Il y a maintenant 2 ans que mon petit dernier a été diagnostiqué avec un trouble de l’attention.
Le caractère rêveur de mon fils devenait une pathologie.
Cela ne m’a pas inquiété tout de suite. J’étais pareille petite. Et, malheureusement, je dirais qu’aujourd’hui cela est d’une banalité alarmante puisqu’autour de moi les cas sont nombreux.
Comme il n’est pas hyperactif et d’un naturel très doux, son trouble est tout à fait gérable. Pour les devoirs, par exemple, il met 5 fois plus de temps qu’un autre enfant mais il y arrive… à son rythme. Ma patience est mise à rude épreuve! Chaque exercice accompli dans un délai raisonnable est une victoire, chaque progrès un pas de plus vers son autonomie.
Pourtant je trouve cela difficile: La pression sociale est là… Constante, écrasante, étouffante. Je rentre de l’école où a eu lieu la remise de bulletin de la première période. C’est toujours la même chanson: « Oui il a beaucoup progressé mais c’est insuffisant »… « Il n’arrive pas à se concentrer en classe, il ne fait rien… »… « Il est distrait par tout, tout le temps »… « C’est dommage il est intelligent, très intelligent… Si vous trouviez un moyen de le faire se concentrer, le bulletin serait très différent! »
Mon petit garçon est parfait à mes yeux mais trop lent pour le monde qui l’entoure. Je me renseigne, je lis des articles, m’interroge. J’ai recemment acheté, sur les conseils d’un spécialiste, un kit pour aider à la concentration des enfants avec un trouble de l’attention: Des coquilles (casque pour l’isoler du bruit ambiant), un lézard de 2 kilos supposé l’immobiliser (à mettre sur ses genoux pour qu’il reste stable pendant ses devoirs), une horloge magique pour qu’il ait conscience du temps qui passe. La concentration allait être au rendez-vous, c’était certain! Je suis enthousiaste. Lui aussi: Le lézard est devenu un dragon dont les ailes ont été coupées par la sorcière aux tables d’addition (moi), et l’horloge une bombe prête à exploser (moi aussi d’ailleurs). Les coquilles, j’ai laissé tombé: Il ne semblait pas pouvoir les porter sans faire de grimaces…
Nous éclatons de rire. Il est heureux. Il a compris, à force de renforcement positif, qu’il y arrivera, quelque soit le temps que cela prendra. Il travaille de bon coeur, mais à deux à l’heure. Alors, je reprends confiance et je pense à la réplique d’Anne Dorval dans Mommy:
– « Les sceptiques seront confondus… »
Puis je repense à quelques uns de mes bulletins et je revois les commentaires de mes professeurs: » Elève avec la tête dans les nuages, devrait redescendre sur terre »… » Trop dans la lune, doit revenir parmi nous »…
Il semblerait que la pomme ne soit pas tombée loin de l’arbre.
Cet article est tiré de mon blogue: Les tribulations d’une française à Montréal: http://mhlps.wordpress.com
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