De Yann75006
Il y’a exactement un an jour pour jour, j’atterrissais à Montréal avec mes 3 valises et plein d’espoirs. La RP validée depuis le mois de septembre 2009, je revenais enfin m’installer pour de bon, ayant pris quelques mois pour finaliser mon départ et réunir les fonds nécessaires.
Pas d’appartement, pas d’amis, je n’étais venu à Montréal qu’une seule fois auparavant. Alors oui, j’avais parcouru la toile de long en large a la recherche d’informations, de témoignages, mais rien ne vaut de vivre une expatriation en terre inconnue soi même pour en mesurer le prix. Tous les noms sont nouveaux, les routes ressemblent a un labyrinthe parsemé de nids de poules, tous les paysages nous sont inconnus.
On a souvent pas beaucoup dormi la veille, on a trop attendu ce moment, la concrétisation d’un projet de souvent plusieurs années.
Maintenant qu’on est la, un mélange d’excitation et de nervosité nous prends au ventre. Encore sous le choc des aurevoirs à la famille à Roissy, a tout ce qu’on laisse derrière.
Encore sous le décalage horaire, un accent nouveau bourdonne à nos oreilles.
Je connais bien l’Amérique du nord, mais pas le Québec.
On s’oriente comme on peut. On renverse les standards peu à peu en se disant qu’ici, c’est bien nous les étrangers.
Tout est à construire. Recherche d’emploi, réseau social, appartement, meubles et accessoires de la petite cuiller au rideau de douche en passant par le papier toilette et du sucre en poudre.
Voiture. Assurance. Démarches. Ramq. NAS. Demande de carte RP. Echange de permis de conduire. Hydro Québec. Téléphone portable. Nous voila soudain emportes dans un tourbillon de démarches sans fins.
Les démarches se sont malgré tout faites très rapidement. Le NAS et la Ramq dans la même matinée. L’échange de permis a été plus complique mais a été obtenu sans problème.
Nous avons atterri, le samedi après midi, et j’achetais ma voiture le lundi matin ! Ca nous a permis de nous déplacer tout de suite ce qui s’est avéré précieux en bien des domaines.
En moins de 2 semaines, j’avais tous mes papiers, un appartement, une voiture et un travail.
C’est par la suite que les choses se sont un peu compliquées. Apres seulement quelques jours, mon travail ne m’a pas convenu et j’ai décidé de partir. Il a donc fallu chercher un nouvel emploi ce qui n’est pas facile a cette période de l’année.
L’excitation du début à laisse place à un jugement plus objectif de ce qu’on est en train de vivre. Il parait qu’une immigration se vit en 3 phases :
L’excitation du début ou on voit tout en beau
Le contre coup, ou la déprime s’installe et on voit tout en mal
Et enfin, la phase d’équilibre ou on se fait aux 2 cotes ou on rentre chez nous.
Un an plus tard donc, voila un bout de chemin accompli. J’ai un bon travail qui me plait et ai même été élu employé du premier trimestre 2011. Nous avons rencontre beaucoup d’amis et je ne m’ennuie jamais. Après avoir commencé en appartement a Montréal, j’ai acheté un condo dans les Laurentides récemment. Inimaginable en France après un an..
Dans la plupart des domaines, j’ai trouve ce que je suis venu chercher au Québec.
Un confort de vie excellent, une qualité de vie agréable, un style de vie nord américain, une dynamique d’emploi, des espaces et des paysages magnifiques, un état d’esprit ouvert.
J’ai eu la chance de venir avec 2 amis proches qui ont vécu cette expérience avec moi. Ca s’est avéré être une aide et un soutient inestimable et a été pour beaucoup dans ma joie de vivre ici.
Pour les points plus négatifs, je regrette le communautarisme exigu qui existe à Montréal. J’en ai parle dans plusieurs articles précédemment, Montréal est une ville TRES cosmopolite. Cohabiter avec toutes ces différentes cultures et nationalités n’est pas toujours un avantage. C’est bien d’avoir de la diversité mais la c’est trop et on en a que les désavantages.
Laval est déjà mieux, et encore, des quartiers comme Chomedey deviennent pareil.
Il faut s’éloigner de la région de Montréal pour trouver un cadre de vie beaucoup plus agréable.
Les routes sont en état déplorable. On arrête de compter les nids de poule après 1000.
Alors certes, les hivers sont rigoureux et les êtes chauds et les écarts de température ajoutes au sel sur la route sont très dur sur le bitume. Mais les routes Ontariennes ne sont pas dans cet état lamentable et ont pourtant les mêmes conditions.
Les routes sont fermées pour rénovation presque à chaque soir, entrainant des bouchons énormes même en plein milieu de la nuit. Circuler à Montréal est un cauchemar.
Le système médical est une honte. Les taxes hautes garantissent un système médical pour tous. Le Québec étant en pénurie de médecins, il n’est pas rare de devoir attendre 12h pour être consulte de manière rapide et odieuse. Les installations et les équipements sont bons et il est possible d’être bien soigne ici comme en France mais il faut payer. Les mutuelles ne couvrent pas la totalité des frais des médicaments, le reste étant à notre charge. J’ai plus dépense pour ma sante en un an ici qu’en 26 ans a Paris. Les dents et les yeux ne sont PAS pris en charge par le Ramq. Tomber malade ici vous vaudra une double peine. Celle d’être malade, et celle d’y être soigne. C’est un scandale pour un pays civilise.
Dans l’ensemble, je suis content d’être ici et ne regrette absolument pas mon choix. Je ne suis pas retourne en France depuis l’année dernière et la seule raison qui m’y ferait retourner serait de voir ma famille. Mes parents sont venus 2 fois et ma sœur une fois. Avant de s’expatrier il faut considérer comme l’éloignement avec la famille peut être difficile.
Pour le reste, la France ne me manque pas plus que ca au contraire. Sauf le fromage de temps en temps. Je n’ai pas mange de camembert de Normandie au lait cru moule a la louche depuis un an. Pas de Reblochon non plus. Pas de bleu d’Auvergne. On les trouve ici. AOC et tout. Mais quand on voit qu’un bout de tomme degeulasse est 7$, ca vous laisse imaginer le prix d’un AOC français.
Le bon vin est aussi très cher. Taxes, taxes, taxes. Un bon médoc ou un st julien serait pas mal de temps en temps.
Paris me manque de temps en temps. Surtout à cette saison. Les cafés de la place Odessa, les quais dans le 5, la place Victor Hugo et le boulevard de Courcelles. Paris est la plus belle ville du monde et ses rues resteront dans mon cœur toute ma vie.
Je regrette aussi ma carte Gaumont le Pass avec laquelle j’allais au ciné parfois 4 fois dans la journée. Je ne vais que très rarement au cinéma ici avec des places à 12.50$ !
Il y’a des français partout au Québec, ce n’est donc pas un grand dépaysement. S’expatrier peut être une expérience magnifique quand on est conscient des avantages et des inconvénients. Il n’a pas de pays parfaits. Les hivers sont rudes et longs, ce n’est pas si facile que ca de trouver un emploi. Je croise tous les mois des Français qui retournent en France bien avant la date prévue et d’autres qui vivent ici heureux depuis des dizaines d’années.
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