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samedi , 23 novembre 2024
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Comment devenir prof en Ontario ?

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Comment devenir prof en Ontario ?

Après la naissance de mon premier enfant, la question d’une possible reconversion professionnelle s’est faite encore plus pressante. Tout d’abord parce que le domaine financier dans lequel j’évoluais ne me passionnait pas des masses, ensuite parce qu’avec trois semaines de vacances annuelles, j’avais le sentiment que j’allais manquer plein de moments importants dans la vie de mon petit bonhomme.
Comme j’ai toujours aimé travailler avec les enfants et que les quelques journées de suppléance faites dans des écoles élémentaires m’ont permis de voir ce que pourrait être ma carrière en enseignement, j’ai décidé de franchir le pas.
Alors concrètement, comment fait-on ?

Pour commencer, il faut savoir qu’en Ontario, il y a quatre systèmes scolaires différents (tous « public » c’est à dire gratuits) : le catholique anglophone, le public anglophone, le catholique francophone et le public francophone. Même si les programmes scolaires sont mis en place par la province, chaque conseil ou commission scolaire gère de façon assez indépendante ses écoles et son personnel. Les écoles anglophones proposent des programmes d’immersion française, mais ce n’est en rien comparable avec une école francophone où absolument tout se passe en français, des annonces du matin aux bulletins de notes en passant par les spectacles scolaires.

Comme je souhaitais enseigner en école francophone, j’ai choisi de faire mon Bed (Baccalauréat en éducation) en français auprès de l’université d’Ottawa au campus de Toronto. J’ai aussi pris l’option de le faire à temps plein, donc en huit mois, plutôt qu’à temps partiel. La formation est assez facile pour moi qui ait étudié auparavant en France ! Les profs sont accessibles, nous disent exactement ce qu’ils attendent de nous et les bonnes notes pleuvent (oui j’avoue, les premiers temps, j’ai un peu pris la grosse tête). Il y a deux stages en salle de classe qui permettent de mettre en pratique notre apprentissage et de voir concrètement si on est fait pour la profession.
Pour s’inscrire au baccalauréat, il suffit d’en avoir déjà un (donc trois ou quatre années d’études universitaires préalables) et de réussir à passer la sélection d’entrée, qui n’est pas trop dure pour le cursus en français.

Une chose est indispensable à toute personne qui souhaite enseigner dans une école ontarienne : être membre de l’Ordre des enseignantes et enseignants de l’Ontario. Pour cela deux possibilités, la plus facile étant de faire un baccalauréat en éducation auprès d’une université canadienne ou de faire reconnaître son statut d’enseignant de l’étranger (et là… bon courage).
Toute l’information concernant le membre est publique. Quiconque peut voir la liste de ses diplômes et pour quel(s) cycle(s) le membre est qualifié. Le cycle primaire correspond à la maternelle jusqu’en 3e année. Le cycle moyen, de la 4e à la 6e année. Le cycle intermédiaire de la 7e à la 10e année et le cycle supérieur comprend la 11e et la 12e année. Pour les cycles intermédiaire et supérieur, il faut une spécialité en relation avec les études universitaires faites avant le Bed, comme par exemple, mathématiques, français, histoires ou sciences.
Bon, allez… je balance un peu. L’Ordre est très compétent pour toute personne qui a fait ses études uniquement au Canada et beaucoup moins pour ceux qui ont étudié à l’étranger. Une chance que je le savais car j’ai envoyé tout mon dossier en novembre pour recevoir mon agrément… en juin ! Car l’Ordre doit recevoir tous les relevés de notes envoyés directement par l’université où vous avez étudié et là, ami français, tu sais que ce n’est pas gagné d’avance vu que les universités de l’Hexagone ne font pas de duplicata.
Une fois que vous avez réussi à compléter votre dossier, il faut être patient, très patient. J’ai dû refaire deux fois une lettre pour leur dire de ne pas inscrire mon troisième cycle sur ma carte de compétence (car trop compliqué et franchement inutile) et quand je pensais que tout était enfin en règle j’ai reçu un appel :
Madame Antoine ?
Elle même.
Oui c’est l’Ordre, il manque un élément à votre dossier.
Ah bon ?
Oui nous avons votre diplôme de maîtrise, mais pas celui de licence.
C’est normal je n’ai pas de licence.
C’est impossible.
J’ai fait une MSG (maîtrise de sciences de gestion) ça se fait en deux ans après un premier diplôme de deux ans de type Deug ou DUT. Il n’y a pas de licence.
C’est impossible
Si c’est possible, la preuve, c’est ce que j’ai fait.
Il nous faut votre licence
JE N’EN AI PAS (et là forcément je commence sérieusement à perdre patience)

Résultat des courses, j’ai dû leur fournir un pamphlet de dix pages tamponnées par mon université française expliquant ce qu’était une MSG et qu’effectivement il n’y avait pas de licence.
Ceci étant dit, je m’estime très chanceuse car j’ai une collègue à qui ils ont demandé ses diplômes du Liban alors qu’elle n’y a jamais mis les pieds.

Alors est-ce qu’un baccalauréat en éducation et une carte de l’Ordre garantissent un poste en enseignement ?
La réponse est non.
Chaque conseil scolaire fait passer des entrevues et des tests et est libre de choisir ses enseignants comme une entreprise est libre de choisir ses employés. De plus, une fois qu’un conseil scolaire vous a retenu, il faut attendre plusieurs mois avant de recevoir un appel des ressources humaines qui va vous proposer un poste dans une école qui fait partie de vos choix. Parfois l’appel se fera seulement quelques jours avant la rentrée de septembre, parfois l’appel n’arrivera jamais.
C’est ensuite la direction de l’école qui vous dira ce que vous allez enseigner.

Et un prof, combien ça gagne ?
Je me doute bien que la question du salaire est importante et que vous vous demandez si je vais y répondre.
Promis, si ça vous intéresse je vous raconte tout ça en détail prochainement, je pourrais même vous dire à quoi ressemble une journée type dans la vie d’un prof en Ontario. Quoiqu’il est très rare, quand on travaille avec des enfants ou des jeunes, d’avoir deux journées qui se ressemblent et c’est ce qui fait toute la richesse de cette profession.

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  • BONJOUR?
    j’ai été tres interressée par votre recit, et j’espere que vous pourrez me lire car je constate aussi qu’il s’agit d’un article qui date d’assez longtemps.
    en effet, je suis moi aussi enseignante et suis en train d’elaborer un dossier d’immigration pour le canada en tant qu’enseignante.
    j’aimerais si cela est possible obtenir de plus amples informations de votre part .
    merci de votre disponibilité

  • Centre Éducatif

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