Acheter une maison à Toronto
Après un an ici, l’envie d’avoir un vrai chez soi s’est vite fait ressentir.
Il faut savoir que lorsque l’on vient de Paris, les prix de l’immobilier à Toronto paraissent particulièrement bas.
Je n’ai pas une grande connaissance du marché parisien, si ce n’est qu’avec moins de 180000 euros les agents immobiliers vous rient au nez et qu’il faut également éplucher les annonces de toutes les agences pour pouvoir avoir une vue globale de ce qui est disponible.
Au Canada, mentalité nord américaine oblige, quand on peut faire simple et rapide, on le fait.
Il y a donc un site internet qui regroupe toutes les annonces de vente dans l’immobilier et qui est un excellent moyen de se familiariser avec les prix du marché.
www.mls.ca
Après 6 mois de présence à Toronto et un petit pactole en poche, on s’est donc mis à rêver. « Et si on achetait ? »
Après quelques recherches sur internet, j’ai pris contact avec un agent. Le hasard faisant parfois bien les choses, cet agent s’est avéré être très honnête, à l’écoute de ses clients, patient et en prime super sympa (si je vous dis qu’en plus c’est un ancien prof de français langue seconde vous y croyez ?!).
Il a donc mis en place un abonnement gratuit, sorte de présélection des annonces MLS que je recevais chaque jour par e-mail et qui tenait compte de l’ordre de prix que l’on s’était fixé ainsi que les quartiers que nous avions choisis.
Nous avons également assisté à un atelier (gratuit) organisé par l’agence immobilière, afin de nous apprendre toutes les ficelles importantes lors d’un achat immobilier.
Lorsqu’on est immigrant, c’est une mine d’or !
Pour celles et ceux que ça intéressent, voici quelques informations essentielles :
Il existe 2 types d’agents. Le listing agent qui travaille du côté des vendeurs et le buyer agent, qui vous l’aurez compris, travaille dans l’intérêt des acheteurs.
L’avantage d’avoir un agent, est qu’il va vous conseiller, négocier l’achat pour vous et que …. c’est gratuit ! Il partage la commission avec le listing agent. C’est donc le vendeur qui paye ! (Sauf quelques cas rarissimes, mais vous le savez à l’avance …. et donc vous ne choisissez pas cette maison)
L’importance de faire une bonne inspection. Je m’explique. Lorsque vous aurez trouvé la maison de vos rêves et que vous aurez convenu d’un prix avec le vendeur, la vente est caution du résultat de l’inspection (en d’autres termes, vous ne voulez pas vous retrouver à payer des frais énormes car la maison de vos rêves a une chaudière de 1950, la plomberie qui bat de l’aile et l’électricité qui saute dès que vous branchez votre sèche-cheveux).
Le problème est que ce n’est pas une profession réglementée. N’importe qui peut donc aller s’imprimer des cartes de visites et monter son business d’inspecteurs de propriétés. Il faut donc choisir son inspecteur scrupuleusement et ne pas hésiter à payer un peu plus cher pour être sûr d’avoir un service de qualité.
Faire pré-approuver son prêt hypothécaire. Avoir un prêt est une chose bien plus facile que l’on pense, mais mieux vaut prendre les devants pour ne pas voir une super affaire vous passer sous le nez.
Il vous sera demandé certains documents comme une lettre de votre employeur et un historique de crédit.
Avoir un prêt pré-approuvé peut faire la différence en cas d’offres multiples sur une maison.
Les frais de clôture. Ce sont les frais à payer lors de la finalisation de la vente. A ne pas négliger. Ils comprennent les frais d’avocat et les taxes en tout genre. Le montant varie en fonction du prix d’achat du bien immobilier.
Voilà pour les quelques éléments à retenir (merci pour celles et ceux qui sont toujours là !)
Après avoir vu un nombre incalculable d’annonces sur internet, le moment est venu de se lancer dans la partie la plus amusante (si vous avez un bon agent) : Les visites !
Notre agent ayant bien compris quel type de propriété nous cherchions, la sélection a été vite faite.
Rendez-vous a été pris un samedi matin pour visiter 5 maisons.
La première. Catastrophe. Magnifique maison victorienne d’extérieur. Massacre à l’intérieur.
La cuisine a été installée au sous-sol. Les parquets ont été remplacés par du carrelage au rez-de-chaussée et par de la moquette à l’étage et le jardin a été entièrement bétonné pour permettre au petit cabot de pouvoir faire des petites crottes bien visibles (ça doit être plus facile à ramasser …. quoique la dame n’avait pas vraiment l’air d’être de ceux qui ramasse vu le tas qu’il y avait)
On part en courant, non sans pouffer de rire quand notre agent nous déclare en riant : « je suis sûr que c’est la maison qu’il vous faut ».
Deuxième maison. Bonne impression dès que l’on sort de la voiture.
Petites marches qui mènent à un porche en bois. Quelques plantes bien arrangées. Sonnette rétro que l’on doit tourner pour la faire fonctionner.
On ouvre la porte et c’est le pincement au cœur ! Le grand OUAAA !
Pas de murs cassés pour se plier à la mode de l’open space et que du vintage. Les interrupteurs datent des années 50 et sont terribles ! La cheminée a de jolis carreaux verts et un cache en laiton.
On va à l’étage, salle de bain petite mais bon, y’a quand même une baignoire. Une chambre avec une porte au fond qui donne sur une extension minuscule. Non isolée donc il y fait bien froid, mais l’été ça doit être chouette.
Une autre petite chambre, puis la fameuse Master Bedroom. Ah oui c’est grand tout de même!
Tiens, mais y’a encore un étage. Une pièce riquiqui et un salon de lecture. Une partie du toit est plate et on imagine déjà y construire un deck. « Eh mais c’est la CN Tower que l’on voit ! » « Attends fait voir…. ah ouais ! On la voit bien en plus » …. Je vous passe l’épisode des rires surexcités et des plans sur la comète.
On a tout de même continué la liste des visites, mais le cœur n’y était plus. On avait déjà eu le coup de foudre pour la maison numéro 2.
Le lundi on retourne la voir, se forçant à regarder les défauts. La salle de bain est petite, y’a pas de lave vaisselle, va falloir refaire les peintures, la chaudière est un peu vieille …. Puis on se dit, allons-y, le cœur battant. Notre agent appelle donc l’agence qui vend la maison et demande à enregistrer notre offre. « Ah bon, mais c’est si rapide que ça ? »
Il est déçu car les vendeurs ayant des enfants en bas âge, ils ne peuvent pas faire la négociation le soir même. Rendez-vous est pris pour le lendemain midi.
Je dois aller travailler, le cœur battant, croisant les doigts pour que l’on soit les seuls sur la table des négociations. On a prévu le montant maximum que l’on voulait mettre.
Le lendemain, Sylvain m’appelle donc après la première offre. Je vous explique un peu comment cela se passe.
Notre agent a donc rédigé une offre avec un prix et quelques conditions. Il est allé la présenter aux vendeurs et a discuté avec eux.
Généralement, cela se passe comme cela c’est passé pour nous :
Les vendeurs signent l’offre en changeant le prix (ils baissent le leur, mais augmentent le notre) et les quelques conditions (du style ok pour les rideaux et les lampes aux plafonds mais pas le porte manteau dans l’entrée).
Il y a généralement un autre retour, avant que les vendeurs fassent leur dernière offre. Sauf que pour nous, ça ne s’est pas passé comme ça.
Les vendeurs ont bien signé en mettant leurs conditions, mais lorsque Sylvain parlait stratégie (combien met-on pour la contre-offre), notre agent a reçu un appel de l’agent des vendeurs, lui disant qu’ils venaient de recevoir une autre offre.
Panique ! Notre agent rigole « c’est bon Sylvain, vous avez la maison »
« Ah bon ? »
« Bah oui t’as pas compris ? »
« Heu, pas tout là »
Et bien les vendeurs avaient déjà signé notre offre. Donc si on était d’accord sur le prix qu’ils demandaient, on avait plus qu’à signer avant l’heure d’expiration et la maison était à nous.
Vite, vite, vite, on signe où !
A une heure près, on se retrouvait dans une situation d’offres multiples et là, c’était la flambée des prix assurée !
S’ensuit un moment d’euphorie. Resto. On trinque. On appelle la famille, les amis de France …. cette fois plus d’excuses pour venir nous voir.
Puis on redescend sur terre et c’est un peu l’angoisse. D’un coup je réalise que quand j’aurais 50 ans je serais encore en train de payer pour la maison. Ca y’est on est dans la cours des grands, celles des responsabilités. Mine de rien, ça file un petit coup de blues sur le moment.
On retourne voir la maison une fois qu’elle est vidée de ses meubles et ça fait bizarre. On ne voit que les défauts et on a du mal à imaginer que c’est chez soi. Au fond de moi, je sais qu’on n’a pas fait d’erreur, mais l’angoisse est tout de même là.
Je n’ai pas eu le temps de trop y penser car on a emménagé très vite, un mois à peine après l’achat.
Vive l’Amérique du Nord pour ça ! Pas de papiers inutiles, ni de temps perdu. En Ontario, pas de notaire, tout se fait chez l’avocat en quelques minutes.
En moins d’un mois je peux vous dire que je me sens chez moi ! On achète des meubles, on passe ses week-ends chez Home Depot et on se découvre des talents de bricoleur insoupçonnés (si si, puisque je te dis que démonter les toilettes c’est super facile) !
On découvre aussi que les propriétaires ont fait pas mal de travaux de peinture à la va-vite et on ne passe pas une journée sans découverte étrange : « Viens voir, oh pu%$#^ j’y crois pas, regaaaaaaaarde !!! Là …. Ils ont peint sur deux couches de papier peint ! ».
Je vais donc me dépêcher de vous laisser car j’ai des meubles Ikea à monter et des murs à poncer. Ce que j’aime dans cette maison, c’est qu’elle a gardé tout le charme de l’ancien et qu’on va pouvoir y laisser notre empreinte. Je vous en reparlerai probablement !
Pourrais je connaître le nom de l’agent qui vous a aidé à trouver une maison,car à vous lire il a l’air super
Merci d’avance.
Vanessa