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Le bilan de mes septs mois au Québec. C’est à mon tour

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De Zangdaarr

Voilà, cela fait désormais un peu plus de sept mois que je suis ici, et la suite des événements justifie que je vienne à mon tour faire le bilan de ces sept mois.

J’ai décidé d’émigrer au Québec après un séjour d’études à l’université McGill, j’ai commencé les démarches dés mon retour en France, après avoir choisi de faire mon stage en France et non au Québec. Au final, une opportunité professionnelle s’est présentée dans laquelle je suis resté trois années, ce qui explique que j’ai fait trainé les démarches au maximum pour gagner du temps. Et me voici revenu au Québec le 17 octobre 2010.

On pourrait croire qu’un projet motivé, et bien préparé depuis tout ce temps, notamment en mettant du gras financier, la réalité est tout autre, quitter un travail à vie, bien payé avec beaucoup de congés et une vie installée, surtout après s’être spécialisé dans un domaine bien précis, c’est bien plus dur que de partir après son diplôme, sans rien en poche et rien à perdre.

De fait, l’arrivée a été psychologiquement extrêmement stressante et dure. J’ai rapidement appris que mon métier n’existait pas au Québec (suivre des projets de signalisation ferroviaire), car la STM ne fait pratiquement aucune modif à son réseau, et de plus, elle travaille en clé en main. Il y a bien SNC qui cherche des gens en signalisation, mais pour concevoir, ce n’était pas mon type de poste. Ma conjointe quand a elle est arrivée quelques semaines avant, elle est juriste, pas résidente permanente, n’a plus droit au PVT, et fait donc un DESS en gestion de risques majeurs à l’UQAM.

Au premier salon des métiers de l’ingénieur, je me rend également compte que peu d’entreprises travaillent dans ma spécialité scientifique (automatique et régulation). Je rencontre des gens qui s’occupent des cv d’immigrants et qui me disent : « ah j’ai connu des gens avec des profils comme le votre, pour eux ça a été très dur, vous devriez commencer par un stage. » Et ils m’envoient vers une liste d’entreprises. Malheureusement il est assez complexe de rentrer dans une petite entreprise lorsque vous immigrez et sans expérience dans leur domaine.

Au final, la chance a joué. Une compagnie de consulting travaillant pour ALSTOM m’a contacté. ALSTOM travaillant pour mon ancien employeur, m’a très vite retenu (alors que leurs RH m’avaient jeté au dit salon des métiers de l’ingénieur ). Je commence donc à travailler 3 semaines après mon arrivée et je peux écrire « Ingénierie système » sur mon cv. Pour mon premier travail j’accepte un salaire de débutant: ce n’est pas très important, et beaucoup, pour un premier travail, vont au Tim Horton….

En parallèle je décide de m’inscrire à un certificat en informatique appliquée à l’université de Montréal. Je vise les cours de programmation objet et en particulier C++ avancé, que je suis au premier semestre (après un bon mois de lobbying auprès de l’université pour avoir le droit de le suivre sans connaissances préalables).

Mon but étant d’intégrer l’aéronautique qui me passionne, je prévoie également de débuter un certificat en aéronautique à Polytechnique, début septembre 2011, pour pouvoir bouger début 2012, j’ai déjà obtenu un contact à la compagnie Aerotek – que je cible depuis mi 2010 – en novembre, pour des postes juniors en C++, je refuse à ce moment là car je viens de commencer et je ne suis pas expérimenté.

Il n’y aura pas eu besoin de ça, en avril, suite à une offre d’emploi publiée par la compagnie Mechtronix et qui me correspond totalement (SimuLink, modèles, simulation). En pratique le poste est déjà attribué mais la compagnie me rencontre, le courant passe, ils me font une offre. Ce genre de situation serait impensable en France.

En parallèle je recontacte Aerotek qui me présente à CAE.

A partir de là tout va très vite, entretiens deux jours après, acceptation le lendemain. Il ne me reste qu’à faire un choix.

Mon bilan, c’est qu’en 7 mois, j’ai pu, grâce au dynamisme du Québec et à la flexibilité de l’emploi, changer complétement une trajectoire pourtant bien établie, qui ne m’intéressait pas, reprendre des études extrêmement facilement, et pu susciter l’intérêt d’employeurs, plus facilement prêts à faire confiance, que je pensais irréaliste de contacter avant 2012.

Concernant la reconnaissance de l’OIQ, celle-ci c’est faite facilement car j’ai un diplôme français. Je voudrais cependant dire à tous ceux qui galèrent que j’ai commencé sans cette reconnaissance, et qu’elle n’est pas nécessaire pour un bon nombre de métiers de l’ingénierie. Je dois même avouer qu’il a été très dur de trouver un ingénieur pour certifier mon expérience !
Certes ci vous voulez signer des plans elle sera obligatoire. Mais il y a des tas d’études courtes qui permettent de trouver un travail qui ne nécessite pas d’être membre de l’ordre. Les études en informatique en font partie. Cela permet de financer les cours demandés par l’ordre.

Aujourd’hui, je commence chez CAE lundi prochain, mon salaire rejoint celui des gens de ma tranche d’âge (toujours un peu inférieur mais rien de choquant), ma conjointe est à Québec en stage. Elle travaille sur les inondations en Montérégie.
Elle gagne déjà mieux sa vie qu’en France ou elle était BAC+5, la suite est plus incertaine pour elle que pour moi (visa de travail, puis immigration), mais alors qu’elle ne souhaitait pas partir, elle ne veut plus rentrer désormais car elle sait qu’elle aura ici une vie pro plus riche en intérêt et opportunités qu’en France. Les amis que je me suis fait en 2006 sont toujours là et c’est un véritable plaisir de les revoir à chaque fois. Nous commençons déjà à regarder les condos…

On dit qu’un déménagement est une des choses les plus stressantes, c’est encore plus vrai lorsqu’il s’agit de déménager sa vie. Il y a beaucoup d’aigris du Québec, on croise beaucoup de français qui repartent après n’avoir pas trouvé de travail, et mon intégration n’est pas encore réussie après si peu de temps. Malgré tout, et bien que j’ai eu beaucoup de chance, c’est un jeu qui en vaut la chandelle, et je conseille à tous, dans les moments de découragement, de s’accrocher à cette idée.

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