Depuis 23 ans que je suis au Québec, j’ai vu toutes sortes d’immigrants français.
Mais il y a principalement deux types de Français immigrants :
1. Ceux qui, comme moi, considèrent qu’immigrer, c’est adopter sa terre d’accueil, vouloir s’y fondre et brûler ses vaisseaux, privilégier les rencontres avec des gens d’ici, devenir Québécois, s’intégrer, s’assimiler, tout en comprenant malgré tout que, de toute façon, rien, nulle part, ne peut jamais être parfait.
2. Et ceux qui, en arrivant, se dépêchent de se trouver des amis français, qui restent principalement entre Français, passent leurs temps à comparer et à relever ce qu’il y a de mieux en France et d’imparfait ici, bref qui ne font pas vraiment ce qu’il faut pour s’intégrer, restent des étrangers au Québec et se sentent rejets. Comme quelqu’un l’a dit plus bas, l’immigration, ce n’est peut-être pas fait pour tout le monde, après tout.
Personnellement, même si je garde de loin un œil intéressé sur ce qui se passe en France et ait toujours ma culture française au fond de moi, je me sens depuis le début beaucoup plus québécois que français et même, aujourd’hui, pleinement Québécois. Je n’ai plus d’attachement à la France. Si la double nationalité n’avait pas été possible, j’aurais sans regret renoncé à ma citoyenneté française.
OK, beaucoup de Québécois n’ont pas le vernis culturel des européens, c’est un fait. Mais on trouve quand même aussi ici des universitaires, des érudits, des gens qui s’expriment bien. Et même beaucoup. On y trouve des gens généreux et toujours bienveillants. Nos paysages, nos grands espaces, notre pays du Québec, nos quatre saisons, notre histoire, notre fierté nationale (qu’on ne trouve plus en France en dehors des stades de foot), notre caractère latin, notre créativité, notre dynamisme, nos possibilités de nous réinventer, de nous insérer professionnellement, notre économie, la jeunesse de notre société, notre facilité de contact, nos artistes qui ne se prennent pas pour des demi-dieux, la souplesse et l’ouverture de notre société, et j’en passe, sont autant de raisons d’aimer cette terre, si on sait et si on veut la regarder comme il faut.
Quant à l’accusation de racisme que j’ai lue dans cet article, c’est d’une débilité sans nom. Les Québécois n’ont jamais été et ne sont pas racistes. Qu’on ne veuille pas se faire bousculer chez nous pas de nouveaux arrivants est une chose, mais nous sommes un des peuples les plus tolérants et les plus ouverts à la diversité de cette planète, ce qui ne veut pas dire qu’on n’est prêt à renoncer à notre identité, à notre culture ou à notre langue, ou à accepter un multiculturalisme qui ne fait que disloquer la société. Mais fondamentalement, nous aimons la diversité dans ce qu’elle a de positif, car nous aimons les gens, la nouveauté, la différence, parce que nous sommes tous des immigrants qui venons d’horizons divers, et parce que la diversité nous enrichit. Mais les gens ouverts s’y plairont, se feront des amis, s’intégreront, aimeront ce qui n’est encore que notre belle province et y resteront sûrement.
Et même s’il n’y a rien de parfait, ici, tout y est tellement plus facile. Je pense simplement aux rapports avec l’Administration. Bien sûr, comme partout, on aime se plaindre de nos fonctionnaires, mais franchement, c’est bien plus léger et bien plus facile ici qu’en France. Une fois reçu comme immigrant, tu veux travailler au Québec? À ton compte, par exemple? Eh bien, Just do it! Aucune inscription à faire nulle part tant que ton chiffre d’affaires n’atteint pas 30000 $ sur quatre trimestres consécutifs (et même là, il te suffit de t’inscrire auprès de l’agence du revenu, ça prend une demi-heure), et ton prochain rendez-vous avec l’État sera ta déclaration de revenus. En attendant, tu as juste à te mettre au travail. C’est aussi simple que ça. C’était autrement plus lourd et plus complexe en France. Tu veux travailler comme salarié? Eh bien, tu trouves quelqu’un pour t’engager, et tu commences demain, point final. Pas de conneries comme les déclarations préalables à l’embauche ou de finasseries comme les statuts de CDD, de CDI, de contrat jeune, etc.. Pas d’administration fiscale paranoïaque… Un charme!
Les esprits chagrins, ceux qui n’ont pas aimé le Québec, ne sauront vraisemblablement pas davantage émigrer ailleurs et s’y intégrer. Ne pas être adaptables est sûrement dans leur nature.
Témoignage de Philippe Riondel en réponse à un bilan
J’ai arrete de lire apres « Les Québécois n’ont jamais été et ne sont pas racistes ».
Faut vraiment se voiler la face ou avoir aucune diversite dans ses amis pour dire cela.
Du racisme et de la xenophobie il y en a partout, dans tous les pays…Le Quebec n’est pas exempte de la betise profonde et de l’ignorance.
Je cherche un contrat de travail, depuis des années , mais dommage
J’ai lu votre témoignage et juste après je lis des commentaires sous une autre publication pour l’immigration…. Visiblement vous n’entendez pas le racisme au Québec tant mieux pour vous. Peut être êtes vous un homme blanc caucasien dans la ville, ce qui oriente aussi votre oreille. Malheureusement cela ne veut pas dire qu’il y en a pas. Citation : « on ne veut pas un immigrant de plus restez dans vos trous à rats » ; « y’a déjà trop de non blanc » ; « ça a l’air que ça dérange les noirs que je me promène sur la rue st Charles »… J’arrête là parce que personnellement ça me fait saigner des yeux et des oreilles. Et je n’ai pas mentionné les premières nations qui sont aussi très visées. J’adore le Québec, mais je pense qu’il faut avoir une vision réaliste et non idyllique pour sans cesse continuer d’améliorer son pays et combattre le racisme et les discriminations
En résumé, le Québec est un gros TDAH. Attachant et insupportable à la fois.
Je suis de Guadeloupe.cela fait 17 ans que je réside à Paris.
Chaque année je me rends à Montréal chez mes enfants pour deux mois voir six.
J’adore le Canada, si je pouvais je serais restée.
Dans chaque pays il y a du bon et du mauvais, il suffit de bien s’intégrer.
Force est de constater que les tableaux dépeints sur le Québec ou la France sont malheureusement trop souvent des caricatures.
Si les procédures administratives en France ont longtemps été particulièrement lourdes, il faut bien reconnaître que, depuis plusieurs années maintenant, les choses ont sacrément changé ; et dans le bon sens : pour se mettre à son compte, en France, tout se fait en ligne. L’inscription est simple, rapide et dématérialisée (pas besoin de prendre de rendez-vous) et les demandes sont rapidement traitées. Voici le lien :
https://www.autoentrepreneur.urssaf.fr/portail/accueil/creer-mon-auto-entreprise.html
Tu peux commencer à travailler immédiatement.
Tu déclares tous les mois ou tous les trimestres ton chiffre d’affaires sur le site de l’URSSAF ou via l’application. C’est hyper simple et ne prend que 2 minutes top chrono (et encore je suis large).
En tant qu’auto-entrepreneur, tu cotises ainsi tous les mois et bénéficie de prestations que tu n’as pas toujours ailleurs, loin s’en faut : chômage, sécurité sociale, retraite de base, etc. Alors, tu ne te retrouves pas le bec dans l’eau et sans parachute si tu as un problème.
Le système français souvent décrié par ceux qui ne le connaissent plus ou qui ne se sont pas informés avant de critiquer est pourtant simple, juste, efficace et protecteur.
Pour la perfection, il faudra repasser. Mais ça, ça vaut dans tous les pays du monde.
Bonjour, je suis pas mal d’accord avec beaucoup de points de ton texte, mais par contre, le racisme existe bien au Québec, peut-être moins dans les grandes villes comme Montréal au Québec car il y a beaucoup de mixité mais en province, même si ce n’est pas une généralité, cela existe bel et bien, et on peut en être témoin régulièrement. Cela fait trois ans que je vis ici, et si je n’ai pas eu à le subir, j’ai pu en être témoin à plusieurs reprises
Tout pareil, sauf que j’aurai dis canadien au lieu de québécois.
Ça me tente de rédiger mes impressions après 48 ans au Québec…;)
« Si la double nationalité n’avait pas été possible, j’aurais sans regret renoncé à ma citoyenneté française… ». Es tu sérieux ? Ça fait 15 ans que je suis ici et même si la France a des soucis, jamais je renoncerais pour un quelconque visa. Et le jour où tu auras un gros souci de santé, tu feras comme bcp.. un p’tit tour à la maison mère. Lol
L herbe te semble super verte ici et bien bravo à toi.
On a le droit de ne plus sentir bien avec la France mais de la a la rejeter, faut pas pousser.
Je suis entièrement d’accord si tu ne réussi pas à t’intégrer au Québec/Canada (même s’il faut bien distinguer les 2) c’est que tu n’es pas fait pour immigrer. C’est un état d’esprit et ce n’est pas facile tous les jours mais l’immigration demande des efforts une ouverture d’esprit et surtout une envie profonde de s’intégrer.
Je ne parle pas pour ceux qui ne supportent pas la neige et le froid la c’est clair que ce n’est pas le bon endroit…