De Geckooa
Les raisons de croire que l’immigration a amélioré ma vie
Pour faire simple, je vous partage mes expériences.
Les plus qui parlent d’eux même :
Je vais à New York à Pâques et au Mexique pour Noël prochain.
Grâce à ma carte du Costco, je mange des graines de chia, des produits bio abordables (de l’huile d’olive bio 6,99 $ le litre !) et de la viande de qualité.
Je paye 20 $ pour un abonnement à la salle de sport, des cours collectifs, des tonnes de machines (beurk), un espace femme, un sauna et des douches individuelles (ça change des douches collectives européennes).
Je reçois des colis depuis la France 🙂 C’est souvent Noël chez « nous ».
Je vais devoir apprendre l’anglais, plus aucun doute là-dessus, malgré mes lacunes, mes réticences, j’ai le pied dedans, non que dis-je, les deux pieds sont dans la mare linguistique.
Je n’ai pas eu à avancer des frais lorsque je me suis rendue dans des cliniques publiques, ma carte de la RAMQ est un laissez-passer (et je n’ai pas encore de mutuelle, de complémentaire santé).
Prendre un (petit-) déjeuner, presque n’importe où et presque à n’importe quelle heure, sucré ou salé, moi, je dis mille fois oui !
J’organise mon premier retour en France en mars prochain et ma famille se cotise pour me soutenir financièrement (personne ne m’avait auparavant aidée à payer des vacances !).
Il faut suivre deux actualités, la France (Europe) et le Canada (Amérique du Nord), les rois de l’actualité mondiale, ce sont les immigrants ! (et les autres pro-monde, intellectuels, cultivés… bref, tous ceux qui se sentent offensés par ma phrase).
Les plus inattendus :
Je prends plaisir aux marches hivernales et aux activités de saison ! Mes deux premiers hivers n’ont pas été mémorables (douloureux même) ; je suis ravie cette année !
L’université second cycle, vraiment chouette. Mes notes n’ont jamais été aussi élevées (tout comme lorsque j’étais au secondaire versus le collège). Explication 1 : je suis plus intelligente ici. Explication 2 : Mes performances sont plus reconnues (les indices d’évaluation sont ici multifactoriels). Explication 3 : Les exigences scolaires sont plus hautes en France. Explication 4 : Il faut coller à un moule scolaire français pour exceller… (je vous laisse émettre les hypothèses suivantes).
Pas une seule fois, je me suis fait siffler, embêtée, harcelée dans la rue. Et si c’était le cas, je pense que des passants oseraient s’en mêler. Or, en France, tous les jours ou presque, le rentre-dedans est de mise (« héé Mademoiselle, je peux t’appeler biscotte parske t’es craquante »… Doux poème souvent suivi d’insultes qui ne mobilisent personne).
Les spectacles humoristiques québécois sont hilarants !
Je suis membre du cercle des jeunes philanthropes du musée des beaux-arts, si c’est pas la classe ça, moi je ne sais pas !
Hier, j’ai pris un repas sur le pouce dans un restaurant libanais, nous sommes ensuite allés voir une exposition incroyable, puis nous sommes ensuite allés prendre un verre dans un bar mexicain – le tout en deux heures trente ! (je suis alsacienne, rien de cosmopolite chez moi)
Les transports en commun, ce n’est pas mortel.
Avec « skype, facebook, What’s app », je communique presque autant avec mes proches qu’auparavant.
Les soldes, c’est toute l’année ou presque
Nous commandons de l’indien (entrées, deux plats, riz et pain Naan pour 40 $ : un délice livré chez vous !), portugais ou simplement une grosse poutine au poulet… Bref, à part la pizza et les sushis, je n’avais jamais connu la fainéantise reliée à la livraison à domicile.
Manger une glace en hiver, j’y crois et faire son épicerie en pyjama sous son gros manteau d’hiver, j’adhère aussi.
Un démarreur à distance devient indispensable à qui l’aura gouté (oui, oui comme la direction assistée, la clim ou la fermeture à distance).
Le hockey est plus cool que le foot (soccer).
Les moins cool
Les spas ne sont vraiment pas tops. Si quelqu’un souhaite ouvrir un complexe type Les thermes de Badenweiler, vous serez le roi du pétrole et moi votre première cliente.
La mode est un concept vague. Je n’ai pas encore trouvé de boutiques coup de coeur (si vous avez des pistes, je suis preneuse… Je suis adepte de Cop-copines ou NafNaf pour les indices 🙂
J’ai vendu mes meubles et accessoires qui avaient tous moins de 2 ans en France pour 3 500 $ alors que mon installation et mon remeublement m’en aura couté 12 000$
Le Code de la route est prétendument existant, mais difficile à observer en milieu naturel routier : clignotants, queue de poisson, excès de vitesse, doublement par la droite ET la gauche, stationnements en marche arrière, en parallèle ? Queséqueça ? (Je connais plusieurs locaux qui ne se stationnent QUE s’ils peuvent se garer en marche avant… ! )
Désolée, le mythe est réel : mes trois expériences [mineures] avec les services de santé (publics) ont été un vrai calvaire, non un DÉSASTRE (mais G. Barrette est là).
Dans mon domaine, revoir toute la législation sociale… Loin d’être impossible, mais que je le dise : c’est chiant ! Je suis la reine du droit du travail français et du droit de la sécu… et je dois tout réapprendre ici ?? Pfff !!!
Les gens (les voisins) sont surpris lorsque je dis « bonjour ». De même lorsque j’arrive en classe universitaire. Mais pourquoi ? Il suffit de répondre « allo », même pas obligé de sourire !
Les moins sans importance
Il parait qu’en France, l’anglicisme est plus utilisé qu’ici… Nous les avons listé avec une amie québécoise…. Conclusion : l’anglicisme est bien plus utilisé ici. Vraiment plus.
Les fautes de français m’écorchent les oreilles … de moins en moins… Et j’ai même tendance à en reproduire certaines tant ma volonté d’intégration est forte Oh! Désolation ! (Exemple de jolie phrase : « C’est où qu’on va ? Car si j’aurais le choix moi et mon chum on préfère call malade à soir pour faire de quoi à la place »… Hmm ok, reçu 5/5).
Les billets d’avion sont encore trop chers.
Vente privée me manque : une de mes fiertés nationales ! (easyjet aussi, voire tiret précédent).
En bref, mon immigration s’oriente vers la réussite, car elle a été préparée, que mes attentes n’étaient pas trop hautes et que je n’ai pas compté sur les autres (dans mon choix, mes décisions, mes démarches).
Je fais plus de sport et d’activité. Je mange plus sainement, car je suis vigilante à la mal-bouffe.
Je suis actuellement plus pauvre, mais j’ai des possibilités de retrouver ma situation sociale, professionnelle et pécuniaire dans un avenir pas si lointain (je mise sur 2 ans).
On peut faire beaucoup de choses au Québec, même si on ne connait pas grand monde. Montréal est une grande ville proposant une panoplie d’activités, dont l’ambiance est peu stressante, où le trafic est contournable, à la fois proche de la campagne et de la nature.
Je deviens meilleure en chiffres, car je dois multiplier par 1,14975 mes achats et prévoir mes REER (donc, m’intéresser à la finance et épargner toujours plus).
Je manque à ma famille et je me fais gâter en compensation. Et paradoxalement, les réseaux sociaux font que je parle plus avec ceux que je voyais le moins en France.
Ce n’est donc pas la distance qui mesure l’éloignement (Merci Saint-Ex’ !)
Je deviens plus pudique, car une femme peut s’habiller très court ici (et même y ajouter des talons hauts), mais se mettre toute nue dans un vestiaire (au gym) ou un sauna, non vraiment pas.
Les grandes surfaces proposent à peu près toutes les mêmes produits. Je ne trouve pas de produits locaux, des produits fins, des produits différents. Il faut sortir de la ville ou fouiller dans les petits magasins. Mais ce n’est pas grave, car je fais désormais ma mayonnaise, je participe aux événements du type « la foire aux vins du Québec » et j’y rafle tous les fromages (pas le vin, hein, car même après 17 verres gratis, je le trouve encore moyen, mais il y a de l’espoir !) ou alors que demande à la famille de m’expédier des produits du terroir.
Passée 5 mois au Nouveau Monde, j’ai tout lieu de croire que l’immigration améliorera ma vie.
Bon voyage aux futurs arrivants !
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