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vendredi , 22 novembre 2024
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Le travail, c’est la santé, surtout pour un informaticien !

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Alors, bonjour, mesdames, mesdemoiselles et messieurs. Aujourd’hui, j’ai le plaisir de recevoir le truculent Guinness lequel est français, résident permanent au Québec depuis dix-huit mois et qui travaille dans une grosse compagnie informatique depuis plus d’un an à Montréal. Alors dites-nous tout : comment étaient les relations de travail en France ?

Les relations de travail en France étaient très bonnes avec mes collègues mais détestables avec une partie de mon management. Je m’explique sur ce dernier point. Dans mon travail, j’ai deux lignes de management : celle avec laquelle je travaille et ma ligne hiérarchique.
Au niveau des managers avec lesquels je travaillais, cela s’est quasiment toujours très bien passé.
Avec ma ligne hiérarchique on va dire que cela a été plus spécial. Les remarques du type « si tu n’es pas content, va voir ailleurs », je ne les ai pas comptées. Il est vrai qu’oser évoquer une idée d’augmentation salariale tous les 3 ans, j’abusais un peu… D’autant qu’ils n’avaient pas la moindre idée de la nature ou de ma charge de travail.

Question : Qu’est-ce qui vous empêchait d’aller voir ailleurs, en France ? Vous aviez de l’expérience et vos diplômes étaient flatteurs, que diable !

Réponse : Je dirais qu’au final, c’est ce que j’ai fait. Avec vous d’ailleurs… mais de l’autre coté de l’Atlantique. Mais revenons à la situation en France : dans mon secteur (l’informatique), le marché du travail est très concentré sur la région parisienne. Ayant eu l’opportunité de travailler en province, il devenait très dur “d’aller voir ailleurs” sans retourner sur Paris.
De plus, et cela même dans la capitale, le marché de l’emploi est très peu dynamique (en tout cas, par rapport à ce que l’on peut vivre à Montréal). Et cela, les manager le savent et en abusent.

Question : Et du coté des relations avec les supérieurs ? Plus hiérarchisées ou plus informelles ?

Réponse : Quel changement ! Pour commencer, nous parlons d’égal à égal. Même si chacun de nous sait que l’autre est son chef/collaborateur, la relation est plus souple, plus humaine, tout en restant extrêmement professionnelle.
Une anecdote : en un an et demi, je me suis fait rabrouer une seule fois par mon supérieur. Mais quelle fois ! J’avais pris une demi-journée pour accompagner notre plus jeune fils aux urgences. Je ne comptais pas me faire payer cette matinée. Qu’est-ce que j’ai pris quand mon manager l’a su : « ton fils est malade, tu t’absentes, c’est normal. Tu n’as jamais pris de congé maladie, donc tu seras payé ! »

Question : Vous avez beaucoup de chance, c’est tout…

Réponse : Je me rend bien compte que la pénurie dans le secteur informatique joue en ma faveur. Mais quand même, j’ai la nette impression que les relations sont ici plus simples. En France, il fallait en permanence paraitre concentré (con et centré sur soi-même). Nous en avions d’ailleurs parlé longuement avec votre père, ma chère Scrogn, et il semblait,
tout comme vous, persuadé que l’environnement de travail ici me conviendrait beaucoup mieux. Je dois avouer que cela dépasse toutes mes espérances. Par contre, ce qui est valable pour moi peut ne pas l’être pour un autre.

Question : En un mot, vous vous sentez plus en phase, ici ?

Réponse : On m’a souvent reproché en France de rester souriant même dans des situations difficiles. Ici, c’est plutôt une qualité puisqu’on montre que malgré tout, on reste maître de la situation, on la contrôle plus qu’elle nous contrôle.

Question : La question qui fâche : les immigrants sont-ils toujours sous-payés ?

Réponse : Que n’avais-je lu sur le sujet ! Bon, il est vrai que mon salaire francais était assez bas (au vu de ma job, s’entend), que j’avais dejà 9 ans d’expérience et que ma branche d’activité marche très bien icitte. Mais sans négociation, on m’a proposé 20% de plus que mon salaire français, tout cela un mois et demi après notre arrivée sur le sol québécois…

Question : Ceci avec beaucoup plus de responsabilités ?

Réponse : Ben, pas vraiment, ma grande. Pour m’assurer une bonne intégration, j’ai accepté un poste avec moins de responsabilités que celui que j’avais en France. J’espérais, après avoir fait mes preuves durant un ou deux ans, pouvoir retrouver le même niveau de responsabilité. Complètement raté ! Au bout d’à peine trois mois, je dépassais mon poste francais en trombe, et aujourd’hui, on me confie des responsabilités dont je n’aurai même pas rêvées en France.

D’ailleurs, je ne suis pas vraiment sûr d’en avoir voulu dans l’Hexagone. Comme me l’a dit récemment un ancien collègue québécois qui travaille en France depuis 10 ans :  » En France, si tu aimes travailler, on va en profiter et en profiter, au Québec, on va en profiter et te soutenir ».

Question : En bref, c’est le paradis, mon vieux ?

Réponse : Pas du tout, ma poule ! Vous savez bien que le paradis sur terre n’existe pas. Pas mal d’éléments ont joué pour que je me sente bien dans ma job icitte : je partais de bien bas en France, le secteur d’activité dans lequel je travaille marche très bien, j’étais bien préparé. Malgré cela, il n’y a pas que des points positifs.
Commençons par la charge de travail. Le bon côté, c’est que, si on fait ses preuves (et cela peut être très rapide), on se voit confier plus de responsabilités. Mais cela entraîne une charge de travail substantielle. J’ai récemment enchaîné quelques mois à plus de 50 heures semaines… Par contre, il y a une réelle prévention du « Burn Out » (épuisement professionnel) et j’ai parlé plusieurs fois de ce risque avec mon management au vu de ma charge de travail.

Ensuite la sécurité de l’emploi, ce n’est pas vraiment le genre de la maison. On peut se retrouver sans job en très peu de temps. Bizarrement, alors que cela m’angoissait en France, ici je me dis juste que je n’aurai qu’à aller travailler ailleurs. Bien sûr, si la situation se met à péricliter dans mon secteur d’activité, cela ne sera pas si simple… Mais je pourrai toujours trouver une ou deux jobs alimentaires en attendant des jours meilleurs.

Question : Vous sortez d’une grande école d’ingénieurs en France, vieille branche. Parlez-nous un peu de l’ordre des ingénieurs, ici.

Réponse : Bon, Mémère, je dois avouer à ma grande honte que je n’y suis pas encore inscrit (dans l’informatique, ce n’est pas un Must). Mais je vais me servir de l’expérience d’un de mes camarades de promotion, installé à Québec depuis 5 ans. Notre école est reconnu par le CTI (Commission de Titres d’Ingénieurs) en France, et au vu des accord entre cette commission et l’OIQ, il nous suffit de déposer un dossier et de passer un examen d’éthique dans les affaires pour y entrer. Ce dernier point me parait assez sain. En effet, puisqu’ici un ingénieur appose sa signature sur des documents techniques, il serait un peu étrange qu’il puisse le faire sans avoir connaissance des règles locales, non ?

On parle souvent de la quasi-xénophobie de l’OIQ. J’ai une petite histoire amusante à ce sujet. Mon manager, pur québécois, a fait ses études au Québec, dans une université dont le diplôme n’était pas encore reconnu par l’OIQ.
Lorsque cela fut fait, il avait terminé ses études et pensait pouvoir y adhérer. Raté, la reconnaissance n’était pas rétroactive et il a dû passer une série d’examens techniques pour pouvoir rentre dans l’ordre. Une sorte de phobie vis-vis des québécois, certainement.

Question : En conclusion, retourneriez-vous travailler en France, grand fou ?

Réponse : JAMAIS !!!

Ah ! On verra. Je pense que tout est dit. Merci beaucoup pour cette entrevue. Nous nous retrouverons peut-être un jour pour parler d’autre chose…

JAMAIS !!!!

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