De Dindy
Bonjour à tous,
Ce message s’adresse aux futurs immigrants au Québec, pour leur faire part de mon expérience, ainsi qu’à ceux qui ont décidé de rentrer en France, pour avoir leurs conseils et opinions.
Je suis arrivée avec mon mari en tant que résidents permanents il y a un peu plus de 3 ans pour vivre l’expérience de l’immigration québécoise. Aujourd’hui, je n’en peux plus. Je m’excuse à l’avance, je ne souhaite en aucun cas insulter la culture québécoise et les québécois eux-mêmes qui nous ont si gentiment accueillis, mais je n’ai qu’une envie : quitter le Québec pour revenir en France. Il est difficile de ne pas donner l’impression de cracher dans la soupe car, je l’avoue, nous avons trouvé au Québec une situation professionnelle qu’on aurait eu beaucoup de mal à trouver en France. Mon mari ayant « le malheur » d’être autodidacte dans son domaine (l’informatique), il lui était presque impossible de trouver en France un emploi à la hauteur de ses compétences puisque les employeurs français ne voyaient que son manque de diplôme. Au Québec, on lui a donné sa chance.
Malgré cela, nous ne nous voyons plus rester ici. Nous sommes aujourd’hui les parents d’un petit canadien de 16 mois, et nous n’imaginons pas l’élever ici, et ce pour de nombreuses raisons (désolée…).
Tout d’abord, le niveau de français. Je comprends que le Québécois soit une langue à part entière, avec son « accent » et ses expressions. Ce n’est pas ça qui me pose problème. C’est plutôt d’entendre mon dentiste me parler « des hôpitales », le boucher me parler de ses « animales », mon banquier me dire « ça, c’est ce que je vous ai parlé l’autre jour », etc. Officiellement, la grammaire est LA MÊME (je le sais, je travaille dans ce milieu). Alors je me dis qu’il y a surement un problème quelque part, notamment dans l’enseignement du français peut-être… Certains arrivent à passer outre, moi je ne peux pas hélas.
Vient ensuite le système de santé. Je croise les doigts chaque jour pour ne pas avoir à emmener mon fils un jour aux urgences après les nombreux témoignages de personnes qui y ont passé 10, 15 heures ou plus à attendre qu’on s’occupe d’eux…
Le politiquement correct, je n’en peux plus non plus : certains se plaignent des manifestations et des grèves en France. Mais je trouve qu’au Québec, on paye ce manque de contestation. Les gens se font « avoir » et trouvent ça normal. La garderie de mon fils va fermer une semaine pendant les vacances. Bien sûr, il faut quand même payer ces jours (à 45$ la journée svp) pour un service de garde qui ne vous sera pas fourni (en plus d’avoir à vous débrouiller pour faire garder votre enfant ailleurs, et donc payer le double de frais de garde pour cette période). Mais les gens ne disent rien… Et les exemples de ce genre ne manquent pas.
On se plaint aussi en France des impôts élevés. Mais je trouve qu’au Québec on en paye autant (je suis travailleuse autonome, donc la note est salée), SAUF QUE… qu’a-t-on en retour ? Un système de santé qui laisse à désirer, des routes dignes de pays du tiers monde (et l’excuse du froid ne tient pas, il suffit d’aller voir les routes en Ontario), une corruption qui ne se cache même plus, etc…
Je ne parle même pas de la longueur de l’hiver, des prix des fruits et légumes, et d’autres aspects qui peuvent sembler plus superficiels.
Je m’excuse si certains se sentent offensés par mes « critiques ». J’avoue que je n’en peux plus. Nous ne regrettons rien, le Québec nous a beaucoup apporté et nous ne l’oublions pas. Mais à l’heure actuelle, c’est cet état d’esprit négatif qui l’emporte. Quand on est dans un tel état de mécontentement, on a tendance à ne plus voir que le négatif, et j’en suis là hélas…
J’attends vos témoignages, notamment ceux qui sont rentrés en France (les détails pratiques m’inquiètent un peu aussi : mettre notre appartement en vente, refaire les cartons et les palettes, etc…).
Merci de m’avoir lue.
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