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mercredi , 16 avril 2025
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Hors du Canada, perdre sa carte RP peut virer au cauchemar

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Selon un reportage du réseau anglophone de Radio-Canada, CBC News, des résidents permanents du Canada, partis en voyage en toute légalité, se retrouvent coincés des semaines, parfois des mois, à l’étranger, confrontés à une machine administrative lente, rigide et coûteuse. Leurs récits, recueillis après la médiatisation de plusieurs cas, dressent un portrait troublant des défaillances du système.


Des voyages ordinaires devenus des épreuves

Pour Helen Bobat, ce fut un vol de sac à main. Résidente permanente au Canada et citoyenne britannique, elle s’est vue refuser l’embarquement pour rentrer à Ottawa. Son dossier de demande de document de voyage d’urgence, déposé auprès d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), a été rejeté… parce qu’elle avait fourni trop de pièces justificatives.

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Elle n’est pas un cas isolé. Après la publication de son histoire, des dizaines d’autres résidents permanents ont témoigné à CBC News de leur propre enfer administratif : des délais interminables, des dépenses imprévues et une absence totale de soutien humain.

« En dehors du Canada, les résidents permanents ne sont pas traités comme des Canadiens », a résumé l’un d’eux.


Cinq semaines bloqués au Mexique et une dette de 40 000 $

Poonam McMullin, citoyenne britannique résidant à Ottawa depuis des années, a perdu sa carte de résidence permanente lors d’un séjour au Mexique avec son mari. Malgré son passeport britannique et une preuve de statut, elle s’est vu refuser l’embarquement.

Ils sont restés coincés cinq semaines supplémentaires, incapables de modifier leur adresse de réception de documents auprès d’IRCC, et obligés de faire appel à VFS Global, une entreprise sous-traitante du gouvernement canadien. L’absence de contact humain et des réponses automatisées en espagnol ont aggravé la situation.

« Nous étions furieux. J’ai un passeport britannique. On fait partie du Commonwealth. Et pourtant, on nous a fermés la porte de notre propre pays. »

Résultat : plus de 40 000 $ de dettes, incluant nuits d’hôtel, billets modifiés, appels téléphoniques, pension pour leur chien et congés non payés.


Une citoyenneté compromise pour un sac volé

Wei Yue, globe-trotteur ayant visité plus de 100 pays, a vu son sac — et donc sa carte RP — dérobé au Mexique. Il a dû patienter quatre semaines supplémentaires pour obtenir un document de retour. Bien que sa demande ait été traitée rapidement par IRCC, VFS Global n’a fourni aucune mise à jour, l’obligeant à contacter des dirigeants de l’entreprise sur LinkedIn pour faire avancer son dossier.

Il a finalement pu rentrer au Canada, mais a raté son examen de citoyenneté, heureusement replanifié depuis.


Une lettre perdue coûte un départ en Europe

Jacqueline et Sieghard Weitzel, de Colombie-Britannique, ont failli devoir annuler leur voyage en Europe. La carte de résidence de Jacqueline, bien envoyée par IRCC, avait été postée à une mauvaise adresse. IRCC exigeait un délai de six semaines avant de pouvoir en renvoyer une nouvelle. Par chance, l’ambassade suisse a accepté de lui délivrer un visa Schengen, leur permettant de partir comme prévu.


Des procédures paralysantes en cas d’urgence

Laura Anthony, installée à Puslinch, Ontario, a fait le choix déchirant de retourner au pays de Galles pour les funérailles d’une proche. Sa nouvelle carte de RP, retardée par une grève de Postes Canada, ne lui est jamais parvenue à temps. Une fois sur place, elle a été refusée à l’embarquement pour rentrer au Canada, malgré la confirmation de son statut.

Résultat : plus de 10 000 $ de frais, deux semaines bloquées à l’étranger, et un deuil rendu plus douloureux encore.


Une aide politique nécessaire pour rentrer chez soi

Saskia Tomkins, musicienne de Cobourg, a égaré sa carte de RP lors d’un voyage en Irlande. Sa tournée était sponsorisée par le Conseil des arts du Canada, mais l’absence de carte menaçait son retour. Après des démarches fastidieuses et sans réponse de la part d’IRCC, c’est l’intervention de son député fédéral qui a permis d’accélérer le processus.

« Sans leur aide, j’aurais tout perdu. »


Le rôle opaque de VFS Global

Dans tous ces cas, une constante revient : VFS Global, entreprise privée mandatée pour gérer les livraisons de documents d’IRCC. Loin d’accélérer les procédures, elle est pointée du doigt pour son manque de communication, son automatisation extrême et son incapacité à gérer les cas urgents.

Dans un communiqué, VFS Global a précisé que son rôle est uniquement « administratif » et qu’elle n’a aucun pouvoir sur les délais de traitement.

Immigration Canada (IRCC), pour sa part, n’a pas répondu aux demandes d’entrevue de CBC News.


Un système à réformer d’urgence

Pour Lawrence Wong, avocat spécialisé en immigration depuis 1991, le système est défaillant :

« Il n’y a pas de véritable voie d’appel, pas de délai clair, et surtout, aucun service humain. »

Il recommande aux résidents permanents en détresse à l’étranger de passer par la frontière terrestre des États-Unis, une méthode méconnue mais plus rapide. « Une fois sur le sol canadien, ils doivent légalement vous laisser entrer », affirme-t-il.

Alors que des milliers de résidents permanents canadiens voyagent chaque année, ces histoires soulignent l’urgence de réformer un système inadapté, où une carte perdue peut coûter des semaines de galère, des milliers de dollars… et parfois, bien plus que cela.

Source : CBC News

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Écrit par
Laurence Nadeau

Originaire de Montréal, Laurence Nadeau, cofondatrice d'immigrer.com, conférencière et aussi auteure de plus d'une dizaine de guides publiés (et mises à jour) en France sur l'installation, le travail et l'immigration au Québec et au Canada aux Éditions L'Express (et L'Étudiant). Auteure de "S'installer et travailler au Québec" aux éditions L'Express.

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