De Maiara
Je me suis souvent gardée depuis plus de 2 ans que j’y suis inscrite, d’intervenir sur ce type de sujet dans le forum, mais là, je sortirais de ma réserve.
Qui est celui dont la première responsabilité est de s’assurer de mettre toutes les chances de son côté pour réussir son immigration? Le candidat en premier et certainement pas le pays d’accueil.
La première responsabilité est d’adéquatement s’informer sur le pays de destination et d’évaluer si de manière réaliste ce dernier concorde avec nos aspirations .
Immigrer n’est pas s’accrocher aux chimères d’un paradis rêvé, mais se battre soi-même pour y arriver!
Je vous promets de la sueur, du sang et des larmes disait Churchill aux anglais lors de la seconde guerre mondiale!
Hé bien immigrer est un parcours du combattant et la becquée n’est pas donnée. Ce n’est pas un scoop!
C’est sincèrement évaluer si on a le courage, la détermination, la persévérance d’avancer malgré les écueils après avoir soigneusement soupesé les risques d’un échec possible.
Je reste abasourdie par la légèreté, la désinvolture avec lesquelles certains envisagent un tel projet et jouent les pleureuses une fois confrontés sur place aux difficultés qui pourtant sont connues d’avance. À l’ère des communications modernes nul ne peut se déclarer ignorant de ces réalités avant de penser même immigrer!
Quelle belle mentalité de looser pour ces personnes!( excusez l’anglais, il me semblait plus percutant que perdant)
Le projet d’immigration volontaire est personnel. Le Québec et le Canada n’ont jamais forcé personne à immigrer!
Aucune société n’est parfaite quand à l’accueil et l’intégration de nouveaux arrivants . Sans compter que les pays d’origine de beaucoup d’entre nous n’ont pas beaucoup de leçons à donner aux canadiens à ce chapitre.
Le Canada et le Québec ont leurs propres problèmes ( par exemple la question autochtone qui me touche particulièrement) mais reconnaissons humblement qu’à l’échelle des autres, ce pays est plus ouvert à l’accueil des étrangers que bien d’autres.
Je suis originaire d’un pays extrêmement diversifié sociologiquement, un pays d’immigration mais aussi d’émigration ( ce qui fut mon cas ) un pays métissé involontairement et volontairement sur le plan historique .C’est une richesse certes,mais au prix d’une histoire tourmentée et pleine de rebondissements.
Je suis Cafuzo comme on dit au Brésil, une hybride Noir Amérindien et je ne vous raconte pas ce que peut vivre une cafuzo au Brésil !! Mais c’est mon pays d’origine!
Je suis fière d’en être originaire malgré toutes les difficultés car le Brésil change et avance aussi par ces temps qui courent!
Mais surtout, je suis heureuse d’être ici par ce que je me sens chez moi au Québec même quand je retourne à Rio ma ville natale.
Je ne parlais pas du tout le français, diplômée en droit dans mon pays d’origine ( domaine hyper réglementé au Canada et au Québec avec de minces chances de travailler dans ce domaine dès le départ), femme, minorité visible comme on dit ici.
J’étais parfaitement consciente des écueils .Je partais de loin par rapport à plusieurs.
J’ai méthodiquement disséqué cela. Je me suis informée et c’est en pleine connaissance de cause que j’ai élaboré ce projet d’immigration au Québec. Je me suis préparée, ai suivi des cours de français au Brésil, puis immigré, effectué mon parcours du combattant avec le barreau,( études, stages; il n’y a pas d’ARM entre le Brésil et le Québec) et finalement fait en sorte que je puisse me sentir bien » chez nous ».Parce que le chez nous est mon choix librement consenti.
Tel est le parcours normal d’un immigrant et il n’y a aucun mérite là dedans.
Le Québec et le Canada ne me devaient rien du tout. Je suis allé chercher ce dont j’avais besoin en toute connaissance de cause. La responsabilité de s’y installer est personnelle pour tout un chacun et gardons nous de généraliser.
Bonne et heureuse année 2012 à tout le monde
Leave a comment