Partir en vacance en France est toujours un moment que j’attends avec impatience….A partir du moment où le billet se trouve entre mes mains, mon cœur bondit de joie et je compte patiemment les jours.
Cette année, cela m’a paru bien plus long d’attendre, de plus, une tempête de neige a fait son apparition le week-end précédant mon départ. Et là, s’entremêlent l’excitation et le stress, est-ce que cette fichue tempête s’arrêtera à temps? Mon appréhension se situait à l’escale à Montréal car les tempêtes y sont différentes de celles de Toronto.
Finalement me voilà partie, mardi 18 décembre, avec une petite pointe de regret dans mon cœur, puisque cette année je n’aurai malheureusement pas vu ma sculpture prendre feu au festival des lumières de Kensington Market, celui-ci étant le 21 décembre.
A l’aéroport, je me demande toujours « à côté de qui serai-je ? »….Mais étant sur un vol charter, peu de personnes étaient au départ de Toronto. Je me retrouve à coté d’un couple fort sympathique qui part pour la Corse, et nous décollons….L’arrivée à Montréal se fera sur une piste enneigée, quel changement par rapport au départ de Toronto. Pas de tempête, très bien, je me mets déjà à calculer les heures qui me restent….Un peu trop vite peut-être, puisque à défaut d’une tempête de neige, c’est le retard de l’avion garé à notre place qui nous bloquera sur la piste pendant une bonne heure et demie. Ensuite nous attendons que tout le monde embarque pour pouvoir décoller de nouveau. Mais là, nouvelle attente d’une nouvelle bonne heure et demie sur la piste. Puis il faut passer au dégèlement. A ce moment là, à regarder ces gars dégeler cet avion, je me suis demandée quel était le job le plus pénible. Ils sont là dehors, sur leurs petites machines, en plein vent, alors que nous sommes chaudement assis dans notre siège en train d’additionner les heures de cette longue escale…. Finalement ça y est, l’avion est prêt à décoller, enfin, mon compte à rebours des heures peut commencer.
Après 12h d’avion, c’est avec joie que je rentre chez moi ! Après les quelques émotions du retour, il nous faut de nouveau faire 4h et demie de route avant d’arriver à la maison. Et étant donné que les radars sont légion, la vitesse est rendue minime, et donne l’impression que cela prend encore plus d’heures. Finalement me voilà de retour….Yeh !!!!!
Ah que c’est bien de se retrouver chez soi, de retrouver les siens !
De retrouver toutes ces petites choses qui nous font réaliser que nous sommes bien à la maison….Voici quelques petits exemples :
Qu’il fait bon de dormir dans l’obscurité complète (on ne se rend même pas compte qu’il est déjà 14h !), de se coller à la chaleur de la cheminée (on s’y colle tellement que nos pulls sont un peu roussis !), de trouver du bon vin pour 3 euros (ce qui équivaut à 5 $), d’avoir le choix entre plusieurs sortes de fromages. Bref, toutes ces petites choses qui nous manquent sans qu’on le réalise vraiment, jusqu’au moment où l’on rentre.
Il y a d’autres moments, attitudes ou faits que l’on oublie vite lorsqu’on commence à être au Canada depuis si longtemps. Un des premiers est la fumée dans les bars et les restaurants, même s’il est interdit depuis début janvier 2008 de fumer dans les lieux publics en France, j’ai quand même eu droit à quelques sorties enfumées, histoire de me rappeler ce que c’était de rentrer chez soi avec l’odeur de tabac froid sur ses habits et sur ses cheveux. Boire de l’alcool en pleine rue est autorisé, chose que j’avais oubliée et un samedi soir, alors que l’on regardait un spectacle de plein air intitulé : « Le Banquet des Illuminés » au marché de Noël, j’ai vu deux adolescents marcher en train de boire une bière dans la rue. Surprise, je me suis dit « t’as vu ceux-là…. », mais très vite, je me suis rappelée que j’étais en France.
J’ai aussi dû dire des milliers de « pardon » ou « excusez-moi » aux personnes que je frôlais dans la rue, ou aux personnes dont je gênais la vue dans les magasins, mais là encore on se rappelle très vite que nous ne sommes pas au Canada.
J’ai eu l’occasion de conduire, après un an et demi, ça faisait du bien. C’est fou comme on perd vite les petits mécanismes de la conduite mécanique, mais heureusement c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas.
Et bien sûr, les fêtes sont arrivées et leur lot de moments simples: la famille avec qui on rattrape le temps perdu, le bon vin, les bons petits plats pour lesquels on se laisse aller car on sait que l’on ne va pas en manger de sitôt, et enfin les cadeaux dont on se demande s’ils rentreront dans la valise.
Et voilà, enfin remise du décalage horaire, et à peine le temps de dire ouf, il est déjà temps de refaire sa valise…..
Oui, ça fait vraiment du bien de rentrer dans son pays, de revoir sa famille, ses amis, ses grands-parents, même si à chaque départ on se demande si on les reverra aux prochaines vacances.
Que c’est bon de suivre un peu les nouvelles, découvrir de nouveaux artistes, voir les derniers films, écouter les soucis des salariés, les péripéties de notre nouveau président, bref, la vie française….
Une fois à l’aéroport, il est toujours difficile de faire ses adieux, et on a beau connaître ce sentiment, c’est difficile à chaque fois. Mais on sait également que c’est pour mieux se retrouver. Puis les adieux font place aux 8 h d’avion, 8h pendant lesquelles on s’imagine revenir habiter en France, et on essaie de répondre aux milliers de questions que l’on se pose….
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