Lorsqu’on immigre, on sous-estime parfois la différence ou encore le choc culturel lors de l’installation. Et si vous êtes un francophone ou même un Français, vous aurez encore plus tendance à minimiser les distinctions puisque la langue commune vous rassure, mais sachez qu’elle peut amener encore plus de confusion. L’immigrant de la première génération arrive généralement à l’âge adulte avec un bagage culturel de plusieurs décennies. Il emporte dans ses bagages plusieurs richesses et un passé culturel qu’il voudra aussi chérir une fois installé dans son nouveau pays mais avec aussi beaucoup d’idées préconçues sur sa nouvelle terre d’accueil.
Même s’il devient citoyen de son nouveau pays, il restera toujours un Français ou un Marocain aux yeux des autres. Ses enfants pourront se sentir davantage comme des individus à part entière de cette nouvelle terre, parce qu’ils y seront nés ou parce qu’ils y seront arrivés à un jeune âge et qu’ils auront bien intégré la culture locale et auront grandi avec cet environnement. L’immigrant de la première génération restera toujours empreint par sa culture d’origine et il sentira peut-être un décalage avec l’adaptation de ses enfants. Ceci est tout à fait normal.
Mais ce même immigrant verra aussi qu’il n’est plus juste un résident de cet autre monde qui l’a vu naître et grandir. Il se rendra compte qu’il devient un citoyen entre ces deux mondes, plus tout à fait comme ceux de son pays d’origine ni comme ceux de son pays d’adoption. Il devient un être hybride qui est entre deux cultures, deux références, deux identités. Alors qu’il pensait parfois retourner sur ses terres natales pour y passer sa retraite, il se rend compte maintenant qu’il n’est plus tout à fait le même par rapport à son pays d’origine, qu’il n’est plus tout à fait de cette patrie qui l’a vu grandir, qu’il est aussi en décalage avec son peuple et qu’il n’y est plus, finalement, tout à fait à sa place. Il se sentira assis entre deux chaises, une situation complexe mais enrichissante et qui a parfois son lot de contradictions et de frustrations. L’immigrant devient donc un être plus tout à fait d’une seule culture.
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