Le Canada annonce une baisse radicale de l’immigration
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Le Canada annonce une baisse radicale de l’immigration

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Le gouvernement fédéral canadien vient d’annoncer une décision qui marque un tournant dans sa politique d’immigration. Après plusieurs années d’augmentation constante des seuils d’immigration, Ottawa a décidé de réduire de manière significative le nombre de nouveaux arrivants pour les prochaines années. Cette décision vise à répondre à des préoccupations croissantes, notamment en matière de crise du logement et de tensions sociales liées à l’accueil de nombreux résidents temporaires et permanents.

Retour sur la politique d’immigration récente

Depuis 2015, sous la direction du premier ministre Justin Trudeau, le Canada a presque doublé le nombre d’immigrants admis annuellement, avec des cibles atteignant près de 500 000 nouveaux résidents permanents en 2025. Cependant, cette augmentation des arrivées, notamment de travailleurs temporaires et d’étudiants étrangers, a été critiquée en raison de ses effets sur l’économie, les infrastructures et, surtout, le marché immobilier.

En réponse aux pressions exercées par la population canadienne et certains dirigeants provinciaux, le gouvernement Trudeau a décidé de revoir ces objectifs à la baisse. Selon les dernières annonces, les cibles migratoires passeront de 485 000 nouveaux résidents permanents en 2024 à 395 000 en 2025, pour ensuite continuer de diminuer à 380 000 en 2026 et 365 000 en 2027.

AnnéeRésidents temporaires (Total)Travailleurs (Total)PMIPTETÉtudiantsRésidents permanents (Total)Immigrants économiquesRegroupement familialRéfugiés et personnes protégéesMotifs humanitaires et autres catégories
2025673 650367 750285 75082 000305 900395 000232 15094 50058 35010 000
2026516 600210 700128 70082 000305 900380 000229 75088 00055 3506 900
2027543 600237 700155 70082 000305 900365 000225 35081 00054 3504 300
Niveaux d’immigration au Canada (2025-2027) : Résidents temporaires et permanents, par programme

Motivations derrière cette réduction

Le changement de cap en matière d’immigration est motivé par plusieurs facteurs :

  1. Crise du logement : Le Canada fait face à une pénurie de logements, notamment dans les grandes villes comme Toronto et Vancouver. L’augmentation de la population, en grande partie due à l’immigration, a exacerbé la demande immobilière, faisant grimper les prix et réduisant l’accessibilité au logement. En diminuant le nombre de nouveaux arrivants, le gouvernement espère stabiliser le marché.
  2. Crise de l’inflation : L’inflation persistante, qui affecte de nombreux secteurs, a incité plusieurs Canadiens à remettre en question la capacité du pays à accueillir un grand nombre d’immigrants tout en maintenant un niveau de vie stable. Une réduction des arrivées pourrait atténuer certaines pressions économiques.
  3. Opposition politique : Un sondage récent a révélé que 34 % des Canadiens estiment que le Parti conservateur est mieux placé pour gérer les problèmes liés à l’immigration que les libéraux au pouvoir. Cette baisse d’immigration vise à répondre à ces préoccupations électorales, mais pourrait également renforcer la position des partis d’opposition, notamment le Bloc québécois, qui demande une baisse encore plus drastique des seuils d’immigration.

L’impact au Québec

Le Québec, avec son propre programme d’immigration, a toujours montré des réticences face aux cibles élevées fixées par Ottawa. Le premier ministre québécois, François Legault, avait demandé une réduction du nombre de nouveaux arrivants, en soulignant la nécessité de préserver la culture et la langue française dans la province.

Bien que la réduction annoncée par Ottawa s’applique à tout le pays, le Québec gère sa propre immigration économique, avec des cibles plus basses, autour de 50 000 à 60 000 immigrants par an. Cela reste inférieur, en proportion de la population, aux seuils fixés pour le reste du Canada. Pour certains députés québécois, cette réduction au niveau fédéral n’est cependant pas suffisante pour répondre aux besoins spécifiques de la province.

L’immigration temporaire sous surveillance

Pour la première fois, le gouvernement canadien a également fixé des cibles pour l’immigration temporaire, qui inclut les travailleurs étrangers temporaires et les étudiants internationaux. Le ministre de l’Immigration, Marc Miller, a indiqué que la proportion de résidents temporaires dans la population totale devait être réduite à 5 % d’ici 2026. Actuellement, cette proportion dépasse 7 %.

Cette baisse touchera notamment les permis d’études, avec une réduction prévue de 35 %. Les nouveaux plafonds pour les permis de travail et d’études devraient diminuer le nombre total de résidents temporaires de 673 650 en 2025 à 516 600 en 2026, puis à 543 600 en 2027.

Réactions du milieu des affaires

Les milieux économiques ont réagi avec scepticisme face à cette baisse des cibles d’immigration. Plusieurs entreprises, notamment dans les secteurs de la technologie, de la santé et des métiers spécialisés, dépendent fortement de l’immigration pour pallier la pénurie de main-d’œuvre. Karl Blackburn, président du Conseil du patronat du Québec, a exprimé ses préoccupations, affirmant que ces mesures mettaient « des bâtons dans les roues aux entreprises » en réduisant l’accès à une main-d’œuvre qualifiée.

Les défis pour l’avenir

Cette réduction des seuils d’immigration représente un défi pour le gouvernement fédéral, qui doit jongler entre la gestion des pressions internes et externes liées à l’immigration. D’un côté, Ottawa cherche à répondre aux besoins économiques en maintenant un flux d’immigrants qualifiés pour soutenir la croissance. De l’autre, il doit composer avec les inquiétudes des Canadiens concernant l’impact de l’immigration sur les infrastructures et les services publics.

En réduisant l’immigration temporaire et en fixant des cibles plus réalistes pour les résidents permanents, le gouvernement espère mieux équilibrer les besoins du marché du travail et ceux des communautés d’accueil.

Virage majeur

La décision d’Ottawa de réduire les cibles d’immigration marque un tournant majeur dans la politique migratoire canadienne. Avec des élections qui approchent et un gouvernement Trudeau en baisse de popularité, cela pourrait être vu comme un geste électoral. En ajustant les objectifs aux réalités économiques et sociales, le Canada adopte une gestion plus contrôlée de la migration. Ces ajustements répondront-ils aux attentes des Canadiens tout en soutenant la croissance économique et la cohésion sociale? Partagez votre avis et vos réflexions dans les commentaires!

Crédit photos : Immigrer.com, Centre-ville de Montréal et Belvédère du Mont-Royal

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Écrit par
Laurent Gigon

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