L’immigration, moteur de la croissance démographique
D’ici 2027, le Québec connaîtra un tournant démographique avec plus de décès que de naissances. Cependant, l’immigration permettra à la population de continuer à croître. Malgré les annonces récentes des gouvernements pour réduire le nombre d’entrées, le nombre d’immigrants, temporaires et permanents, continuera de soutenir cette croissance. Frédéric Fleury-Payeur, démographe à l’ISQ, estime que la migration nette atteindra 51 000 personnes par an dans les trois prochaines années, contre une moyenne de 192 000 les deux dernières années. Même si l’immigration sera moins marquée, elle reste essentielle à la vitalité démographique de la province.
Une population de 10 millions en vue
L’analyse des dernières projections démographiques du Québec, enrichie par les données du Bilan démographique 2024, révèle que la population de la province, estimée à près de 9 millions en 2024, continue de croître grâce à l’immigration. Si les tendances actuelles se maintiennent, le Québec verra sa population dépasser les 10 millions d’habitants d’ici 2054, avec un potentiel de 10,6 millions en 2071. Un scénario de forte immigration pourrait accélérer ce cap dès 2035. Parmi les régions qui connaîtront une forte croissance, la Capitale-Nationale se démarque avec une hausse prévue de 30 % au cours des 30 prochaines années. Cette croissance est alimentée par une régionalisation de l’immigration et la flexibilité du télétravail, qui permet à de nombreux résidents de quitter la région de Montréal. La croissance démographique record de 218 000 personnes en 2023, soutenue par l’arrivée massive de résidents non permanents, montre l’importance de l’immigration dans le développement de la population québécoise. Cependant, le taux d’accroissement naturel, avec des naissances en baisse et des décès stables, est au plus bas depuis un siècle
Une population vieillissante, mais active
D’ici 2071, le Québec comptera environ 2,6 millions de personnes âgées de 65 ans et plus, soit 25 % de la population, contre 20 % actuellement. Le nombre de personnes âgées de 85 ans et plus pourrait tripler, atteignant près de 600 000 individus. Cependant, le groupe des 20-64 ans augmentera également, passant de 5,1 à 5,9 millions, ce qui devrait offrir un plus grand bassin de main-d’œuvre pour soutenir les jeunes et les retraités. Selon M. Fleury-Payeur, cette tendance pourrait alléger le fardeau démographique, à condition que ces adultes soient en emploi et apportent une contribution économique.
Les régions éloignées en difficulté
Malgré les efforts du gouvernement pour encourager la migration vers les régions, certaines zones éloignées des grands centres, comme le Bas-Saint-Laurent, le Saguenay–Lac-Saint-Jean et l’Abitibi-Témiscamingue, verront leur population stagner ou même diminuer légèrement, entre 0,1 et 2 %. La Côte-Nord, quant à elle, devrait subir une baisse de 13 % de sa population d’ici 30 ans. Cette région, marquée par un faible taux de migration internationale et un vieillissement rapide, voit déjà un nombre de décès supérieur à celui des naissances.
Besoin croissant de logements pour aînés
Avec le vieillissement de la population, la demande en logements collectifs augmentera fortement. Le nombre de personnes vivant dans des résidences privées pour aînés (RPA), des centres d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD) et d’autres établissements similaires devrait doubler d’ici 2071, passant de 190 000 à 400 000. Cette augmentation sera particulièrement marquée d’ici 2051, avec l’arrivée massive des baby-boomers dans ces types de résidences.
Croissance dans les régions périphériques
Certaines régions périphériques de Montréal, comme les Laurentides, Lanaudière et la Montérégie, verront leur population augmenter de 22 à 27 %, bien au-dessus de la moyenne québécoise de 16 %. Ces zones attirent de plus en plus de résidents grâce à leur proximité avec Montréal et leurs coûts de vie plus accessibles.
Perspectives d’avenir
Malgré une croissance démographique globale, la part de la population québécoise dans le Canada diminue, atteignant 22 % en 2023. Cependant, l’immigration demeure une clé essentielle pour maintenir la vitalité économique et compenser le vieillissement de la population. L’équilibre entre le soutien aux régions éloignées et la réponse aux besoins des zones métropolitaines, combiné à une stratégie migratoire solide, sera crucial pour l’avenir du Québec.
Source : Institut de la statistique du Québec – La Presse
Crédit photo: Immigrer.com, Place des spectacles, Montréal
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