Social démocratie au Québec
Qu’on le veuille ou non, le Québec – et dans une plus large mesure le Canada – représente souvent un eldorado pour beaucoup d’immigrants, moi le premier. Par définition, un eldorado est un pays de merveilles, de délices et de plaisirs (réels ou imaginaires). Voici une explication si vague qu’elle laisse le champ libre à toutes les interprétations possibles pour chaque immigrant. Cela va d’une interprétation à la lettre (et ici, attention à la dégringolade une fois arrivé ici) à une représentation subjective en fonction des objectifs personnels.
Selon certaines réflexions que j’entends ici et là, l’un de ces objectifs personnels concerne la liberté économique qui existe au Québec. Dans ce cas, l’eldorado se définit par l’opportunité de « partir en affaires », de « démarrer son entreprise » ou encore de pouvoir donner « libre cours à son esprit entreprenarial ». Pour d’autres, à l’inverse, cela se définit surtout pour la possibilité de bénéficier d’une certaine « qualité de vie », « moins d’inégalités » ou encore d’un « système politique qui applique concrètement les droits individuels d’égalité, d’universalité, de solidarité ». À mes yeux, pris au sens strict, ces réflexions sont antagonistes en apparence car elles mettent face à face une conception plus libérale (partir en affaires) et une conception plus sociale (société garantissant des droits à l’individu). Opposition qui existe bien évidemment dans la mesure où, à mes yeux, un libéralisme économique est loin de garantir une société plus égalitaire. Mais je comprends que d’autres ne fassent pas la même déduction que moi.
Quelle est donc cette contrée capable d’attirer et de réunir en un même lieu des personnes ayant des motivations si différentes à la base ? Au Québec, nous ne sommes ni dans un système ultra-libéral à la façon États-Unienne ni dans un système purement social franco-français par exemple. Et encore moins dans un modèle extrémiste socialement, sauce marxisme-léninisme. Pour tenter de le comprendre, il faut peut-être déjà en commençant par sortir de cette vision manichéenne qui cherche à opposer nécessairement capitalisme et communisme dans ses extrêmes. Un de mes professeurs en marketing avait ce mot amusant concernant le fossé culturel qui sépare les états-uniens et les européens : »un américain qui a besoin d’eau dans le désert va y aller de manière pragmatique : suffit juste de construire un pipeline pour amener l’eau là où j’en ai besoin, point. Un européen, confronté au même problème, va y aller de manière plus abstraite : pourquoi construire un pipeline ? Quelles sont les autres alternatives ? Quels seront les impacts sur le milieu ? »
Voici une petite mise en situation qui amorce bien la tentative de compréhension du modèle économique québécois. D’une façon très réductrice, on pourrait dire que la pensée états-unienne (et même nord-américaine dans une certaine mesure) va au plus simple : j’ai un problème, quel est la solution. Sans se poser plus de questions (toute autre considération devenant en effet très secondaire par rapport à l’objectif qui, lui, est essentiel). La pensée européenne se différencie par l’importance qu’elle semble accorder aux impacts, conséquences voire dilemmes moraux ou éthiques reliés à la résolution d’un problème. La social-démocratie au Québec semble être la réponse ou le compromis entre ces deux approches. En voici la définition qu’en donne le sociologue Jean-Marie Tremblay dont s’inspire d’ailleurs le Parti Québécois sur son site web :
« On appelle « sociale démocratie » cet ensemble d’idées sociales attribuant à l’État au sein d’une société de type capitaliste le rôle non seulement d’arbitre social mais de promoteur et de défenseur des plus démunis. La sociale démocratie vise à modifier l’organisation sociale d’une société capitaliste dans le but d’atténuer les inégalités sociales, d’améliorer le sort des moins nantis.
Par opposition aux courants néolibéraux ou conservateurs, la sociale-démocratie préconise une répartition équitable de la richesse, des droits, des devoirs et des opportunités entre tous les citoyens en favorisant un partenariat entre l’État, les entreprises, les syndicats et la société civile [1]. »
Nous retrouvons donc ici la tentative d’utiliser l’économie de marché à des fins humanistes, soit d’augmenter la justice sociale (versus le capitalisme qui vise la propriété individuelle et l’accumulation du capital et du profit). Ce que nous pouvons d’ailleurs constater à chaque instant n’importe où dans la société québécoise. L’économie de marché par les possibilités de créer une entreprise dont la propriété sera individuelle, d’utiliser des techniques de gestion pour réduire les coûts de production pour maximiser le profit, par l’interventionnisme de l’État pour inciter les entreprises à s’implanter au Québec dans une perspective d’accroissement de la richesse économique. Ou encore la très grande diversité de produits de consommation disponibles permettant de faire jouer la concurrence. Les fins sociales s’expriment dans différents régimes parfois fédéral, parfois exclusivement provincial : assurance médicaments, maladie, emploi, assistance emploi, salaire minimum garanti, lois et normes du travail, charte des droits et libertés individuels, système de garderie, congés parentaux. Par ailleurs, le Québec a les frais de scolarité les moins élevés au Canada continuant ainsi de faciliter l’accès aux études universitaires [2]. Mais si ces mesures relèvent essentiellement des gouvernements, le mouvement social est régulièrement initié par la population elle-même de diverses manières et sur différents sujets : mouvement de grève des étudiants pour maintenir l’accessibilité aux études, manifestation de solidarité envers les immigrants illégaux menacés d’expulsion, haut taux de syndicalisation au Québec (le plus haut en Amérique du Nord [3]). Le Québec est d’ailleurs souvent le premier de la classe dans la confédération à titre de précurseur dans les avancées sociales (abstraction faite de l’argument électoraliste, le Québec investit d’ailleurs massivement dans l’énergie éolienne, énergie non polluante).
Bjenk Ellefsen, du département de sociologie de l’Université de Montréal, propose une vue intéressante avec une confrontation des concepts de la citoyenneté au sens libéral du terme et de la citoyenneté au sens républicain. Tous deux définissent le rôle exact que l’État doit tenir au sein de la société. Ainsi, dans la citoyenneté libérale, l’individu se définit par lui-même et seulement par lui-même : l’État se limitant à ne lui fournir que les éléments nécessaires pour lui permettre d’atteindre ses objectifs personnels. C’est typiquement le cas des Etats-Unis où le principe même de recherche du bonheur individuel est enchâssé dans sa constitution : dans cette perspective, l’autorité publique n’intervient que très rarement pour ne pas représenter un obstacle dans l’esprit entrepreneur du citoyen. C’est justement la valorisation de l’individualisme qui, paradoxalement, crée la cohésion collective du pays. En clair, c’est chacun pour soi …. et « in God we trust ». C’est parce que nous croyons tous, chacun, à notre propre confort personnel que nous sommes alors prêts à nous mobiliser tous ensemble pour protéger ce même confort. Avec la bénédiction de Dieu qui a évidemment béni l’Amérique (alléluia). Dans le plus grand pays de la consommation des biens religieux, et pour faire écho à Weber auquel je fais référence en détail plus loin, le protestantisme est d’ailleurs le principal groupe religieux des Etats-Unis (si on regroupe ses différents dérivés : méthodistes, baptistes, luthériens, anglicans, presbytériens, mormons, etc) [4].
À l’inverse, le Québec se distingue par sa conception plutôt républicaine de la citoyenneté : l’individu se définit en relation avec les autres individus créant de ce fait réciprocité et mutualité entre tous. Dans cette optique, l’État intervient pour créer les conditions pour assurer le sentiment d’appartenance et la recherche d’une vie en communauté. Il redistribue alors la richesse créée pour assurer le plus équitablement possible un filet social minimal à tous les citoyens mais aussi pour permettre à chacun de poursuivre sa quête de bonheur en profitant des fruits amassés par tous (assurance-médicaments, programme de garderie, etc). Nous sommes donc loin ici du modèle états-unien (et en particulier de son époque reaganienne) ou celui britannique (durant la période Thatcher) dans la mesure où le néo-libéralisme applique économiquement la loi darwinienne de la sélection naturelle des espèces (les mieux « adaptés » survivront). La sociale-démocratie tente, le plus possible, de faire aussi profiter aux plus démunis les fruits de la richesse économique. C’est un peu le « Un pour tous et tous pour un ».
Qu’est-ce qui pourrait expliquer ce choix de société d’opter pour la sociale-démocratie au Canada, choix unique en Amérique du Nord et plus particulièrement au Québec ? Plusieurs facteurs pourraient être à l’origine de ce choix :
La religion. Peut-on en effet se dire que la profonde empreinte du catholicisme romain dans la société québécoise a pu jouer un rôle dans l’avènement de la sociale-démocratie au Québec ? Sachant que la génération qui a fait la Révolution Tranquille a été éduqué par des religieux, se pourrait-il qu’ils aient, consciemment ou non, tenté de transformer la charité chrétienne individuelle en responsabilité collective institutionnalisée sous la gouverne de l’Etat (Providence) ? L’humilité caractéristique au catholicisme et surtout son rapport conflictuel avec l’argent privilégiaient en effet les professions libérales (médecin, avocat, notaire) à l’esprit typiquement entrepreneur. D’ailleurs, même si le catholicisme romain représente le premier groupe religieux au Canada, il n’est dominant qu’au Québec et qu’au Nouveau-Brunswick. Le reste du Canada est surtout teinté du second groupe religieux dominant au pays, soit le protestantisme (église anglicane). Protestantisme dont l’ethos, si l’on se fie aux recherches du sociologue Max Weber, pourrait très bien être à l’origine du capitalisme et de l’esprit d’entreprise. En effet, si le catholicisme romain ne prévoit aucune prédestination à l’élection divine (gagner sa petite place au soleil du Paradis) – car c’est justement dans une vie terrestre de droiture qu’elle se gagne – le protestantisme croit au fait d’être prédestiné. Et l’une des preuves de l’élection divine n’est rien d’autre qu’une « vie prospère en affaires » ….
La distinction a, semble-t-il, toujours été la marque de commerce de la société québécoise. Dans une de ses interventions dans l’émission Indicatif Présent de Marie-France Bazzo sur Radio-Canada, Joseph Facal, péquiste et ancien président du Conseil du Trésor, soulignait l’attitude consensuelle du peuple québécois. Il disait en substance : « nous les québécois, on n’aime pas la chicane : quand il y a un problème, on va créer une commission, nommer une équipe de médiateurs, souligner les points communs pour aplanir les différences. » Il justifiait cette logique consensuelle en considérant la différence linguistique, culturelle et même religieuse du Québec vis-à-vis du reste du Canada : c’est parce que nous sommes différents et que nous voulons le rester que nous avons compris l’importance de se serrer les coudes entre nous. Autre variation sur le même thème, Bernard Landry, actuel président du Parti Québécois, disait lors de son passage à l’émission Tout le monde en parle que : « le Québec, c’est l’Amérique sans les américains et la France sans les français » ….
L’Histoire tout simplement. À la suite de l’argument de Joseph Facal, le Québec a toujours été dans une dynamique de survivance, sur tous les plans. Peut-être que le fait d’avoir été abandonné par la France au 18ème siècle, d’avoir été conquis par les anglais, de lutter constamment pour la protection de sa langue a probablement imprimé dans l’inconscient collectif québécois une sorte de solidarité clanique prégnante. On se serre les coudes entre nous car on a toujours dû le faire. C’est la défiance depuis plusieurs siècles au « diviser pour mieux régner ». Toutes proportions gardées, c’est un mouvement presque similaire à ce qu’a vécu les Etats-Unis, seule ancienne colonie britannique de langue anglaise qui à ma connaissance s’est entièrement affranchie en devenant un pays. La Reine Elizabeth II n’est pas le chef de l’État des Etats-Unis. Et rappelez-vous l’élan d’union nationale après les attentats du 11 septembre 2001.
La Révolution Tranquille. Cet événement constitue sans nul doute un facteur majeur dans le portrait de la société québécoise actuelle. L’affranchissement des québécois à l’Église catholique romaine dont l’emprise était telle « au point d’exercer un contrôle abusif sur la collectivité, s’immisçant souvent avec violence jusqu’au tréfonds des consciences » (extrait de la lettre d’un jeune théologien québécois à Benoît XVI). Il y eut donc cette affirmation de redevenir maître chez soi et de créer cette société qui prendrait soin des québécois par les québécois. Prendre soin. Prendre soin pour ne plus revivre et la domination économique des anglophones et la domination religieuse de l’Église. Dans un contexte mondial favorisant ce mouvement (Mai 68 n’est pas loin devant, c’est la période économiquement faste de l’après-guerre), les québécois semblaient alors motivés par un besoin de justice sociale, pour eux et par eux. Une sorte de mélange entre « nous serons maîtres chez nous » du premier ministre libéral de l’époque, Jean Lesage et le slogan soixante-huitard « il est interdit d’interdire ».
Sa masse critique. En replaçant le Québec dans sa réalité géographique, on réalise alors combien il tient une place mineure, en particulier face aux Etats-Unis. Ce dernier dispose à ce titre d’une formidable masse critique en termes de population qui lui permet pratiquement une auto-régulation de son marché économique. Ce qui se perd ici se récupère ailleurs dans le pays comme un système de vases communicants (à relativiser cependant lorsqu’on connaît le déficit astronomique des Etats-Unis). Avec sept millions d’habitants, la masse critique québécoise est bien trop faible pour espérer supporter une autorégulation de son marché sans risque majeur pour son économie. À ce titre, le néo-libéralisme dans sa plus pure expression (laisser la loi de l’offre et de la demande s’exercer librement) n’est possible que SI le Québec accepte de se fondre complètement dans le grand marché nord-américain en perdant, de ce fait, toute indépendance. L’interventionnisme de l’État est donc nécessaire pour permettre non seulement le rayonnement de son savoir et de sa culture (et ainsi rester compétitif face aux Etats-Unis) mais également pour s’assurer d’un minimum de justice sociale au sein de sa société. L’économie de marché est donc la voie choisie par le Québec comme moyen pour atteindre un seule fin qui est la redistribution de la richesse créée : c’est-à-dire la sociale-démocratie. Jimmy me rappelait à cet effet les mots de Napoléon que Bourassa avait repris en parlant du Québec : « on a la politique de sa géographie ».
Dans ce cas, si le Québec est si républicain dans sa citoyenneté et si soucieux de justice sociale, pourquoi n’a-t-il pas viré entièrement à gauche ? Il y a, je pense, une première réalité géographique comme mentionnée plus haut. Non seulement le Québec fait partie de l’Occident qui se caractérise par ses sociétés en économie de marché (que ce soit ici, en Europe ou en Asie Pacifique avec l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Japon) mais il partage en plus une partie de ses frontières avec le plus grand pays néo-libéral au monde. De fait, une telle proximité crée nécessairement des liens étroits (85% des exportations québécoises se font en direction des Etats-Unis [5]). Les québécois ont goûté aux douceurs de la consommation de masse et il serait difficile de leur enlever cela.
La question souverainiste, qui domine le débat politique québécois depuis longtemps, occulte également l’émergence d’une véritable gauche. Il y eut bien sûr quelques partis (courants maoïste et trotskiste dans un gauchisme estudiantin, le RAP ou Rassemblement pour une Alternative Politique et actuellement l’Union des Forces Progressistes ou UFP, l’Option Citoyenne), mais cela est toujours resté minoritaire voire marginale comparativement aux principaux partis québécois (PLQ, PQ et ADQ). D’ailleurs, il semble que l’une des premières exigences d’un nouveau parti au Québec soit de se positionner sur la question souverainiste (l’Option Citoyenne s’est d’ailleurs promise d’adopter une position à ce sujet pour l’automne prochain, ses militants n’arrivant en effet pas à trouver un consensus pour le moment).
Par ailleurs, il n’a jamais pu se créer un véritable parti ouvrier de masse au Québec qui, à ma connaissance, fait exception à cette règle parmi les sociétés occidentales avec l’Irlande et les Etats-Unis. La radicalisation sociale qu’a connue le Québec dans les années 60 coïncide avec la création du Parti Québécois (en 1968) : Bernard Rioux, journaliste au journal La Gauche (pour l’indépendance, le féminisme et le socialisme), laisse entendre une sorte de ralliement de ce mouvement socialiste au PQ, parti de masse dont les membres étaient enracinés dans la classe populaire et qui était également soutenu par les centrales syndicales. Finalement, au niveau fédéral, Rioux poursuit en écrivant que ni le Nouveau Parti Démocratique (NPD) ni le Parti Communiste du Canada (ou Parti Marxiste-Léniniste du Canada) n’ont su s’implanter durablement au Québec. Construits en effet à l’extérieur de la société québécoise sans jamais en comprendre les réels déterminants, ils ont soit nié la question souverainiste soit tenté de la réduire à un simple calcul de stratégie politique.
Alors le Québec, terre d’opportunités pour futurs Bill Gates ou Michael Dell en puissance ? En toute sincérité, je ne le sais franchement pas. Quand je suis arrivé il y a plus de six ans, j’étais grisé par les sirènes de pompier me rappelant les séries états-uniennes vues et revues pendant toute mon adolescence ; par les gros Chevy et autres Dodge sans parler du policier dans son auto-patrouille en train de manger son beigne ; par ses longues et larges routes traversant des villes très étendues qu’on ne retrouve pas en Europe. Ça avait l’odeur des Etats-Unis mais ce n’était pas les Etats-Unis. Faire fortune au Québec ? Tout dépend du sens qu’on donne à cette question. L’an dernier, je rencontrais un immigrant depuis dix ans au Québec devenu conseiller en emploi dans un organisme communautaire à Montréal. Selon lui, il avait fait fortune : pas de REER devant lui, un salaire de misère, locataire d’un appartement et pas de voiture. Sa fortune, c’était d’avoir fait le choix de suivre ses aspirations personnelles qui étaient d’aider les autres en étant bien conscient des conséquences financière de sa décision. Ce choix, il ne l’aurait pu le faire sans les prêts et bourses pour retourner aux études, sans l’assurance-emploi pour ses périodes de chômage, sans l’assistance-emploi dans des moments plus durs même s’il a dû piler sur sa fierté personnelle. Le Québec lui avait donné l’espace de liberté nécessaire pour « s’enrichir » en limitant au maximum la pression monétaire. Jean-Jacques Rousseau, dans son Contrat social, exprimait notamment que le souci premier de l’État doit être la liberté des personnes et non la propriété des biens.
[1] : Site internet du Parti Québécois : http://www.pq.org/nv/index.php?pq=85
[2] : Enquête de Statistiques Canada « frais de scolarité à l’université » – septembre 2004
[3] : Michel Kelly-Gagnon, président de l’Institut économique de Montréal – octobre 2004
[4] : American Religious Identity Survey en 2001
[5] : Mission Économique de Montréal – décembre 2004
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