à Montréal, c’est avoir le cul entre deux chaises.
Imaginez donc que nous sommes la relève des baby-boomers mais que l’on doit faire ses preuves auprès de la génération Y qui nous précède et qui nous regarde d’un œil inquiet tenter de conquérir la place, leur place ! C’est également prouver aux vieux « cons » (mais non, c’est pas de toi que je parle !) que nous ne sommes pas des blancs-becs aux dents qui rayent le plancher et aux jeunes « vieux » que nos culs ne sont pas ankylosés par les années d’études parfois plus longues que les leurs mais bien aptes à bouger en cas de nécessité. Ou inversement d’ailleurs !
C’est envoyer des CV et des lettres pour des jobs incroyables sans y croire à 100%. Mais c’est également entrevoir une multitude de possibilité que la rigidité d’autres marchés n’offrent pas ou plus vraiment.

Avoir 25 ans à Montréal, c’est aussi entrevoir le tourbillon vertigineux du capitalisme roi (et s’en prémunir en promouvant la simplicité volontaire ou dans mon cas le tout fait main, oui même les meubles m’sieur dames, pas le choix, pas les moyens….). C’est très naturellement donc aussi courir après une carte de crédit, sans vouloir de crédit pour autant, mais pour avoir droit de faire plus tard un crédit pour avoir une maison et pouvoir louer d’ici peu son logement.
C’est également scruter les petites annonces à la recherche du logement de vos rêves, qui vous accueillera un peu plus que 6 mois sans ruiner votre maigre coussin financier. Et si possible vous accueillera vous, votre moitié, votre chat, vos meubles et vos envies de poupons aussi….

Avoir 25 ans à Montréal, c’est aussi rêver à un monde meilleur. Meilleur que quoi me direz-vous ? Meilleur pour nous ! Un monde où nous aurions nos règles du jeu, notre place à construire et à entretenir. Réinventer un monde qui en a déjà tellement vu en tentant de faire de quoi de nouveau. Bref un monde que nous révolutionnerions et à qui nous laisserions une trace comme étant autre chose que la génération X, « no name ». C’est vrai, imaginez donc qu’un jour on parle de notre époque. Nous serions la génération zapette, capote, chômage…. Peut-être serons-nous la génération qui fera un Québec souverain ou annexera la Nouvelle-Angleterre et les Maritimes dans une république du nom de …. Utopia tiens ! C’est plus hot non ?

Je pensais à ça l’autre soir en remontant l’avenue Mont-Royal, du Sublime dans les oreilles « What I got », à moins que cela n’ait été du Grand Corps Malade à ce moment-là, et je me disais que moi qui ne suis pas une aventurière, ni l’inventrice de quelques bons plans que ce soit, quelles seraient mes traces dans le monde ?

Moi, tout bêtement moi. Mon passage sur cette terre ne sera peut-être pas inscrit dans les livres du monde entier, mais après 25 ans de vie, je suis plutôt fière de pouvoir dire que j’ai laissé des traces dans les vies et les cœurs de plusieurs personnes qui me restent fidèles après tant d’années. Ce n’est pas grand-chose peut-être, mais c’est déjà beaucoup plus qu’on ne pense. Finalement avoir 25 ans à Montréal, c’est aussi avoir 25 ans d’amitiés et d’amours éparpillées sur la planète ! Ben oui la communication culturelle niçoise pratique fortement le réseautage (nan pas la réseautique stupide correcteur Word !) et, ne le répétez pas trop fort, mais nous avons prévu de conquérir le monde par les sourires et le pastis !

Nan plus sérieusement, c’est quoi encore avoir 25 ans à Montréal ?

Avoir 25 ans à Montréal, c’est se lever tous les matins et prendre le bus ou le métro pour aller bosser. C’est projeter son avenir : déménagement, formations, candidatures. C’est se projeter aussi dans la société en tant que femme et que future mère peut-être.
Se demander où grandiront nos enfants, dans quelle société et à combien de kilomètres ils s’expatrieront pour vous dire combien ils vous aiment, trop timorés pour vous le dire en vis-à-vis.

Avoir 25 ans à Montréal, c’est commencer une autre vie, non par le lieu mais par les années qui s’en viennent. Dans 25 ans, où serai-je ? Peut-être sur un nouveau départ. Il paraît que nous fonctionnons souvent à coup de cycles dans la vie. Le mien est de 5 ans. Tous les 5 ans se produirait un bouleversement dans ma vie. Réfléchissons….
À 5 ans, j’ai fait du ski pour la première fois de ma vie (me greffant le virus de la neige à jamais).
À 10 ans, je rentrais au secondaire (plus petite et menue que les autres, mais avec un gros appétit de connaissances et de découvertes qui m’a suivi jusqu’à aujourd’hui encore où le plus grand malheur actuel de ma vie est de ne plus étudier !). À 15 ans, mon premier amour (qui me mènera à Nice d’où je suis partie la première fois au Québec). À 20 ans, mes premiers road trip (qui m’ont filé les envies d’escapade)….

Ouais bon c’est pas les méga bouleversements mais n’empêche que tout ça combiné, ça a fini par me mener où je suis (lire les parenthèses, non elles sont pas capilotractées !) alors, bon, hein, ho !
Il est donc logique que à 25 ans, soit 5 fois 5 ans, j’ai vécu le grand bouleversement de la transhumance outre-atlantique, non ?

Avoir 25 ans à Montréal, c’est avoir réaliser le premier objectif de sa vie : être bien dans sa peau et dans sa vie, dans sa tête et dans sa ville. Avoir 25 ans à Montréal, c’était me venger des ratés du début de ma vie. Mais surtout, avoir 25 ans à Montréal, c’était mon rêve. Merci….

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