De B@bouk
Septembre 2012-juin 2015.
Trois ans.
Trois ans de questionnements, de doutes, d’envies, de procédures, de joies, de peines.
Trois ans de vie qui nous ont vu changer.
Etre les mêmes, mais plus vraiment.
Parce que ce projet d’émigration a évolué au fil de l’eau. Se nourissant de nos interrogations et des réponses que nous avons pu y apporter. Se construisant au fil de représentations qui se sont heurtées à des réalités parfois difficiles. Se mêlant à d’autres projets, d’autres envies qui, eux, n’attendaient pas l’arrivée d’un certificat de sélection ou d’une confirmation de résidence. D’autres projets à imaginer, à construire, à déconstruire, à mettre de côté pour, au final, se concentrer sur le principal, celui que nous n’espérions plus, celui qui était resté là, dans un coin de notre tête et que nous ne pensions plus voir aboutir un jour : partir. Et voilà, après un peu plus de deux ans de procédures, les précieux sésames sont en poche, la date est couchée sur le papier, les billets d’avion sont pris, la maison se vide, nous partons cet été.
Les craintes, les doutes, les angoisses d’avant ont laissé la place à cette envie curieuse, teintée d’une peur positive de l’inconnu, d’aller découvrir l’Autre. Autre continent, autre culture, autre mode de vie, autres gens, autres horizons. Un nouveau départ, mais pas une fuite. L’envie d’aller de l’avant, l’envie d’un Ailleurs, sans renier ce qui nous a mené jusqu’ici, sans avoir l’espoir de trouver une vie meilleure. Non. Juste l’envie de découvrir, tout simplement. D’apprendre, toujours. Sans idéaliser. Sans être naïfs ou utopiques. Conscients des difficultés à venir et de la possibilité que tout cela puisse ne pas marcher. Avec la pression d’emmener les enfants dans notre sillage et de devoir réussir pour eux, avec eux, malgré eux. Eux qui n’ont rien demandé, et surtout pas de devoir quitter l’environnement sécure qu’ils se sont construit ici. Eux que nous exposons à un avenir incertain. Eux qui nous reprochent parfois de les arracher à leurs racines pour les mener vers un ailleurs qu’ils peinent à se représenter, si ce n’est au travers de nos discours optimistes et des photos glanées sur la toile. Partir en famille reste, avant tout, un projet d’adulte sur lequel les enfants se greffent, adhèrent, ou pas.
Aujourd’hui, plusieurs émotions nous traversent, positives et négatives.
L’envie (la nécessité ?) de réussir, soutenus (ou pas) comme nous les sommes par nos familles, nos amis, nos collègues qui, suivent depuis le premier jour l’évolution de nos démarches.
La crainte (l’angoisse ?) d’échouer et de devoir faire route arrière.
Le besoin toutefois d’essayer. De tenter le coup. Pour ne pas regretter.
Autant de sentiments, d’impressions qui s’entremêlent et qui occupent, du matin au soir et du soir au matin, nos pensées.
Malgré ce flot permanent de ressentis multiples, nous avançons, nous cheminons. A notre rythme.
La maison se vide.
Nous partons cet été.
Leave a comment