Deuxième retour en France
Ça y est, nous voilà déjà revenus de notre deuxième séjour touristique en France. Le premier, celui de l’année dernière, dura une semaine et fut un véritable marathon. Celui-ci s’est étalé sur deux semaines, déjà plus confortable pour visiter tout le monde et laisser un tout petit peu plus de place à l’improvisation.
D’abord, durant les semaines qui précèdent le retour, c’est l’excitation. La famille et les amis se préparent à nous recevoir suivant l’emploi du temps sommaire que nous leur avons envoyé. Eh oui, il faut bien organiser au minimum les jours dans la famille de l’un et de l’autre, ceux chez les amis. C’est un passage obligé aussi agréable que déplaisant : il s’agit de planifier de façon plus ou moins précise le programme de notre période de’ vacances. Alors que les vacances sont sensées être un moment de détente, pendant lequel on ne devrait justement rien avoir à prévoir, pour nous c’est exactement le contraire ! C’est agréable dans le sens où on sait que l’on va revoir telle personne tel jour et ainsi de suite. Mais c’est déplaisant aussi puisqu’il s’agit d’imposer son emploi du temps à tout le monde : nous étions par exemple à Paris au début de notre séjour, et pour ma part j’ai du faire déplacer un ami qui habite dans le sud de la France. Il aurait pu tout simplement ne pas être en mesure de se déplacer à ce moment là ! Heureusement tout s’est relativement bien passé sur ce plan, mis à part les fameux rendez-vous manqués qui n’ont pas pu se faire par manque de temps, on se rattrapera l’année prochaine.
Au travail, il faut assurer ses arrières, c’est-à-dire permettre à sa compagnie de pouvoir continuer à travailler pendant son absence. La dernière semaine est donc logiquement très chargée puisqu’il faut continuer de faire ses propres tâches habituelles tout en automatisant le plus de processus possible par exemple, ou encore prendre le temps d’enseigner à ses collègues comment faire son travail. Le tout se terminant par un courriel immense récapitulant qui devra faire quoi, comment et à quelle date, quand faire venir le « pigiste qui coûte trop cher » pour effectuer le travail trop spécialisé que les collègues ne peuvent pas faire, etc. Puis vient le jour du départ, le jour où on vient au travail avec sa grosse valise rouge qui rappelle à tout le monde qu’ils vont devoir faire sans nous pendant un temps. Ils sont contents pour nous, mais attendent impatiemment notre retour quand-même !
A l’aéroport, je me répète qu’il faut absolument réussir à dormir dans l’avion si nous voulons réussir la petite soirée parisienne du lendemain. Et comme d’habitude, je ne dors que deux heures à peine si tant est que j’aie réussi à dormir, je ne sais d’ailleurs jamais vraiment si je me suis endormi ne serait-ce qu’une seule minute, et j’ai plutôt l’impression de n’avoir effectivement pas dormi une seule minute’ qu’à cela ne tienne, on résistera le plus possible ! Nous voilà à Charles de Gaulle, on retrouve les amis qui nous y attendent avec plaisir, et direction Paris. Paris sous un temps aussi désastreux que le ciel montréalais que nous avions quitté quelques heures plus tôt, mais Paris quand-même. Ahhhhh, Paris, je m’y sens tout de suite bien, naturellement, malgré cette satanée pluie torrentielle comme jamais je n’en avais vu dans la capitale et ce vent à décorner les boeufs. Revoir Nation, Bastille, République, les Halles, bref ce Paris que j’ai connu et aimé et qui n’a finalement pas changé en dehors des voitures qui y circulent que je ne connais pas encore. Je reprends mes marques très vite, dans les quartiers que je connaissais et les lignes de métro que j’empruntais. Ça fait du bien de se sentir chez soi !!
Ensuite, tout s’enchaine très vite : Paris n’est déjà plus qu’un souvenir et nous voilà danch’Nord visiter nos familles. Boulogne sur Mer, puis Lille, ma ville natale, qui nous aura offert quelques rayons de soleil très appréciables après presque deux semaines entières sans apercevoir le soleil.
Immigrer, partir loin et ne revenir que deux semaines par an, c’est aussi prendre en pleine face certaines réalités crues. Ma grand-mère ne va en effet pas très bien, c’est le moins qu’on puisse dire, et moi je suis loin d’elle dans un moment où je préfèrerais grandement être à un quart d’heure de voiture. C’est déjà très bien que j’aie pu la voir pendant ces deux semaines.
Immigrer, partir loin et ne revenir que deux semaines par an, c’est aussi et heureusement passer des moments inoubliables et intenses avec ses proches. C’est normal, on condense un an en quelques jours, donc on a forcément beaucoup de choses à raconter et à partager !
Le retour, sous un soleil radieux, est teinté de tristesse parce que les courtes vacances sont terminées et qu’on sait qu’on rempile pour une autre année, mais c’est aussi un bon moment de se retrouver chez soi. Eh oui, l’immigrant que je suis a deux « chez lui », c’est une sacrée chance quand-même !
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