Au Québec, on ne s’entend pas sur le nombre d’immigrants à accueillir, aussi devant le nombre de nouveaux arrivants, le ministère de l’Immigration a lancé lundi, une vaste campagne pour aider la favoriser l’inclusion, la compréhension et l’intégration des immigrants. La première phase de la campagne « Ensemble, nous sommes le Québec » comprend la diffusion de capsules vidéo de Québécois d’origine étrangère, dont le joueur de soccer professionnel Patrice Bernier venant d’une famille Haïtienne et la productrice et animatrice de télévision Alexandra Diaz de famille Chilienne. Au coût de 1,2 million, cette campagne se déploiera sur cinq ans et contient pour l’instant deux capsules vidéo, tournées par le réalisateur Ricardo Trogi et diffusées à la télé et sur Internet.
« Assimilationniste », « négationniste », pleine de « clichés »
Cependant, suite au visionnement de ces 2 vidéos des voix dissonantes se sont fait entendre. Haroun Bouazzi, président de l’Association des musulmans et des Arabes pour la laïcité au Québec (AMAL-Québec) a déclaré « Assimilationniste », « négationniste », pleine de « clichés » en ajoutant : « La campagne me semble tout à fait grossière compte tenu de la responsabilité du ministère ». C’est avec colère que ce Canado-Tunisien a quitté la Table de travail intersectorielle sur la prévention de la radicalisation menant à la violence, à laquelle il siégeait bénévolement à la demande du ministère de l’Immigration (MIDI), aux côtés d’une dizaine d’autres leaders de la communauté musulmane. « Le bon immigrant, dépeint par les deux publicités, ne doit pas seulement apprendre le français, il doit aussi connaître toutes les répliques de RBO par coeur. Le bon racisé ne doit pas se contenter d’être un bon joueur de soccer (le sport le plus pratiqué au Québec), il doit aussi savoir jouer au hockey », a écrit M. Bouazzi dans une lettre envoyée au ministère de l’immigration du Québec.
Certains membres de cette Table de travail sur la radicalisation, fondée en 2014 à la demande du gouvernement actuel, disent n’avoir jamais été consultés à propos de cette campagne audiovisuelle. Ils n’ont été informés que deux jours avant son lancement lundi dernier. Bochra Manaï, précise :« On est un peu le comité “ bonne conscience ”, qui légitime et valide ce que [le gouvernement] choisit de faire ». Bochra Manaï est chercheure, enseignante et citoyenne engagée, est titulaire d’un Doctorat en Études Urbaines de l’INRS-UCS. Ses recherches portent sur l’immigration, l’altérité en milieu urbain, l’identité des jeunes et les enjeux de radicalisation. Elle s’est dite « choquée » que la table de travail, qui avait été lancée pour discuter des questions d’islamophobie et de radicalisation, n’ait rien produit de probant à cet effet. « Je suis la seule chercheuse qui siège. Il faut beaucoup plus de monde et de chercheurs. »
Au cabinet du ministère, on a répondu que le choix de lancer la première phase de la campagne avec des témoignages de personnalités connues permet de rejoindre le « grand public ». « Cette phase comporte aussi un volet régional qui mettra en scène des personnes immigrantes non connues provenant d’un peu partout au Québec, ainsi qu’un volet jeunesse. » Les autres phases restent encore à planifier.
Capsule d’Alexandra Diaz
https://www.youtube.com/watch?v=JoJKk5FBZKc
Capsule de Patrice Bernier
https://www.youtube.com/watch?v=NzIc5Cqzgh0
Dans les tags utilisés sous l’article, c’est marrant que vous ne citiez que les musulmans?!
Avez-vous lu l’article?
je ne peux pas voir le video 🙁