Au Québec, on travaille en français,
Selon le Slogan…
1/ Visite de chantier, plusieurs corporations sont présentes.
On se fait présenter les lieux, une tour à bureaux récemment acquise par un grand groupe.
L’ingénieur nous remet les plans d’aménagement, et commence à nous décrire les principales modifications envisagées.
En anglais…
Au bout d’une minute de discours, il se fait interpeler par un contracteur présent à la réunion :
« » Pouvez-vous parler en français, nous comprenons mais ce serait plus facile pour nous, afin de saisir tous les détails »
Dans l’étoffe…
L’ingénieur se retourne, regarde l’intendant immobilier, qui acquiesce d’un mouvement de tête…
Pourquoi ?
Au Québec, on travaille pourtant bien en français…
2/ Suite à un accident d’auto survenu récemment ( relaté dans un précédent billet ), j’ai fait l’acquisition d’un autre véhicule et ai contracté une assurance auto auprès d’ une compagnie dont je tairai volontairement le nom.
Son siège est bien situé à Montréal.
Négociations faites par téléphone, informations transmises, l’accord est conclu en environ 15 minutes.
10 jours plus tard, je reçois les documents par courrier postal.
Tout est en anglais…
Pour le fun, je téléphone ( répondeur, laissé un message ) et envoie un courriel détaillé dans lequel je requiers des documents d’assurance en français, afin, selon mes explications, de me permettre de mieux cerner toutes les clauses du contrat, ma langue première étant le français.
Lettre restée morte à ce jour…
Pourquoi ?
Au Québec, on travaille pourtant bien en français…
3/ Au bureau, plusieurs documents de soumission, des devis techniques, sont transmis en anglais.
J’estime le prorota à environ 20 %.
Les demandes de complément d’information sur les projets se font pour ces cas précis en anglais, langue première de nos interlocuteurs…
Pourquoi ?
Au Québec, on travaille pourtant bien en français…
Au Québec, on vit aussi en anglais…
Cela est palpable dans la vie courante : dans les rues des villes, dans les transports en commun, dans les centres commerciaux,…
Des enseignes sont là pour le rappeler, et de façon ostentatoire… Canadian Tire, Best Buy, Future Shop, Foot Locker, Old Navy, Costco qui y rajoute son Wholesale, et j’en passe…
Ces mastodontes invoquent alors » le réglement sur la langue du commerce et des affaires »…
Ces multinationales défient ouvertement la charte sur la langue française, communément appelée loi 101.
Je cite :
»Le titre I de la loi, qui contient neuf chapitres, déclare le français langue officielle de la législation, de la justice, de l’administration, des organismes parapublics, du travail, du commerce et des affaires et de l’enseignement. »
Et en 2014…
» Huit grands détaillants, dont Best Buy, Costco, et Old Navy ont obtenu gain de cause en Cour supérieure contre le Procureur général du Québec. Ils n’ont pas à ajouter de descriptif en français à leur marque de commerce pour respecter la loi » .
http://www.lapresse.ca/actualites/justice-et-affaires-criminelles/proces/201404/10/01-4756435-enseignes-en-anglais-8-grands-detaillants-gagnent-leur-cause.php ].
Ceci étant,
La réglementation encadre l’affichage public, comme elle régit aussi la signalisation routière.
Je cite encore :
» Au Canada, la signalisation bilingue français/anglais est la norme à travers le Nouveau-Brunswick, dans 25 régions désignées de l’Ontario et dans certaines localités du Manitoba, ainsi qu’à proximité des zones de transition entre majorité linguistique et sur les routes principales à travers la nation, sauf au Québec où tout est uniquement en français. Seule exception au Québec: la partie de l’Autoroute Bonaventure qui est propriété de la Société des Ponts Jacques-Cartier et Champlain Incorporée ainsi que ces deux derniers ponts et leurs approches, ont une signalisation bilingue. »
Ceci a le mérite d’être bien clair.
Arrêt et…Stop transformé en ‘101’…en référence à la loi du même nom
Cela se passe à Montréal.
Montréal n’est pas le Québec, certes.
Mais elle en fait partie.
Selon l’office Québécois de la langue française, le bilinguisme est très présent dans les milieux professionnels, et prend une place de plus en plus importante dans le quotidien des travailleurs.
Une enquête menée pour les années 2006 et 2010, à l’échelle du Québec, et dont les résultats ont été publiés en 2012, révèle effectivement que » le français est peu souvent utilisé seul, et que près de 63 % des travailleurs ont recours à l’anglais ( dont 46 % l’utilisant moins de la moitié de leur temps, 17 % plus de la moitié de leur temps de travail ) »
http://www.oqlf.gouv.qc.ca/etudes2012/20121126_pp_presentation.pdf ] .
Le Québec est en fait trop influencé par son voisin américain, partenaire commercial avec lequel il réalise plus de 70 % de ses exportations, duquel il importe aussi principalement ses biens.
http://www.gouv.qc.ca/portail/quebec/pgs/commun/portrait/economie/exportations/?lang=fr ]
Et beaucoup d’influence est aussi à souligner de la part du reste du Canada, principalement anglophone, avec lequel le Québec a également d’importants échanges commerciaux.
Alors, en découlant,
Au Québec, peut-on vraiment ne travailler qu’en français ?
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