Le week end dernier nous sommes allés à la chasse. Une première pour moi, j’avais donc hâte de vivre cette nouvelle expérience.
Apres être arrivés à Val d’Or en Abitibi, à 6h au nord de Montréal, nous nous sommes enfoncés dans le bois, sur un large chemin de gravillons.
Marc, notre hôte et guide du week end, nous explique que ces chemins ont été créé par les travailleurs forestiers.
Après une heure trente de route à grande vitesse dans un puissant 4 x4, nous arrivons au Lac Alfred. Non loin de là, dissimule derrière des branches et des troncs d’arbre, se trouve un coin de paradis, à l’écart de toute civilisation.
Une cabane en bois, entre 2 lacs, perdue dans la foret de pins.
La soirée est agréable. Filet mignon cuit au barbecue, une bière bien fraiche devant un grand feu de camp en regardant les étoiles et en écoutant les outardes migrer vers le sud.
Si une envie pressante se fait sentir pendant la nuit, on me recommande de bien m’éclairer en sortant, les ours lynx, loups et orignaux étant souvent dans les parages. Je pense que je vais me retenir finalement.
Aux premières lueurs du matin, après avoir dormi confortablement à la chaleur du poêle en fonte, nous enfourchons les motos tout terrain à 4 roues.
Nous revêtons les dossards orange et nous habillons chaudement, en effet, il a gelé toute la nuit et la matinée s’annonce fraiche. Nous passons la matinée à patrouiller les chemins escarpes, en traversant petites rivières, éblouis par le paysage qui nous entoure.
Je tire ma première perdrix au fusil. Nous voyons des traces d’orignaux, de la merde d’ours.
Nous arpentons les trails pendant toute la matinée. La chasse est bonne. Nous ramenons 10 perdrix dont 5 pour moi.
Ce n’est pas tout de les tirer au 12. Il faut les préparer. La perdrix sur le dos, un pied sur chacune des ailes écartées, on tire sur les pattes jusqu’à arracher une bonne partie du plumage, la tête et les boyaux. Il ne reste ensuite plus qu’a tordre les ailes pour les briser et terminer de déplumer l’animal encore chaud. Ames sensibles s’abstenir.
L’après midi, nous continuons à pied, en plein bois. Les arbres qui nous entourent ont revêtus leur manteau d’automne dans un festival de couleur époustouflant. Nous nous arrêtons. Pas un bruit, ormi le vent dans les feuilles.
Nous arrivons au pied d’une grande tour de prés de 5 mètres de haut. Marc y grimpe, et scrute l’horizon dans l’espoir de voir un orignal s’approcher des blocs de sel qu’il a accroches non loin. On souffle dans des cornes, ou on fait bruler de l’urine de femelle, tous les moyens sont bons pour attirer les orignaux. Mais la chasse à l’orignal ne s’ouvre que la semaine d’après, nous nous contenterons d’admirer le paysage avant de redescendre.
Marc m’explique que la chasse à l’orignal ne dure que 3 semaines et est interdite dans le parc protégé ou se refugient de nombreux troupeaux.
Les amérindiens, ont le droit de chasser toute l’année sur tout le territoire, incluant le parc naturel protégé et ils ne s’en privent bien évidemment pas. Il est donc de plus en plus difficile de trouver de l’orignal le temps venu.
Nous reprenons les motos tout terrain pour aller prés du lac. Nous descendons un chemin dans les broussailles avant d’atteindre le rivage. En sautant de pierre en pierre nous atteignons un grand rocher plat. Le lagon qui nous entoure est magnifique. Un barrage de castor a ralentit un peu le courant. La foret de pins nous surplombe et se reflète dans l’eau. Le vent du nord est frais mais nous jetons les cannes à pêche à l’eau quand même en profitant du soleil.
En rentrant, je regrette que mon expérience dans le bois ait été si courte.
En parlant autour de moi, je me rends compte que la chasse fait partie de la culture québécoise. Le monde aime le plein air et se balader dans les sentiers a la recherche de perdrix. J’ai découvert un réel amour pour la nature, jusqu’à ramasser les douilles de fusil et laisser les lieux immaculés derrière soi.
Nous n’avons rencontres aucun être humain pendant tout le séjour. En regardant notre parcours sur le GPS, je remarqué que nous avons parcouru seulement une partie infime de l’immensité qui nous entoure. Quand à moi, j’ai fait partie d’une carte postale pendant 2 jours. Témoin de l’image grandiose qui nous apparait quand on s’imagine au Canada.
Je rentre à Montréal les yeux pleins d’étoiles et la tête remplie de souvenirs.
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