De Pouac
Il y a bien longtemps que je ne suis pas venue sur le forum…Mais ce soir j’avais envie de faire le fameux bilan d’installation, et dans notre cas, de retour.
Nous sommes un couple marié sans enfant, arrivé à Québec en septembre 2012. Au début, nous avons fait 2-3 jobs pendant quelques semaines, jusqu’à trouver les emplois que nous avons gardé jusqu’à notre départ. En décembre 2012, j’étais prise en tant qu’agente administrative dans un grand institut par l’intermédiaire de Randstad. En février, c’est mon mari qui trouvait une place, toujours par l’intermédiaire de Randstad, à l’entrepôt d’un magasin. Mon travail se passait très bien, ils ont fini par m’embaucher définitivement en avril 2013. Mon mari a également vu son embauche se finaliser au mois d’août suivant. Après nous avons chacun évolués, bien plus rapidement que nous ne l’aurions fait en France, dans nos emplois respectifs. Jusqu’en 2014 tout se passait très bien.
Là le moral a commencé à vaciller, puis à dégringoler. Des soucis personnels ont fait que je ne me sentais plus bien là-bas, j’avais besoin de mes proches…Alors en décembre 2014 nous avons décidé de rentrer en France. Et en février 2015 nous étions dans l’avion. Tout s’est fait très vite. Je ne jette absolument pas la pierre au Québec, aux québécois, à mon travail ni quoi que ce soit. Il y a simplement eu un mauvais concours de circonstances, un enchaînement de problèmes professionnels et personnels, qui nous ont conduit à prendre cette décision.
Depuis nous sommes chez mes parents, nous rénovons une maison pour y emménager, ce qui ne devrait plus tarder. Nous avons revu tous nos amis, notre famille. Tout s’est réglé et va mieux aujourd’hui. Nous avons profité d’un été de folie avec nos amis, à faire la fête tous les week-ends, avons fait de nouvelles rencontres…Nous pouvions nous permettre de ne pas chercher de travail trop intensivement pour nous consacrer à nos travaux, là ça commence à être notre prochain projet. Mais…
Le Québec nous manque. Nos emplois nous manquent. Le manque a commencé a se faire sentir très tôt. Personnellement, je suis vraiment découragée de travailler ici car je sais maintenant que la façon de travailler ne me convient pas. Commencer à 9h et finir à 18h, avoir une grande pause de 12h à 14h qui me coupe mon énergie l’après-midi…Toucher le smic (parce-que non, un compte en banque bien rempli ne fait pas le bonheur, mais soyons honnête, c’est un argument en faveur du Québec quand même…). Nous sommes dans un coin de la France relativement tranquille, et que personnellement je qualifie de beau, vraiment j’aime ma région, mais nous avions une meilleure qualité de vie à Québec. Nous avions le sentiment d’avoir un avenir plus reluisant, nous savions que nous pouvions évoluer dans nos jobs si nous nous en donnions la peine. J’ai énormément appris à mon travail, j’ai évolué que ce soit concrètement dans mes postes, ou même personnellement dans ma façon de travailler, j’ai acquis une maturité professionnelle et je sais que j’aurais pu apprendre encore beaucoup.
Nous sommes donc maintenant en pleine indécision mais nous ne voulons pas reprendre une décision à la va-vite. Nous nous donnons donc 1 an ici, installés chez nous, à travailler (ou du moins essayer, vu le taux de chômage dans notre région…), et nous verrons…Si nous sommes toujours dans cette optique, alors nous repartirons début 2017. Pour le moment, nous souhaiterions au moins repartir pour pouvoir faire notre demande de citoyenneté (ce serait donc un séjour temporaire mais qui durerait quand même au moins 5 ans, le temps d’avoir cumulé suffisamment de temps sur le territoire plus les délais de la demande, qui il me semble, prend environ 2 ans…). Nous souhaitons faire au moins cette démarche, car même si au bout des 5 ans nous décidons de rentrer, nous ne serons pas à l’abri, plus tard, de vouloir y retourner…
C’est donc un retour assez teinté. Il n’y a aucun regret. Nous n’avons jamais vécu notre retour comme un échec, nous sommes heureux de l’expérience que nous avons vécue là-bas, nous ne sommes pas repartis parce-que nous n’aimions pas le Québec, mais parce-que d’être partis nous a masqué les défauts de la France (tout comme nous sommes conscients qu’il y a des défauts du Québec que nous ne voyons plus pareil aujourd’hui que nous sommes partis…), donc le manque s’est fait ressentir, et l’éloignement des proches a été très difficile à vivre durant une trop longue période. Aujourd’hui, en dehors de l’éloignement avec nos proches, le principal inconvénient que nous trouvons au Québec est tout à fait personnel : ce sentiment de ne pas « être légitime ». Je m’explique rapidement. Nous ne sommes pas nés là-bas, et nous n’y sommes que depuis peu de temps, donc nous ne nous sentions pas vraiment en droit de donner notre avis sur telle ou telle chose importante (politique par exemple). Après comme je l’ai dis, c’est tout à fait personnel, ce ne sont pas nos connaissances québécoises qui nous ont donné ce sentiment, au contraire, nous avons vraiment fait de très belles rencontres là-bas…
Alors voilà, la France ne nous convient pas vraiment, mais il y a ici tous nos proches. Le Québec nous convient plus, mais nous ne nous sentons pas vraiment « à notre place ». Un choix devra se faire à un moment…Pour le moment, nous nous posons des tonnes de questions, notamment sur notre future famille. Est-il mieux d’offrir une qualité de vie que l’on juge supérieure à nos enfants, ou qu’ils puissent grandir entourés de leur famille…? Et si nous repartons, est-ce que cette fois sera définitive ou non…?
Seul l’avenir nous le dira!
Merci à ceux qui ont eu le courage de me lire jusqu’au bout!
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