Les taxes ne sont presque jamais incluses dans les prix affichés au Canada. À quelques exceptions près, telles que le prix de l’essence, il vous faudra donc calculer le prix à payer à la caisse. Nous allons tenter de détailler les pratiques de pourboire usuelles dans différents contextes, comme les restaurants, les services de livraison, les transports et les salons de coiffures, tout en abordant le phénomène de « tip-flation » et comment éviter de se sentir obligé de donner plus que souhaité.
L’histoire du pourboire : des origines lointaines à nos jours
Le pourboire trouve ses racines au 15e siècle en Angleterre, où les seigneurs offraient à leurs serviteurs un bonus appelé « vails » pour récompenser un travail bien accompli. Ce terme, issu du latin et du français, évoque à la fois la juste valeur du travail et l’acceptation d’une hiérarchie sociale.
Au fil des siècles, le concept de pourboire a évolué et s’est diffusé à travers différentes cultures et langues. Au 17e siècle, en Angleterre, le terme « TIP » (acronyme de « To Insure Promptness ») est apparu. Cependant, l’origine exacte de ce mot reste incertaine, et il est probable que son étymologie soit différente.
Quand et combien laisser de pourboire ?
Au restaurant :
- 15 % avant taxes, incluant le prix de la bouteille de vin.
- Restaurant de type « Apportez votre vin » : 15 % avant taxes (+ 2 $ par bouteille ouverte).
- Restaurant de type familial : 10 % selon les règles de l’étiquette.
- Restaurant de type « pour emporter » : rien.
- Buffet à volonté : 10 %.
- Comptoir de restauration rapide : pourboire non obligatoire.
- Au bar : 15 % de l’addition ou 1 $ ou 2 $ par consommation.
- Préposé au vestiaire : rien d’obligatoire, même si le vestiaire est gratuit.
Note : Le pourboire est calculé avant l’ajout des taxes provinciale et fédérale. Astuce : en règle générale, l’addition des niveaux de taxes au Québec (TPS et TVQ) équivaut à 15 % de la facture avant les taxes, il suffit donc de regarder le montant des deux taxes et donner l’équivalent. Il est possible de laisser moins si vous considérez que le service était en dessous de vos attentes, ou laissez plus, si c’est le contraire.
Salon de coiffure et autres services de beauté :
- Salon de coiffure : entre 15 et 20 %.
- Esthéticienne : entre 10 et 15 %.
- Massothérapie : entre 5 % et 15 % du prix du massage.
En tourisme et déplacement :
- Valet de stationnement : 2 $ par portière ouverte, 5$ lorsqu’il vous rend l’auto.
- Bagagiste à l’hôtel : 1 à 5 $ par valise.
- Entre 3 $ et 5 $ par jour pour les préposés aux chambres.
- Concierge : rien pour une réservation ou des renseignements, mais à votre discrétion pour un service additionnel.
- Guide touristique, moniteur de rafting ou d’équitation, etc. : 10 %.
- En croisière : 10 % du prix de la croisière (à déposer dans l’enveloppe de votre cabine).
- Bagagiste à l’aéroport : 2 $ par valise.
- Chauffeur de taxi (et application de service de transport) : entre 10 et 15 % du prix de la course, plus 2 $ par porte ouverte et 1 à 2 $ par valise dont il s’occupe.
Livraisons :
- Livreur d’épicerie : rien.
- Livreur de restaurant : 10 %, le livreur de pizza ou de tout autre repas livré à domicile s’attend à recevoir 10 % du montant de la commande, idem pour les commandes via des applications de livraison, où le pourboire est suggéré lors de la commande.
- Livreur de fleurs : rien.
- Livreur de meubles : rien.
- Déménageur : 20 $ par déménageur (en fonction de la complexité, jusqu’à 10 % du montant total).
Pas de pourboire obligatoire, mais vous pouvez toutefois en donner si vous avez particulièrement apprécié le service :
- Au comptoir à emporter d’un restaurant.
- Caissier d’un comptoir de restauration rapide.
- Barista/commis d’un café.
- Commis de boulangerie.
- Emballeur d’épicerie et livreur d’épicerie.
- Livreur de fleurs.
- Livreur de meubles.
Qu’est ce que la « Tip-flation » et comment s’en protéger ?
Définition de la « Tip-flation »
La « Tip-flation » désigne l’augmentation des pourboires suggérés dans certains restaurants à travers les terminaux de paiement qui indiquent de plus en plus des pourboires élevés, pouvant atteindre parfois 30 %. Pour de nombreux consommateurs, cela a conduit à une « fatigue du pourboire », un sentiment d’épuisement face à la multiplication des demandes de pourboires, y compris pour des services qui, habituellement, ne le demandaient pas.
Une enquête plus récente menée par l’Institut Angus Reid a montré que plus de 80 % des 1 610 répondants estiment que « trop d’endroits demandent des pourboires ». Selon la même enquête, seulement 13 % des participants pensent que la qualité du service a augmenté.
S’adapter et réagir à cette culture de demandes de pourboires
En fin de compte, laisser un pourboire est un choix, pas une obligation. Les pourboires devraient être donnés intentionnellement en signe de gratitude pour un excellent service. Si les demandes de pourboires croissantes vous dérangent, n’hésitez pas à parcourir le menu de choix de pourboire dans le terminal de paiement avant de procéder à l’étape finale. Si aucun choix ne vous semble acceptable, demandez des explications au vendeur, et au besoin, rappelez-lui les bonnes pratiques que nous venons de décrire.
J’en ai fait part à plusieurs personnes au Canada, mais je trouve ces histoires de taxes et de pourboires un peu dérangeantes.
En France, nous avons une lecture claire des prix : le prix affiché s’impose au client et au commerçant. C’est un prix toutes taxes comprises (TTC). Le commerçant reverse la taxe à la valeur ajoutée (TVA) à l’Etat. Le prix à payer à la caisse est identique au prix affiché sur le produit et en rayon. L’affichage des prix est obligatoire. Il y a 4 taux de TVA selon la nature du service ou du produit. Ils s’appliquent sur tout le territoire, avec un cas particulier pour la Corse Quels sont les taux de TVA en vigueur en France et dans l’Union européenne ?
Quels sont les taux de TVA en vigueur en France et dans l’Union européenne ?
Pour moi, les taxes ajoutées lors du paiement au Canada comportent un risque d’abus : taxes locale, provinciale, fédérale. Le commerçant est-il libre d’ajouter des taxes reversables à sa guise ? C’est sans compter avec les disparités de taxes d’une province à l’autre. Ainsi, la nourriture, non taxée au Québec, l’est dans la plupart des autres provinces.
Le pourboire, traditionnel et quasi-obligatoire il y a quelques décennies en France, ne reflétait pas toujours la satisfaction du client. Alors, les prix ont été refondus, tout particulièrement dans la restauration, avec une augmentation de 10 ou 15%, la création d’un prix « service compris » et la disparition de l’obligation du pourboire. Il existe toujours, mais il est laissé à la discrétion du client. On est loin des chauffeurs de taxi qui vous demandent 15% en plus du prix affiché au compteur au Québec.
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