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jeudi , 21 novembre 2024
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Ça y est, je suis Canadien. Heureux, mais…

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De mickadel

Enfin, ça y est. Ce moment je l’attendais depuis longtemps : je suis heureux, soulagé et ému. Je suis enfin Canadien.

Ce moment s’est produit il y a quelques jours, au moment de prêter le serment de citoyenneté. J’étais ému, parce que ça fait quand même quelque chose de se trouver là au milieu de tous ces gens qui comme moi ont un jour décidé de changer de vie. J’étais également soulagé, parce que ces 44 derniers mois n’ont pas été de tout repos. Et c’est pour cette raison que ma joie n’est pas totale. Il y a un arrière-goût amer.
Je vais essayer de retracer ces dernières années de procédure afin de m’expliquer. J’emploie le singulier même si toutes les étapes ont été partagées avec ma femme qui est également devenue citoyenne canadienne en même temps que moi.

Tout commence début avril 2011 à Montréal quand le dossier de demande de citoyenneté est envoyé. Le traitement du dossier commencera 14 mois plus tard. On est loin des délais d’aujourd’hui, mais c’était une autre loi, un autre fonctionnement et d’autres délais.

Quelques jours après le début de traitement du dossier nous recevons le fameux questionnaire de résidence. Étant particulièrement voyageurs, ça nous a pris les 45 jours autorisés pour regrouper tous les documents nécessaires. Le seul hic est qu’il manque deux tampons sur nos passeports, deux tampons canadiens que les agents des douanes n’ont pas apposés ces jours-là. Et dans notre négligence, nous n’avions pas vérifié. Il a donc fallu réclamer les antécédents de voyage au Canada auprès de l’Agence des services frontaliers du Canada. Ceux-ci mettront deux mois à arriver alors que l’Agence annonce un délai légal d’un mois maximum.
Une fois ces documents en main, on s’aperçoit qu’il manque également des informations. L’Agence n’a pas enregistré certains de nos passages à la frontière… Étonnant. Mais on ne peut de toute façon rien y faire et nous envoyons donc le document à CIC en complément de notre questionnaire de résidence.
Nous vivons à ce moment-là à Vancouver depuis un an. Quelques mois plus tard, des raisons familiales nous font rentrer à contrecœur dans notre pays d’origine temporairement. À peine un mois après notre arrivée, ma femme tombe enceinte, ce qui changera la donne par la suite.
Nous informons CIC que nous quittons le Canada temporairement et leur donnons une adresse postale à Montréal afin que notre dossier y soit transféré pour être traité. C’est en effet là que nous souhaitons nous réinstaller.

Plus d’un an et demi après avoir renvoyé le questionnaire de résidence, nous n’avons toujours pas de nouvelles. C’est là que nous arrivons à joindre par téléphone le télécentre de CIC. Nous apprenons qu’une convocation pour l’examen de citoyenneté a été envoyée la veille de notre appel… mais à Vancouver. Quand je vérifie que notre changement d’adresse a bien été effectué, j’ai la confirmation que c’est le cas, et ce, bien depuis un an et demi. Malgré le fait que le CIC a notre adresse postale à Montréal depuis 18 mois, ils nous convoquent à Vancouver…
L’agent ne comprend pas comment une telle erreur est possible et demande donc de suite le transfert de notre dossier au bureau de Montréal. Il mettra 3 mois au lieu des 3 semaines habituelles pour arriver (c’est long de traverser le pays en vélo…)

Je contacte à nouveau le télécentre, j’apprends que notre dossier n’est plus à l’étape « examen de citoyenneté » mais qu’il est revenu en arrière. Nous demandons donc une copie de notre dossier pour y voir plus clair, mais les seuls documents qui pourraient expliquer quelque chose sont supprimés du dossier sous couvert de la loi. Choux blanc.

En août nous apprenons par nos amis chez qui s’effectue la correspondance avec CIC (notre adresse postale en somme) qu’ils ont reçu nos convocations pour l’examen de citoyenneté, examen qui aura lieu 5 jours après que la convocation arrive dans la boite aux lettres ! Impossible de s’organiser en si peu de temps, surtout qu’on est à 1000 km de chez nous pour les 10 prochains jours. Nous avons passé les dernières années à ne jamais planifier de voyage à l’avance, car nous espérions être convoqués d’un moment à l’autre. Évidemment, la convocation tombe la seule fois où nous décidons de partir 3 semaines. Certes, CIC n’y est pour rien, on n’avait qu’à être disponibles. Mais il me semble que même si nous étions encore à Montréal et que j’avais toujours mon ancien job, ç’aurait été assez difficile de demander ne serait-ce qu’une demi-journée de congé moins d’une semaine avant, et ça, c’est un fait. Tout ça pour dire que donner 3 à 4 semaines de délai pour les convocations ne serait pas du luxe.
Bref, nous avertissons CIC de notre absence, envoyons les justificatifs et attendons une nouvelle convocation qui interviendra 1 mois ½ plus tard. Cette fois, nous serons bel et bien présents et prenons donc nos billets d’avion. Une fois l’examen réussi (20/20 pour tous les deux), nous passons individuellement en entrevue avec un agent qui nous pose quelques questions et vérifie notre dossier. Il nous dit qu’il pourrait être amené – lui ou un juge – à nous poser d’autres questions dans quelques semaines/mois. Dommage qu’en presque 3 ans ½ aucun agent n’ait pensé à préparer les éventuelles questions qu’il voudrait nous poser une fois que nous sommes en entrevue devant lui. On est quand même là ce jour-là pour ça !

De retour dans notre pays d’origine, nous contacterons le télécentre tous les mois pour avoir des nouvelles. Nous n’aurons jamais les mêmes informations. Et ce, jusqu’à 2 semaines de la cérémonie de citoyenneté, où un agent me dira que je suis convoqué pour la cérémonie et me donnera même toutes les infos (date, lieu, documents à apporter), tandis que plus tard dans la journée un autre agent dira à ma femme que ce n’est pas le cas pour elle. Quand je prends le téléphone et lui parle à mon tour elle m’apprend que ce n’est pas non plus le cas pour moi, aucun de nous deux n’est convoqué à une cérémonie de citoyenneté. L’agent que j’ai eu plus tôt dans la journée m’aurait donné des « informations erronées » pour reprendre ses propos.
Au final, nous recevrons quelques jours plus tard les convocations chez nos amis qui confirment les propos du premier agent du télécentre et infirment donc les déclarations du dernier agent.

Nous voilà enfin au jour de la cérémonie. Et comme notre histoire n’est pas simple, il n’est pas question que cette dernière étape tant attendue se passe sans un dernier coup de stress extrême !
Au moment de vérifier nos documents, l’agent nous invite à attendre sur le côté pour rencontrer un autre agent qui va effectuer des vérifications supplémentaires. Ne disposant pas d’ordinateur, il va passer 10 (très) longues minutes au téléphone avec un agent du bureau sans que nous entendions la conversation. J’ouvre une parenthèse : revenir au Canada la veille de la cérémonie est suspicieux pour CIC. Ce que je peux d’ailleurs comprendre d’une manière générale. Ce qui est navrant par contre selon moi est que CIC était parfaitement informé de notre contexte et de notre lieu de résidence hors Canada actuel, et savait donc que nous aurions à revenir sur place quelques jours avant la cérémonie, nous l’avions même dit à l’agent le jour de l’entrevue. Malgré cela ils nous convoquent pour la cérémonie de citoyenneté AVANT de s’assurer que tout est en règle, et ce, alors qu’ils ont notre dossier depuis trois ans et demi ! Parenthèse refermée.
L’agent s’avance vers nous et nous dit : « C’est bon, tout est correct. Félicitations. »
S’ensuivront la cérémonie, le serment, et la remise du certificat. Je suis heureux, soulagé et ému. Mais je n’ai pas apprécié cette journée comme je l’aurais pu/dû. Trop de couacs et d’incompréhension tout au long du traitement de notre dossier ont gâché la fête.

Certes, certains penseront que nous n’avions qu’à rester au Canada durant toute la durée du processus. Mais la vie ne nous laisse parfois guère le choix. Pour autant, il est frustrant de voir tant de dysfonctionnement tout au long d’un processus que beaucoup passent aujourd’hui sans encombre en à peine plus de 8 mois…

Malgré tout, je le répète : je suis heureux, soulagé et ému au moment de quitter le lieu de la cérémonie. Je suis enfin Canadien.

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