Balade en montagne et débuts professionnels….
Hello tout le monde !
Bon, ça y est, j’ai un nouveau modem, et je suis donc de retour parmi vous. Malgré tout, comme d’habitude, je suis encore en retard pour rendre ma chronique (pardon Laurence)…. Pour tout vous dire, j’avais même pensé à demander une permission d’abstention pour cette fois, mais finalement, j’avais trop de choses à vous raconter, alors attachez vot’tuque…. C’est parti !!
Tout d’abord, j’avais envie de vous emmener avec moi sur la Montagne du Diable. En attendant de vous avoir (peut-être ?) comme clients, je vous offre une petite visite virtuelle. En ce jeudi matin maussade, je chausse donc mes chaussures de marche. Aujourd’hui, pas de cheval, car il s’agit de reconnaître de nouveaux sentiers qui n’ont encore pas été explorés. Et la dernière fois que j’ai tenté cette expérience à cheval avec ma copine Lucie, nos pauvres juments se sont retrouvées enfoncées dans la bouette jusqu’au ventre. Pas de dégât à déplorer, mais quand même une belle frayeur (à part pour Shadow, qui, complètement engluée, continuait à brouter les touffes d’herbe sur le côté du chemin..).
Bref, nous voilà partis, Kees et moi, comme au bon vieux temps du chemin de St Jacques de Compostelle. La pluie nous épargne pour le moment, mais pas les moustiques…. Ils sont énormes, et nous attaquent sans répit. Pas moyen de s’arrêter pour se reposer, il n’y a que dans la marche que nous trouvons un peu de répit. Du coup, nous avalons les 12 premiers kilomètres en 3 heures. Belle performance, parce que ça grimpe pas mal par icitte ! Heureusement, nous pouvons bénéficier de l’abri d’un joli refuge de bois rond pour la halte du midi. On entre en coup de vent, sans laisser aux moustiques l’opportunité de nous suivre. Enfin tranquilles ! Le temps est toujours maussade. Mes chaussures sont trempées, mes chaussettes aussi, et il fait froid. Mais bon, on aime ça marcher, et le paysage est fantastique, alors le moral reste au beau fixe. Sur le chemin du retour, que j’ai voulu différent de celui de l’aller, nous nous perdons. Kees vous dira que c’est normal, puisque c’est moi qui avais la carte…. wouaf wouaf wouaf…. Que c’est drôle !!
Bref, on était quand même pas vraiment perdu, c’est juste que j’ai raté un croisement, et qu’au lieu de se trouver sur la piste qui mène au versant nord, on est parti vers le sommet de la paroi de l’aube…. On a donc rallongé le parcours initial de quelques kilomètres…. Au lieu des 25 prévus, le compteur risque maintenant de grimper jusqu’à 32 ou 33, ce qui, en montagne, fait quand même une méchante différence…. Heureusement, Kees est de bonne composition. Moi, tout en maugréant contre moi-même (j’aime pas avoir tord !!), je marche le nez par terre…. Et tout à coup, je fais un bond en arrière, en criant de surprise…. J’ai failli marcher sur un animal, caché dans les fourrés…. Je me baisse, j’examine, et je n’en crois pas mes yeux…. Bambi !! Bambi en chair et en os, couché dans les grandes herbes, comme dans le dessin animé, avant que sa maman se fasse tuer par les chasseurs (ouinnn !! pourquoi elle est morte la maman de Bambi ??). J’appelle Kees. Le petit faon ne bouge pas d’une oreille, on ne le voit même pas respirer. Il doit avoir 1 jour ou deux. Est-il vivant ? Ben oui, il vient de cligner des yeux ! En fait, c’est son seul moyen de défense : ne pas bouger d’un poil…. La mère a dû aller se chercher à manger quelque part, en lui laissant des consignes précises. On prend des photos sous tous les angles. La tentation est grande de le toucher, mais on résiste. On sait que si on le caresse, la mère va le rejeter. Alors on s’éloigne à regret, encore ébahis d’avoir eu cette chance incroyable. Abandonnant les sentiers de ski nordique, nous poursuivons notre route par les sentiers pédestres. Le petit chemin serpente parmi les arbres et les rochers, enjambe un ruisseau grâce à un petit pont de bois joliment aménagé, offre un point de vue sur une petite cascade….
2 heures plus tard…. 30 kilomètres à pieds, ça use, ça use, 30 kilomètres à pieds, ça use les souliers…. 31 kilomètres à pieds, ça use, ça…. Oups ! C’est quoi ce truc ? Je lève le nez. Une chose noire et poilue vient de grimper sur un arbre, juste à côté de moi. Le temps que je réagisse, la « chose » est déjà rendue à 3 mètres de hauteur…. UN BEBE OURS !!! Heu…. Elle est où la mère ?? Autant je ne me suis même pas posé la question dans le cas du petit faon, autant cette fois, c’est la première chose qui me vient à l’esprit…. J’appelle Kees (toujours à la traîne !! hi hi hi…. Vengeance pour le coup de la carte….) Je sors l’appareil photo, je prends rapidement quelques clichés, et nous nous éloignons bien rapidement cette fois. Une fois la première émotion passée, nous nous interrogeons sur la marche à suivre en cas de rencontre fortuite avec un ours…. Je propose de faire marche arrière calmement, sans le regarder dans les yeux. Kees propose de courir chacun dans une direction opposée, en espérant que l’ours restera comme un imbécile sans savoir qui choisir…. (Ben voyons !! Et s’il est pas con l’ours, et qu’il se dit : « un tiens vaut mieux que deux tu l’auras ??? » On fait QUOI ?). J’essaye en vain de me souvenir des instructions que j’ai lues une fois dans un motel à Roberval. La seule qui me revient à l’esprit était la dernière de la liste : « Ne faites pas le mort trop vite »…. Intéressant non ?
Ouf ! Quelle journée !! Un ours, un faon, un chevreuil, et un écureuil (bon, je vous l’accorde, c’est plus banal), et aussi une tonne et demi de crottes d’orignal (j’aurais préféré voir la bête, mais j’ai l’impression que plus c’est gros, mieux ça se cache….). Finalement, nous rentrons après 33 kilomètres, exténués mais ravis de cette journée en montagne !
Le lendemain, journée de repos au chalet. Seule activité au programme : compter le nombre de vagues qui s’échouent sur la plage lorsqu’un bateau à moteur passe dans le lointain. Kees lit le journal, et repère une petite annonce. « Cherche infographiste à temps partiel ». « C’est pour toi !! » Qu’il me dit…. Ben voyons…. Je sais même pas ce que ça veut dire « infographiste » !
Depuis que je lui ai dis que peut-être, éventuellement, dans un futur indéterminé, j’aimerais me trouver une job à temps partiel pour arrondir les fins de mois (ou plutôt pour les commencer), môssieur épluche le journal et me trouve une job par jour. J’essaye de le raisonner, en lui disant que je ne connais pas la moitié des logiciels demandés dans cette offre. Rien à faire, il est persuadé que c’est MA chance. A force de persuasion, il m’arrache une concession : je vais me rendre sur les lieux pour demander des renseignements complémentaires. Me voici donc dans les locaux de « l’Echo de la Lièvre », concurrent direct de mon journal favori, le « Choix des gens d’Ici ».
– Bonjour, c’est quoi exactement un infographiste ? (Je caricature pour les besoins de la cause, mais c’était presque ça….)
Au bout de 10 minutes, j’en arrive à la conclusion du début : malgré ma bonne volonté, ce job n’est pas pour moi. Etre « pas pire » en informatique est une chose, mais apprendre 2 ou 3 logiciels rapidement pour être opérationnel de suite en est une autre…. C’est pas grave. On en profite pour papoter, on rencontre la boss, et finalement, on ressort au bout d’une demi-heure avec une job de journaliste pigiste ! 30 dollars par article, plus les défraiements kilométriques. Pas pire hein ? J’ai juste à apprendre à être journaliste maintenant, vu que j’ai jamais fait ça de ma vie….
Je vais d’ailleurs commencer dès la semaine prochaine, avec l’inauguration du refuge des Arts de Ferme-Neuve, le bal des finissants du centre de formation pour adultes de Mont-Laurier, un concert pour enfants, et enfin, le concert final des stars académiciens locaux…. Passionnant non ? Je vous entends rigoler d’ici…. Non, non, ne vous moquez pas ! C’est sûr que pour commencer, ça risque d’être du genre « 50 ans de mariage de monsieur et Madame Trucmuche, en compagnie de leurs 6 enfants et 36 petits-enfants…. »…. Mais il faut bien commencer quelque part, et puis quelle meilleure opportunité d’intégration que de pouvoir participer à tous les évènements locaux ? Et puis hop ! Une petite allusion à Windigo Découverte de temps en temps, et le tour est joué….
Bref, c’est une idée pas pire…. Reste à savoir si je peux concilier ce job là avec mon centre équestre….
Pour fêter l’évènement, et aussi parce que c’était prévu de toute façon, Isa et Mik débarquent ce week-end…. Promenade en forêt, barbecue, visite de la région…. Tout allait bien jusqu’à ce qu’Isa ait la bonne idée de prendre un bain de minuit !! Ben voyons…. Je suis entourée de frappadingues ! Avec les températures de ces derniers jours, l’eau du lac est peut-être à 12 degrés…. Qu’à cela ne tienne, les paris sont pris. Aucun moyen de se dégonfler…. Une seule concession sera accordée quant à l’heure…. Ce sera un bain de 22h30…. Isa aura ainsi pu réaliser l’un ses rêves (celui juste avant l’élevage d’écureuils), Kees aura pu prouver à tout le monde qu’il est capable de plonger d’un seul coup dans l’eau froide, Mik aura su nous convaincre qu’un conducteur de Mazda 3 version sport peut aussi être un courageux aventurier, et moi…. ben j’ai pu prouver que malgré les poissons qui vous chatouillent les doigts de pieds et les feuilles mortes qui tapissent le fond du lac, une Bouh peut surmonter son dégoût pour ne pas passer pour une nouille….
Samedi 25 juin…. Pour ne pas faire comme tout le monde, c’est aujourd’hui que le village de Ferme-Neuve a décidé de fêter la saint Jean-Baptiste….
Deux semaines auparavant, un simple coup de fil au responsable du comité des fêtes avait suffit pour que je puisse faire une petite place à mes poneys dans la cour de l’école, au cœur des festivités. Quel accueil ! Et quelle simplicité dans la façon d’organiser les choses !
– « Je peux amener mes poneys ? »
– « Ben oui, pas de problème »
– « C’est payant ? »
– « Ben non, c’est gratuit. Ca fera une activité de plus pour les gens, c’est tout. »
– ….
Le jour « J », me voici sur le pied de guerre dès 8 heures du matin. Le temps est superbe, il fait déjà au moins 25°. Mes poneys sont douchés, brossés, natés, équipés, beaux comme des camions. Pour moi, c’est comme un test : ça passe, ou ça casse. J’ai à peine le temps de seller le dernier cheval que les premiers clients arrivent. La journée passera comme un éclair. A 18 heures, lorsque ma petite Princesse refuse enfin de poser un pied devant l’autre, je décide qu’il est temps de mettre un terme à l’activité, au grand regret des derniers clients qui se pressent encore à la porte. Ce jour là, j’ai compté 110 clients !
Du coup, je n’ai rien vu des autres festivités. La course de bateaux dragons sur la rivière, les jeux, les chansonniers, la parade de chars allégoriques, tout cela m’est passé sous le nez ! Heureusement, j’ai quand même pu apprécier le magnifique feu d’artifice, impressionnant de qualité par rapport à la taille de la ville…. Je suis rentrée chez moi crevée, mais le sourire aux lèvres, allégées de quelques centaines de dépliants touristiques, convaincue d’avoir réussi mon examen d’entrée.
Depuis ce jour, tout va bien. Je cours entre les réservations des clients, les promenades à cheval, les articles du journal à écrire, la préparation de mon déménagement, et la signature de l’acte de vente pour la maison. Je ne vois pas le temps passer, je n’ai même plus le temps de faire mon petit tour sur le forum…. J’espère que vous ne m’en voudrez pas trop…. Mais si vous saviez, quelle aventure !
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