De Celine M
C’était il y a déjà 3 ans que je m’envolais pour « l’inconnu » à bord d’un avion, le visage couvert de larmes, la peur au ventre, et l’espoir bien caché .
Wow, c’est fou comme le temps passe vite.
C’est vrai, je n’ai que 18 ans et ce n’est généralement pas ce genre de témoignage que vous recherchez. Mais je prend tout de même le temps de vous écrire, afin d’éclaircir ceux que ça pourra aider, d’offrir une vision peut être différente de l’immigration, la vision, d’une ado, de l’âge de vos enfants peut être.
Certains me connaissent déjà et savent que cette expérience a été difficile pour moi. La première année , je me suis murée dans mon monde rêvant d’un retour en Belgique sans chercher à m’ouvrir à cette nouvelle terre d’accueil. Mais le temps à passé et les choses au fil du temps ont changées (heureusement).
J’ai certes perdu beaucoup et il serait mentir de dire que mon pays ne me manque pas. Mais j’ai appris énormément, je suis beaucoup plus outillée pour faire face à la vie et aujourd’hui je suis capable de dire que cette expérience m’aura été bénéfique, chose que je n’aurais même pas envisagé il y a d’ici un an.
Dans les grandes lignes mon parcours est le suivant : je suis arrivée ici à l’âge de 15 ans, en plein mois d’avril . J’ai fini ma 4 ème année du secondaire, heureusement le niveau scolaire étant plus faible ici (sauf anglais), j’ai réussi. A part mon cours d’histoire 4 (histoire du Québec) que j’ai repris l’année suivante. Durant l’éte j’ai trouvé mon premier emploi, à 16 ans j’étais serveuse dans un restaurant et y passait tous mes vendredis, samedis et dimanches.
Ce travail m’a beaucoup aidé, il m’a permis de devenir un peu plus indépendante, de rencontrer beaucoup plus de gens et de me sentir définitivement plus utile. L’année suivante j’ai donc réussit sans difficulté ma 5 ème année et assisté au légendaire bal de finissants . Ensuite, commençait pour moi le CEGEP. En éducation spécialisée. J’avoue que j’ai failli lacher plusieurs fois, n’étant pas certaine d’être à ma place. Mais j’ai tenu bon et aujourd’hui je fini ma deuxième année, il ne m’en reste plus qu’une et j’aime ce que je fais.
J’ai toujours mon travail, mais j’ai cependant donné ma démission parce que j’ai besoin de changement. Ca tombe bien, mon milieu de stage m’a offert une place.
Tous les été je vais passer entre 2 semaines et 1 mois en Belgique où j’y retrouve mes amis et mon passé ! De quoi faire le plein d’énergie et de bonheur pour mieux continuer à mon retour.
L’été prochain je vais en Afrique pour un projet humanitaire, ce qui signifie que je n’irai pas en Belgique, ce qui me stress déjà.
… Bref, tous ca pour dire que rien n’a été facile, que j’en ai longtemps voulu à mes parents de m’avoir trainé de force et que parfois j’ai encore ce petit gout d’amerture quand je pense à tous les gens que j’aimait que j’ai laissé derrière moi et que j’ai en grande partie perdue avec le temps …
Si un jour j’avais l’opportunité de rentrer définitivement en Belgique, je ne sais pas si je ferai. J’y penserai deux fois.
D’un côté il est vrai que la qualité de vie semble meilleure ici, mais d’un autre, je ne me sens toujours pas chez moi. Mon pays me manque terriblement.
Alors, que ceci soit un message d’espoir ou d’avertissement, prenez le comme vous voulez, de la façon dont ca vous parle.
Je ne cherche pas à donner à l’immigration une image trop « rose » ou trop sombre.
Soyez juste objectifs, rêvez mais gardez les pieds sur terre et surtout si vous êtes sure de ce que vous voulez, ne baissez pas les bras.
Quoi qu’il arrive, peu importe la manière dont ça finira, c’est une expérience qui n’en égale aucune autre et qui ne peut que vous apportez que du bon au final.
Alors bonne chance à tous !
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