Mon premier (court) bilan à Sherbrooke au Québec
dimanche , 27 octobre 2024
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Mon premier (court) bilan à Sherbrooke au Québec

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Salut la compagnie,

Ça fait maintenant un mois et 10 jours qu’on a posé nos valises à Sherbrooke, l’heure pour moi de vous partager mon premier (micro) bilan. Certes la période est très courte, mais ce n’est pas la taille de l’expérience qui compte, c’est ce qu’on en fait 😉

Disons-le d’emblée, on en a tellement fait durant cette période que j’ai l’impression que ça fait un an qu’on vit ici. Pour rappel, nous partons du 0 absolu. Nous sommes arrivés dans un appartement entièrement vide, qu’il a fallu meubler de A à Z, électros inclus. De fait, nous avons dû dormir dans un AirBnb durant 3 jours. Je vous laisse imaginer la fatigue (mes filles ressemblaient à des enfants de 65 ans les premiers jours), entre le décalage horaire, le magasinage des items sur market place (heureusement que j’avais loué un RAM), etc… mais on gardait les yeux ouverts, malgré la fatigue, émerveillés par toutes ces choses nouvelles qu’on découvrait.

Même si parfois le style pourrait le laisser penser, je ne fais aucune généralité ici, il ne s’agit que de mon ressenti, celui d’un français qui s’est installé à Sherbrooke. J’entends bien que selon son origine ou l’endroit où l’on s’est installé, les expériences peuvent être très différentes. Pis encore une fois, je suis encore un nouveau-né, donc c’est vraiment un ressenti à chaud. Il évoluera forcément, quelle que soit la direction qu’il prendra.

Sherbrooke est une ville située dans le sud du Québec, au Canada. Sherbrooke était la sixième plus grande ville de la province de Québec et la trentième plus grande du Canada.

Bref, voici mon premier bilan, que j’ai segmenté en différents thèmes :

Le travail : Tout a été incroyablement facile pour nous. J’ai trouvé du travail 3 jours avant de prendre l’avion, lors d’un entretien en visio, pour une offre d’emploi que j’avais trouvée sur Linkedin. Pour mon épouse, elle a trouvé 1 semaine après être arrivée, et travaillait la semaine suivante. Si nous ne sommes pas encore exactement dans nos domaines de prédilection, il y a, notamment pour ma part, une incroyable opportunité d’évolution qui pourrait m’amener à occuper le meilleur poste de ma carrière. Et c’est plutôt bien parti. Les relations au travail sont bonnes, j’aime beaucoup ce côté beaucoup moins vertical qui existe ici dans les relations managériales, en comparaison avec la France. Je ne suis pas naïf, la contrepartie est que le marché est ultra flexible, et si une entreprise souhaite se séparer d’un salarié, ça peut aller très vite. Mais ça reste agréable.

Le coût de la vie : C’est pas mal cher (pardon, dispendieux 😊), mais si on fait attention, on peut avoir de belles opportunités, notamment concernant l’épicerie. Les autos sont certes moins chères qu’en France, mais il y a des frais ici que nous n’avions pas au pays (immatriculation et permis à payer tous les ans, pneus hiver/été). Et les assurances sont méga chères, surtout pour les nouveaux arrivants. Les vêtements sont généralement assez accessibles, et je pense même qu’il y a de meilleurs opportunités ici qu’en France, surtout concernant les marques américaines (Nike, Adidas…). Au final, je dirai que si la vie est chère, elle l’était également devenue en France, donc je ne rencontre pas l’enfer qu’on m’avait annoncé. Ou en tous cas j’y étais préparé.

Les québécois : Je reconnais que c’est vraiment très court pour émettre un avis définitif, et il y a évidemment encore pas mal de choses qui doivent m’échapper. Cela étant dit, en me basant sur ce que j’ai vu, le québécois est globalement de meilleure humeur, et surtout plus positif que le français. Bon, vous me direz, c’est vraiiiiiiiiment pas compliqué là… c’est agréable, surtout lorsqu’on arrive de ronchonland 😁

Je ne peux pas dire que l’on se soit réellement fait des amis québécois pour le moment, plutôt des connaissances. Nous fréquentons des français et des latinos pour le moment. On sent que c’est un peu plus long avec les autochtones avant de lier de vrais liens. Mais ça viendra j’en suis sûr.

Concernant la mentalité globale du pays, je me rends compte qu’il existe 2 Québecs : Celui de Montréal, et tout le reste. Les québécois, d’une manière générale, ne semblent pas porter la plus grosse métropole de la province dans leurs cœurs.

Concernant le politiquement correct, je m’attendais vraiment à atterrir à wokeland, mais il n’en est rien. Les gens sont globalement plutôt respectueux des minorités, mais sans tomber non plus dans le militantisme débile et ses dérives, ce que je m’attendais à expérimenter. Mais ça doit plutôt être sur Montréal et les grandes métropoles Canadiennes j’imagine.

En parlant de politiquement correct, le québécois est à des centaines de lieues de ce que j’imaginais à ce niveau. Je me souviens avoir lu sur ce forum un membre qui disait que bien souvent le québécois osait dire tout haut ce que le français avait honte de penser tout bas. Ben je l’ai vécu et ça décoiffe 🤣. Ca donne un côté vraiment authentique et j’aime ça.

En tant que français justement, je reçois un accueil global plutôt amical. C’est assez drôle de se chambrer au travail sur nos différences culturelles, de vocabulaire (je ne le dirai jamais assez : le soccer n’existe pas), ou encore de prononciation. C’est marrant, lorsque l’on a vécu toute sa vie en France, de se faire chambrer sur son accent (ils m’imitent même les enflures 😅).

La nourriture : On ne va pas se mentir, c’est clairement le seul point noir (jusqu’ici en tous cas). La culture culinaire, qu’on peut avoir en Europe (je pense à la France, la Belgique, l’Espagne, le Portugal et l’Italie, pour ne citer que les pays que je connais), s’est échouée sur les plages du littoral Nord-américain comme une vieille baleine en fin de vie. J’exagère un peu car Il existe vraiment de bons produits et des producteurs locaux, si on cherche bien, même si ça peut grimper assez vite. Non, le scandale réside dans les grandes surfaces, dans lesquelles une bonne partie de ce qui y est trouvé est catastrophique. Au début, nous achetions sans trop y prêter attention, mais lorsqu’on s’est penché dessus… produits saturés en graisse, en sodium, en sucre, et surtout des additifs qui pour certains sont tellement à risque qu’ils sont carrément interdits en Europe. Je ne dis pas qu’on a systématiquement du premium en France, hein, on s’entend. Mais enfin, si je dois faire une moyenne, c’est quand même pas si pire en comparaison d’ici. Depuis, on a téléchargé une application qui nous permet d’être bien plus vigilants.

Et que dire de la dernière réponse que j’ai obtenue lorsque j’ai demandé à des collègues de travail où était la meilleure pizzeria de Sherbrooke (réponse : Domino’s…).

L’école: Là encore, expérience très courte, mais je peux déjà tirer un petit bilan. Mes filles (12 et 8 ans) sont simplement heureuses. Elles préfèrent largement le système et la relation au professeur d’ici. Elles se sont très rapidement fait de nouveaux amis. Avec ma femme, on respire beaucoup face à ça, car c’était vraiment une de nos grandes craintes en venant ici. Elles s’éclatent, tout simplement.

Seul point négatif, (et je vais faire bondir @jimmy 😬) : le niveau d’anglais. Je m’attendais vraiment à un meilleur niveau. Alors certes, ma grande, qui vient de rentrer en secondaire, était dans un collège privé en France, avec une option d’anglais renforcé. Mais quand même, je ne m’attendais pas à ce qu’elle trouve le niveau trop facile. C’est une petite déception pour moi (et pour elle aussi), je pensais qu’en public il était possible d’atteindre un bon niveau sur un cursus classique. ça prendra des cours particuliers si on veut qu’elles deviennent bilingues.

Sherbrooke et l’Estrie: Je ne suis pas loin d’avoir gardé le meilleur pour la fin. Cette ville est simplement ce que je voulais vivre. Elle est gigantesque (plus de 3 fois la superficie de Paris), tout en n’ayant que 180 000 habitants. En résulte une densité assez faible. C’est bien simple, je me suis vu traverser des forêts, des no man’s land, entre 2 quartiers, tout en réalisant que j’ai toujours techniquement dans la ville. C’est comme si on avait pris une ville, on l’avait étirée au max, et on l’avait placée au milieu d’une gigantesque forêt. Je ne saurais pas l’expliquer autrement. 

Les habitants y sont tellement détendus du string que j’ai dû entendre le klaxon 2 ou 3 fois depuis que je suis arrivé.

La région de l’Estrie est sublime également. Entre Magog, Coaticook, les balades dans les vergers, dans les gorges, le mon Orford il y a vraiment pas mal à faire pour les amoureux de la nature comme nous.

Vous l’aurez compris, le seul gros défaut que j’ai trouvé pour le moment vient de la nourriture en grande surface. Mais je suis conscient que je viens d’arriver, je suis encore en lune de miel là. Pis j’ai pas encore vécu l’hiver certains diront 😅.

M’enfin, le Québec, c’est quand même pas mal ce que j’en attendais. Je pourrais bien finir par m’y habituer, d’autant que nous venons de devenir officiellement résidents permanents (depuis hier)…

Texte de Cèdre, publié sur notre groupe de discussions.

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2 commentaires

  • tellement détendus du string que j’ai dû entendre le klaxon 2 ou 3 fois depuis que je suis arrivé.
    Haha ! Klaxonner ?
    Klaxonner pour manifester son impatience dans un embouteillage est un comportement à éviter, et pas seulement pour une question de politesse. Un agent de la paix peut vous remettre une amende allant jusqu’à 281 $ si vous avez utilisé votre klaxon sans que cela ne soit réellement nécessaire

  • Encore un FraNçais qui se barre de France parce qu’il trouvait qu’il y a trop de noirs et d’arabes en France … Vu sa mentalité d’anti ‘woke’ … Un canadien sur trois est un immigré … Et je te rassure, toi aussi tu es un immigré et non un expatrié comme les occidentaux aiment s’appeler.

  • Centre Éducatif

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