De Jean-Claude
Re : yaed /monter son projet
Bonjour,
Dans les conditions pour être immigrant reçu, il y a l’experience professionnelle qui est, d’après ce que je me souviens, 6 mois minimum. Au cours de ma vie professionnelle, qui est vieille de 22 ans, j’ai appris au moins une chose : n’avoir aucun attachement sentimental à une entreprise. Les entreprises sont là pour faire de l’argent avec tes compétences, point. Malgré tout ce qu’on pourra te dire, tu es en permanence à la merci d’être jeté comme une vieille chaussette dès que tes talents ne seront plus estimés rentables. Donc, pas de remors à mentir sur ses véritables intentions quand c’est inévitable. L’entreprise de papa, où on se liait sentimentalement avec le patron, c’est fini. A présent, les chefs d’entreprise sont des financiers. Les personnes ne sont plus que des « ressources », quelques chiffres parmi des centaines dans une grande colonne des tableaux comptables.
Même si on a un projet derrière la tête au moment de l’embauche, il faut faire croire qu’on va consacrer toute sa vie au poste qu’on convoite. Quelques mois avant de partir au Québec, j’ai eu la chance d’avoir un poste dans une société de services pour une mission temporaire. J’ai donc pu jouer « cartes sur table » et annoncer dès l’entretien d’embauche mon intention de partir. C’est toujours mieux de la jouer honnêtement, mais quand on ne peut pas, la fin justifie les moyens.
Et puis, comme tu dis, 3-4 ans, c’est loin. Peut-être que la vie te fera changer d’avis et que tu seras bien content d’avoir ce poste.
Donc, à l’entretien : pas un mot sur tes desseins cachés. Fais le « petit gars plein d’énergie » qui va se défoncer jusqu’à la retraite pour l’entreprise. Mon patron m’a dit une fois : « J’aime les jeunes, parce qu’ils ne savent pas ce qui est impossible ». C’est le même qui m’agite des hochets devant le nez, du genre : « sky is the limit ». Par politesse, je lui laisse croire qu’il me fait rêver. Important, ça, la politesse…
Bonne chance,
Amicalement,
Jean-Claude
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