mercredi 12 décembre 2001
Parmi les anonymes de Dorval.
Si familier et pourtant si différent. L´aéroport de Dorval et son hall de
débarquement n´ont pas la même clarté en ce vendredi soir. Est-ce mes yeux
d´ancien touriste qui ne voient plus comme avant ou bien mon esprit de
nouvel immigrant qui pense différemment et me trompe ? est-ce la lumière de
ce jour d´octobre ? Peut être est-ce seulement l´adrénaline du Grand Jour ?
ou finalement mes 3 heures de sieste dans l´avion qui m´ont assommé !
Curieuse impression.
Aujourd´hui, je n´aurai pas mon habituel coup de tampon du douanier. J´avais
pourtant mon discours bien rodé depuis 10 mois : « Bonjour, je viens en
tourisme, voir ma fiancée qui travaille en visa temporaire, et je repars
dans 10 jours » avec l´envie de lui dire aussi « souviens- toi, je suis déjà
passé il y a 2 mois ». Mais ce soir, il va falloir improviser.
J´attends grand maximum 5 minutes dans la file et un Agent d´Immigration me
prie de le suivre. Mon coeur bat plus fort. Une fois installé, il me demande
de sortir mes papiers d´immigration. Après quelques questions de convenance
sur ma vie, ce que je fais et si le voyage était bien, il note au stylo
quelques informations sur le CSQ et l´IMM1000, notamment la somme dont je
dispose (j´ai toujours pas saisi s´il me demandait mon argent en poche ou le
total en banque, ce qui fait une différence appréciable !). En 5 minutes
l´affaire est dans le passeport, bien plié en 9.
Direction Immigration Québec. Le stress est retombé, je n´ai plus peur.
Trois minutes passent et je ressort du bureau avec des documents en plus et
un RV pour la réunion d´information du nouvel arrivant. Très classique.
Une fois récupérés mes bagages (et la déclaration de ma cave à vin faite, ça
va me coûter des sous cette affaire), je décide de faire sauter la banque !
Aujourd´hui c´est jour de fête et je m´offre la taxi ! Il faut dire que je
suis tanné de relier le centre ville avec la navette, chaque fois que je
viens en touriste, pour ensuite prendre le métro et encore le bus, et
arriver chez moi exténué. Je l´ai trop fait ces derniers mois.
J´y suis. La lumière filtre à travers les stores. Les bagages posés devant
la porte… ma fiancée qui ouvre….elle me serre dans ses bras longuement.
Comme concluait Sam, à la fin du Seigneur des Anneaux, je pourrais presque
dire à ma Blonde : « Et bien, me voici de retour ».
Curveball
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