De Ti-flow
Après quelques difficultés pour retrouver mon mot de passe pour me connecter au forum (qui a bien changé lol) avec une vieille adresse courriel, je retrouve enfin mon vieux pseudo, celui d’une époque pleine d’interrogations, de doutes et d’inquiétudes.
Et bien je dois dire qu’avec du recul, et 4 ans et demi après mon arrivée à l’aéroport Trudeau, je suis plutôt satisfait de cette aventure, qui est devenu aujourd’hui ma p’tite vie de tous les jours.
Je suis arrivé à 25 ans et je frise maintenant la trentaine et il me reste quelques mois avant d’accomplir mon dernier objectif, celui qui a été mûrement réfléchi et qui traduit mon désir ultime de terminer mon intégration : la citoyenneté.
Je ne sais pas si je dois ce bilan positif à de la chance ou à un réel effort d’intégration, ou peut être un peu des deux… et aussi à tout ce que le Québec a à offrir.
Je suis entré dans ma compagnie 3 mois après mon arrivée, par la petite porte, ce qui ne m’effrayais pas plus que ça car c’est ce que j’avais fait aussi en France, et je n’étais pas gourmand en argent. De toute façon au Québec et même à Montréal on peut s’en sortir avec un petit salaire plus facilement je pense qu’en Europe, en tout cas même à 13$ de l’heure je ne manquais de rien. Je travaille aujourd’hui toujours dans la même compagnie 4 ans après dans un autre département en tant que cadre junior, et sans vouloir montrer d’amertume envers la France, on m’avait toujours répondu dans les entrevues parisiennes que je n’avais pas les diplômes… ahhh ces satanés diplômes. Pour moi au Québec on évalue les gens sur ce qu’ils sont réellement capables d’accomplir et d’apporter et ça c’est une grande qualité.
D’où mon premier conseil qu’on ne cessera de répéter aux nouveaux arrivants : la première expérience, même s’il s’agit de « jobines ». C’est sur le terrain qu’on vous évaluera.
Côté logement, là aussi il faut se lancer… dans la colocation (si vous n’immigrez pas en famille). C’est la meilleur opportunité pour se rapprocher des Québécois et de commencer votre travail « d’observation » Attention tout n’est pas rose, et j’ai changé de colocataire cordialement quand je sentais que les affinités n’étaient pas vraiment là. Mais on rencontre des gens de tous horizons, de toutes les régions (Saguenay pour ma part) et on en apprend beaucoup. Finalement j’ai décidé une fois que je le pouvais financièrement de vivre seul dans un 3 et demi et d’inviter mes amis quand je le voulais et aussi de personnaliser mon petit chez nous.
Pour le côté social, j’avoue que j’ai un petit penchant pour les partys (faire la fête) ce qui aide grandement à nouer des liens. Mais attention là encore, au début ce sont des liens « de partys », à savoir des connaissances qu’on ne voit que pour prendre un verre mais on ne parle pas encore du stade « amitié », tout cela prend plus de temps. C’est pour cela à ce moment là qu’on ressent le besoin de retrouver sa communauté franco-française, je voyais donc d’autres amis et connaissances français avec modération. Je pense très sérieusement qu’il ne faut pas tomber dans le piège du regroupement patriotique qui (encore une fois selon moi et mon expérience) est un « tue-intégration ».
Pour ma part (et mon age) mes amis français étaient surtout étudiants et n’ont pas du tout la même philosophie que je recherchais en tant qu’immigrant, et se mélangent peu… J’ai donc décidé de plus travailler sur une véritable intégration avec un cercle d’amis essentiellement Québécois. Comment faire pour rentrer dans les jokes, pour jaser de sujets drôles, ou pour participer aux conversations purement québécoises ? Avoir quelques références ! Je me suis donc documenté par tous les moyens, et même écoutés par exemple les émissions « Génération 80, 90 ou 2000 » à Musimax qui sont des émissions qui font les rétrospectives de ces années là au Québec. Très instructif !
Essayez aussi d’éviter de vous limiter aux TV5, RFO… sélectionnez une coupe d’émissions sur les chaînes populaires comme TVA ou Radio-Canada qui se regardent très bien et alimenterons les sujets de conversation Pour NRJ on vous en voudra pas, ce sont des programmes locaux
J’ai aussi naturellement adouci les angles de mon accent et adopté par mimétisme (naturel et non forcé) les expressions locales. Tout était alors plus fluide… un petit exemple à ma première job en 2006 ça donnait un peu crispé : « D’accord monsieur prenez votre télécommande et appuyez sur le bouton Power (prononcé Poweure à la française), elle est maintenant éteinte ? Très bien »… plusieurs mois plus tard je commençais à être plus à l’aise avec les clients plus âgés et à rire avec eux et ça donnait plus : « ok la la monsieur prenez votre manette et pésez sur le piton Power (en anglais), c’est correct ? ».
Pour tout le reste le Québec a tant à offrir, des villes à découvrir plus ou moins loin de Montréal (moi j’adore les Laurentides), une sérénité même si oui il y a de la délinquance aussi mais on est loin de la région Parisienne…, des banlieues agréables (le mot banlieue n’a rien à voir avec ce qu’on peut connaitre en France…), des activités à toutes les saisons, et des espaces exceptionnels pour faire du camping !
On peut même y trouver l’amour Mais là, Québec ou pas, c’est comme partout haha ça marche ou ça marche pas (je ne m’avoue pas vaincu)
J’ai donc réalisé mon rêve en m’établissant au Québec et j’espère que vous réaliserez également les vôtres
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