De kabi
Fredericton. La plus petite »capitale de province » du Canada. Je la nomme la victorienne silencieuse, car on y trouve plein de maisons avec un cachet victorien et elle inspire une sensation de quiétude imposante.
En se baladant dans les artères de cette ville on dirait que sommes dans les années 1800, où la structure des maisons nous fait penser à un musée à ciel ouvert de maisons victoriennes. Son centre-ville dégage un charme singulier, sa juxtaposition de la rivière de Saint-Jean contribue à cette paisibilité et les gens sont courtois et se disent « good morning !? hello !? bonjour !? hi !? » à chaque fois qu’on se croise, dans la rue, dans le supermarché, à la bibliothèque, aux parcs etc.. Son marché agricole W. W. Boyce, situé sur la rue George, quoique petit et ouvert juste les samedis en matinée, est un lieu de rencontre rituel de ses habitants qui gardent cette tradition de longue date.
C’est une petite ville d’environ 65.000 habitants. Si on y ajoute la Base des forces Canadiennes Gagetown d’Oromocto et les quelques 11 villages dans les alentours cela forme ce qu’on appelle the Greater Fredericton Area d’environs 125.000 habitants. Ils sont à prédominance anglophone (d’origine britannique), à peu près 20% de bilingues et 6% de francophones.
La majorité des établissements fédéraux et provinciaux s’y trouvent, en plus de deux universités : Saint-Thomas University, connue beaucoup plus pour être celle où Brian Maloney (un des premiers ministres et figure emblématique du canada) a fait ses études et l’université du Nouveau-Brunswick UNB bien classée dans la catégorie « universités innovatrices » au Canada par MacLean’s magazine (2013). Il y a rarement du trafic aux heures de pointes (pas plus de 10mn de bouchons), la nature y est abondante; le parc Odell (sur la carte on peut voir qu’il prend presque le quart de la partie sud de la ville) contient un mélange somptueux de jardins aménagés, agrémentés de rhododendrons (des plantes formant des arbustes étalés ou arrondis) et d’autres plantes en plein forêt. Il y a un aspect rural au sein même de la ville.
Au marché W.W. Boyce:
Le prix des maisons est très abordable à Fredericton. Selon le Demographia International Housing Affordability Survey « les marchés immobiliers les plus abordables au Canada sont Moncton et Fredericton, au Nouveau-Brunswick » (Janvier 2015). Même son de cloche chez la banque RBC « les provinces atlantiques arrivent au premier rang canadien quand vient le temps d’acheter une maison à prix abordable » (Mars 2015).
Seulement voilà. Malgré ce qui vient d’être cité, je constate que la ville n?échappe pas à un ensemble de facteurs dissuasifs :
Selon la récente étude de l’Institut d’études urbaines et communautaires de l’Université du Nouveau-Brunswick, il parait que les citoyens de la province (par rapport à tout le Canada) sont beaucoup trop dépendants de l’automobile et n?ont pas de transports publics adaptés à leurs besoins.
La ville de Fredericton est petite et a un grand côté rural, cette ruralité est un facteur
important expliquant cette dépendance à la voiture, par conséquent qui dit plus de voitures dit faire plus de distances, donc plus de charges, et moins d’économies’ l’Institut estime d’ailleurs que le système de transports en commun actuel est désuet « Pour franchir une distance de 9 kilomètres, qui prendrait 15 minutes en voiture, il faut parfois faire jusqu’à une heure d’autobus ».
Autres facteurs, l’existence d’une seule et unique association d’aide aux immigrants (MCAF) qui malgré les efforts de ses employés, n’arrive pas au niveau escompté de la part des nouveaux arrivants. Le point est beaucoup plus mis sur les immigrants entrepreneurs, mais il n’y a pas grand-chose pour les immigrants des autres catégories, et certains agents demandent même de revoir les attentes à la baisse expliquant constamment, d’une manière subtile, qu’il n’y a pas beaucoup d’offres d’emploi dans la ville.
Les statistiques viennent confirmer cela. Statistiques Canada a indiqué que le taux de chômage de la province a bondi de 9,6 % en mai à 11 % en juillet 2015 dépassant à nouveau la barre symbolique des 10 %.
J’ai également remarqué que les gens préfèrent prendre leur voiture et sortir de la ville, certains cherchent davantage à faire des activités à Moncton ou Saint-Jean, d’autres vont se réjouir de la beauté du Hopewell Rock, de la baie de Fundy, des petite villes de St-Andrew ou St-Stephen au bord des frontières américaines (Maine), voire même d’aller visiter les provinces avoisinantes. On a aussi l’impression que la ville se vide, car les jeunes, une fois le diplôme en poche, préfèrent aller vers l’ouest pour chercher du travail.
d’autre part, la ville n’est curieusement pas si abordable que ça. Ceci reste peut-être quelque chose de personnel, mais en comparant avec le coût de la vie que j’avais eu à Ottawa et Montréal je trouve qu’à Fredericton, faire ses courses coûte plus cher.
Finalement, le climat hivernal est coriace à Fredericton. Honnêtement je ne m’en pleins pas ayant vécu 12 hivers canadiens, mais C’est la première fois de ma vie que je suis obligé d’appeler, là où je travaille, un nº spécial (État-opérationnel) pour savoir si on devrait se rendre au travail à l’heure habituelle, un peu plus tard ou pas du tout.
J’ai même entendu des résidents de longues date dans la ville, qui se plaignaient et n’en pouvaient plus de déneiger constamment. De temps en temps, on reçoit de violentes tempêtes hivernales qui déclenchent des vents puissants et qui amènent de fortes chutes de neige avec elles. Les vols sont annulés, les écoles, les bureaux gouvernementaux et les universités un peu partout dans la province ferment. Plusieurs événements ou plans prévus devraient être revus ou annulés.. tout un casse-tête !
Ceci cause beaucoup de soucis, car souvent l’entreprise des parents reste ouverte mais pas l’école des enfants, comment gérer cet imprévu ? Ou bien en prévision d’une tempête en fin de journée, les écoles décident de renvoyer les enfants un peu plus tôt, alors que faire ?
En résumé, sa paisibilité, sa nature, son histoire, son cachet victorien et la chaleur accueillante de ses habitants lui donnent un statut de ville canadienne bien particulier; C’est beaucoup plus une ville faite pour les familles, aussi longtemps qu’on puisse avoir un travail avec salaire alléchant.
Alors si on possède un travail consistant, et on recherche une vie simple, paisible et familiale, Fredericton est l’endroit parfait !
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