Je suis Didier, je me suis présenté lors d’un Questions/Réponses avec Blueberry.
Cette fois-ci, je vous présente ma femme et son propre regard sur son installation au Canada.
Présentation
Je suis mariée, j’ai 2 enfants de 11 ans et de 8 ans.
Je suis arrivée au Canada, en avril 2014, 8 mois après l’installation de mon mari et mes filles, ceci pour régler toutes les affaires en France.
Mon installation a été grandement facilitée du fait que Didier avait débroussaillé toutes les tracasseries administratives.
L’école des enfants avait déjà été choisie, le logement également même si on savait que c’était encore provisoire. Le logement n’était plus vraiment une urgence à traiter.
Il ne me restait plus qu’à chercher un emploi et à m’insérer dans la société canadienne.
Mon mari m’a aiguillé sur les différents organismes de recherche d’emploi.
Je ne me suis pas du tout appuyé dans un premier temps sur des ressources francophones (Educacentre), mais sur des ressources anglophones pour des raisons de proximité (les agences d’emploi WorKBC et Training Innovations).
J’ai abordé cette recherche d’emploi avec l’esprit ouvert dans le sens où ma première priorité était d’engrangée une expérience canadienne.
Conformément à ce qu’on peut dire, j’ai dès le début soigné mon réseautage. Et finalement, je n’ai pas fait exception, c’est grâce à ce réseautage que j’ai trouvé mon premier emploi.
Quel est le poste occupes-tu ?
En France, j’étais Contrôleur de Gestion, dans le secteur de l’hôtellerie-tourisme. Le métier de Contrôleur de Gestion est très réglementé ici au Canada. J’ai donc dès le début élargi mon champ de recherche.
Aujourd’hui, je suis officiellement assistante de direction dans une organisation à but non lucratif, qui est prestataire de services sociaux pour la Province de la Colombie Britannique. Donc, très loin de mon parcours français.
Au début, le poste ne devait être qu’un temps partiel de 3 jours, mais il s’est rapidement transformé en poste à temps plein avec des responsabilités très élargies car je dois coordonner (manager) le travail d ‘une équipe de 10 personnes !
En quelle langue travailles-tu ?
Je travaille uniquement en anglais, et d’ailleurs l’utilisation d’une autre langue est quasiment interdite.
Je dois avouer que travailler exclusivement en anglais dans une province anglophone est un vrai challenge, même si mon niveau d’anglais était bon.
Il faut s’habituer à l’accent, au débit, au vocabulaire plus étoffé d’un contexte 100% anglophone.
A la fin de la journée, ma tête a souvent travaillé à plein régime.
Qu’est-ce que tu trouves de différent professionnellement ?
Difficile de comparer, car j’ai évolué en France dans un grand groupe international du CAC 40, pour passer à une petite organisation de 22 personnes.
Le mode de management est différent. Dans mon cas précis, et en aucun cas je ne souhaite généraliser pour le Canada, c’est mon ressenti personnel par rapport à mon cas personnel, j’ai perdu en autonomie, même si j’ai gagné en responsabilité managériale.
La pause déjeuner est très courte (30 minutes), ce qui ne donne pas lieu à la socialisation que l’on connaît en France.
En termes de relations humaines, il y a plus de distance entre les personnes (on ne se serre que très rarement la main, et bien sûr pas de bises) : mais cela fait partie de la culture canadienne. Il y a souvent un malentendu à ce niveau pour les personnes venant de France qui interprètent cela très négativement, alors que du point de vue canadien c’est vu comme un signe de respect d’autrui, de laisser une personne tranquille.
Es-tu satisfaite de ton expérience ?
Ma rémunération est satisfaisante.
En terme d’horaire (35 heures sans RTT?), globalement je n’ai pas à me plaindre (je récupère si nécessaire).
Je me vois bien faire ce travail encore 2 ans pour consolider cette fameuse expérience canadienne, et pour pouvoir rebondir sur d’autres opportunités à l’avenir.
En conclusion ?
Même si l’expérience est loin d’être facile, elle reste somme toute positive car j’apprends beaucoup professionnellement, et j’évolue beaucoup personnellement car une immigration est un réel bouleversement de tout référentiel connu.
J’ai appris à accepter la différence culturelle et ne pas en faire un obstacle, ou un regret de la France. En somme, j’essaie de le comprendre et de l’accepter.
En général, c’est ce changement qu’on est venu chercher en immigrant ici au Canada, toute fois le changement n’est pas là où on s’y attendait parfois.
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