« Je quitte le Canada sans payer les 200 000 $ » – retour d’expérience d’un médecin spécialiste - Immigrer.com
mardi , 1 avril 2025
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« Je quitte le Canada sans payer les 200 000 $ » – retour d’expérience d’un médecin spécialiste

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Je poste ceci au cas où quelqu’un se poserait la même question que moi à l’avenir.

J’avais cherché l’information un peu partout il y a quelques mois, sans réussir à la trouver.

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Canada

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Je suis en train de quitter le Canada après moins d’un an sur place en tant que médecin spécialiste, pour diverses raisons (professionnelles surtout, mais aussi personnelles, administratives et financières).

Pour justifier mon départ auprès de mes collègues, de l’hôpital et du ministère, j’ai évoqué de réels problèmes personnels. Je me suis bien gardé de mettre en avant les nombreuses insatisfactions professionnelles qui ont pourtant joué un rôle majeur dans ma décision. J’avais pris soin de tout documenter au cas où, et j’avais abordé ces problèmes à plusieurs reprises avec mes collègues avant d’annoncer mon départ. Mais communiquer sur mes difficultés professionnelles pour justifier ce choix aurait pu créer des tensions à plusieurs niveaux — ce que je n’avais aucun intérêt à provoquer, vu le contexte.

Mon contrat prévoyait un engagement de trois ans à la suite du parrainage par un établissement. Des pénalités financières de 200 000 dollars, calculées au prorata des trois années, étaient prévues en cas de départ anticipé.

Mon retour en Europe est prévu dans quelques jours, et je n’ai reçu aucune réponse du ministère concernant l’application de cette clause.

Autant dire qu’il n’y a désormais aucune chance qu’elle soit appliquée.

Les pénalités étaient censées être prélevées par la RAMQ sur les émoluments versés. À présent, il est trop tard pour cela.

C’est une fin attendue, mais il subsistait tout de même une certaine anxiété liée au risque d’application de la clause.

Je n’ai eu aucune difficulté particulière avec les collègues de l’hôpital, qui ont bien accepté mon départ.

Cela m’aidera à garder une image globalement positive de mon expérience ici, même si nous avons hâte de rentrer en Europe.

La première année sur place est souvent difficile, et je n’encourage personne à suivre mon exemple. Mais dans notre cas, rester était devenu vraiment trop compliqué.

Mon cas n’est pas généralité mais voici quelques éléments.

Quasiment aucun accueil et aucun accompagnement en général. 

Des collègues parfois désagréables ou condescendants (grosse minorité mais j’ai eu des réflexions hallucinantes).

Peu de reconnaissance de mes compétences.

Je précise que je suis arrivé avec un esprit positif et j’ai fait bcp d’efforts pour m’adapter au contexte local.

Quand tu t es préparé pendant 2 ans pour venir avec beaucoup d’efforts professionnellement en amont, c’est très décevant.

Le système de santé est vraiment moins bien qu’en France dans mon domaine. Des délais inacceptables pour avoir accès à des examens ou à des traitements.

Une pratique de la médecine très individuelle à l’hôpital qui s’apparente pour moi presque à une activité de cabinet en France. Collaboration interdisciplinaire inexistante.

Rémunération pas vraiment supérieure voire moins bonne à ce que j’aurais à Paris pour faire la même chose dans de meilleures conditions.

Il y a eu quelques motifs de satisfaction : patients sympa et résilients, liberté d’organisation de mon travail, élargissement de mes compétences ++ 

Je repars un bien meilleur médecin et c’est pour moi l’essentiel.


À propos du programme de parrainage

Dans certaines provinces canadiennes, comme le Québec, les établissements de santé peuvent parrainer des médecins étrangers pour faciliter leur intégration. Ce parrainage permet d’accélérer certaines démarches administratives (comme l’obtention du permis d’exercice ou le passage par certaines étapes de reconnaissance), en contrepartie d’un engagement de service, souvent fixé à 3 ans.

Pour garantir cet engagement, les contrats prévoient généralement une clause de pénalité financière. En cas de départ anticipé, le médecin doit théoriquement rembourser une somme importante (par exemple 200 000 $ CAD), calculée au prorata du temps non effectué. Ce montant est censé être prélevé directement par la RAMQ sur les revenus versés.

Dans la pratique, comme le montre ce témoignage, cette clause est parfois difficile à appliquer concrètement, notamment en cas de départ rapide et en l’absence de suivi rigoureux de la part des autorités.

D’après le récit de Millex posté sur le forum de discussions

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15 commentaires

  • Toujours surpris de ces migrants qui se préparent pendant 2 ans sans avoir consulté un expert du Québec semble t-il.
    Quand aux pénalités, le gouvernement a le bras long et y a des accords Québec France qui peuvent être appliqués ou non (la pénurie de main-d’oeuvre, de compétences et de bon-sens ne va pas se résorber de si tôt 😉)

  • Je suis tout a fait d accord avec les commentaires du medecin. Actuellement, il n y a aucune preparation des professionnels de la sante surtout a partir de la France pour encadrer et preparer les praticiens avant de venir au Quebec. L encadrement doit se porter sur la culture, le procede et la maniere de pratiquer ainsi que la comprehension du systeme administratif et les ordres afin de permettre aux professionnels de se reajuster pour reduire de choc spychologique. Je travaille pour une agence d integration et je peux vous confirmer que le choc est terrible pour les praticiens francais qui ne sont absolument pas prepares et ne connaissent absolument pas l implication contractuelle et les risques que lors de la confrontation a la situation qui s avere trop tard. Seuls les professionnels de l integration peuvent vous aider a limiter les risques en negociant votre contrat, a faire votre permis de travail, a vous expliquer vos droits en tant que travailleurs etrangers. Ne partez pas sans la preparation et l etude des risques de votre metier en se precipitant vers les propositions contractuelles sans connaitres vos droits et vos obligations.

  • Donc si je comprends Laurent Gigon co fondateur de « immigrer.com », vient nous expliquer comment il fraude son contrat de travail et échappe au conséquence de celui-ci, lunaire.
    Me Gigon vous dites vous être renseigné 2 ans avant de venir au Québec exercé votre métier pour soudainement vous rendre compte que ca ne correspond pas a vos attentes.
    Pour le co-fondateur du site immigrer.com je trouve ça un peu faible comme excuse.

    Je pense surtout que le condescendant de l’histoire doit être vous et votre inhabilité d’intégration.

    Votre poste transpire la propagande et j’espère que le gouvernement viendra récolter son dû.

    • D’après le récit de Millex posté sur le forum de discussions …si vous lisez bien à la fin de l’article ..Mr Gigon n’a fait qu’un copié-collé d’un témoignage sur le forum de discussion. Mr Gigon n’est pas médecin

  • Selon moi, le véritable enjeu réside dans l’acceptation de la différence. J’ai moi-même immigré au Québec il y a environ 25 ans. Malheureusement, je ne sais pas si c’est propre aux Français, mais lorsqu’on arrive ici, on a souvent tendance à penser que l’on sait tout sur tout et que la manière française de faire les choses est la meilleure. J’ai moi-même adopté cette attitude au début.

    Je remarque que beaucoup de Français se laissent emporter par des images préconçues du Canada et du Québec : vastes espaces, richesse à profusion, habitants toujours sympathiques, mode de vie à l’américaine, etc. Or, dans les faits, c’est un pays comme un autre, avec ses propres règles et sa propre façon de fonctionner, avec ses avantages et ses défauts.

    Si vous envisagez d’immigrer au Canada un jour, ne vous imaginez pas que votre adaptation se fera en quelques mois. Il faut des années – dans mon cas, près d’une décennie – pour réellement s’intégrer et se sentir chez soi.

    Aujourd’hui, je ne retournerais en France que pour le tourisme et voir ma famille. Je suis pleinement épanoui, tant sur le plan personnel que professionnel, avec une carrière que je n’aurais même pas osé effleurer en Europe.

    En conclusion : accordez-vous du temps !

    • Si vous regarder bien ce n’est pas son histoire, c’est un article. Il écrit sur diverse histoire depuis longtemps et il a mis le lien de la source (milex), si vous cliquer vous verrez la personne en question

  • Il y a un manque de compétence des médecins au Québec mais le Québécois lambda ne veut pas l’admettre par fierté pourtant c’est une constatation .

    • Je suis un Québécois lambda et je suis le premier à admettre que notre système de santé me fait honte. Il est responsable, au tout début de la crise sanitaire du Covid, de la mort de 3 000 aînés vivant dans des Centres hospitaliers de soins de longue durée (CHSLD) et traînés d’un centre de santé à l’autre en raison d’une pénurie de lits dans les hôpitaux. La faute ne revient pas uniquement au gouvernement, mais à la population canadienne toute entière, moi inclus, qui n’a rien vu venir du phénomène pourtant annoncé depuis 40 ans du vieillissement de la population. La gestion improvisée du réseau de la santé québécoise semble insoluble, malgré la volonté exprimée par différents gouvernements successsifs depuis plus d’un demi-siècle. La solution est pourtant simple: ne plus laisser les médecins de famille constituer la porte d’entrée du système de santé car sans leur approbation, nul ne peut avoir accès à des soins universels ou spécialisés. Et comme 800 000 Québécois n’ont toujours pas de médecins de famille et que les urgences sont engorgées, le cercle vicieux est complet. Quant aux médecins étrangers, malgré un discours gouvernemental fallacieux qui propose de recourir plus souvent à leurs services, les obstacles administratifs et syndicaux en forcent plusieurs à déguerpir ailleurs ou à rentrer chez eux, aigris. Voilà la triste réalité. Je suis gêné de vivre dans un pays où on blâme à tout moment les immigrants, leur mettant sur le dos le non-accès aux services publics de soins, allant jusqu’à leur reprocher la crise du logement et le danger d’assimilation qui guette le peuple québécois. Vraiment…

      • Bonjour Mr Clavet,

        Merci pour ce commentaire:

        « …Je suis gêné de vivre dans un pays où on blâme à tout moment les immigrants, leur mettant sur le dos le non-accès aux services publics de soins, allant jusqu’à leur reprocher la crise du logement… »

        C’est facile pour la CAQ de mettre ces crises sur le dos des immigrants alors qu’ils ont mal géré le manque de logements abordables et le problème du système de santé. Crises qui datent de plusieurs années (et de plusieurs parties politiques) et la pandémie a exacerbé le phénomène. Mais il fallait bien trouver un bouc-émissaire!
        Ils sont contents d’avoir des immigrants quand il faut entre autre des travailleurs dans les champs ou des infirmières dans le milieu de la santé….

        Bien à vous

      • Si tu as honte de notre système de santé, que suggère tu? Un système à l’américaine où l’insuline coûte huit fois plus chère qu’au Canada et où des gens meurent parce qu’ils n’ont pas les moyens de s’en procurer… un système où des gens, pourtant assurés, déclarent faillites et perdent leur maison car incapables de rembourser les frais additionnels.

        Pour la pénurie de logements, je suis d’accord, c’est minable de blâmer les immigrants.

  • Bonjour,

    Il serait intéressant de connaître le domaine d’exercice de ce médecin, sa spécialité et la ville du Québec dans laquelle il a pratiquée ladite spécialité.
    De grandes différences peuvent en dépendre.

  • Centre Éducatif

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