Je nous revois débarquer tous les 7, moi, mon mari et nos 5 enfants, par -20 degrés avec nos 14 valises et le chien. C’est comme si c’était hier. Toute une aventure!
Après une nuit épique dans un motel dont je ne veux même plus me rappeler le nom, nous avons pris la route vers Chicoutimi, ville que nous avions choisi pour nous installer. Dans le mois qui a suivi, mon mari et moi avons trouvé des emplois alimentaires qui n’avaient rien à voir avec nos formations, mais qui nous ont permis de faire bouillir la marmite, même si nous étions tous les deux au salaire minimum (8$ à l’époque), de nous faire une expérience canadienne, tout en faisant des connaissances. Un an plus tard, je décidais de retourner aux études, choix que je n’ai jamais regretté puisque, à peine mon diplôme en poche, j’ai tout de suite décroché un emploi dans ma branche avec le salaire qui suivait.
Seulement, mes trois plus grands enfants (20 ans – 18 ans et 16 ans) demeuraient isolés et sans amis car les jeunes Saguenéens restaient en gang, avec les jeunes qu’ils connaissaient depuis toujours, alors après 3 ans et demi à Chicoutimi, nous avons choisi que quitter le Québec pour tenter l’aventure ailleurs, car à la base, nous étions surtout venus au Canada pour leur apporter un monde meilleur. Et une fois qu’on a franchi le cap d’immigrer, un nouveau déménagement ne fait plus peur, même s’il se trouve à un autre 7 000 km.
Direction le Yukon, où nous passâmes deux superbes années. Nous avons adoré les paysages, les journées d’été interminables, les splendides aurores boréales, la faune animalière incroyable, mais détesté la noirceur de l’hiver et surtout sa longueur. Et puis vivre dans un environnement anglais, ce n’était pas pour nous. Nous aimions trop notre langue, notre culture, donc nous avons pensé revenir au Québec. Durant notre réflexion, un jour, une amie acadienne m’a dit : « vous êtes fait pour vivre en Acadie : allez donc y faire un tour », et comme nous n’avions rien à perdre, nous nous sommes dits : allons voir. Si on trouve un job, on y reste, sinon on ira s’installer dans la belle ville de Québec, comme initialement prévu. Mais dans le mois suivant notre arrivée, mon mari et mes deux fils ont trouvé une job, ma fille aînée le mois suivant. Moi, celui d’après et dix ans plus tard, je travaille toujours dans la plus grande université francophone, hors Québec.
La vie a passé bien vite. Les enfants ont grandi, les plus grands se sont mariés : un avec une petite Acadienne et j’ai la joie d’être la mamie de deux amours de franco-canadiens-acadiens Mon aînée a choisi un Français et ma plus jeune un Ontarien.
15 ans plus tard, nous ne regrettons absolument pas notre choix et nous savons que nous finirons nos vieux jours ici. Pas question pour nous d’un retour en France, car nous aimons notre vie ici et, tout comme nous, nos enfants sont heureux au Canada. Un seul d’entre eux a tenté un retour d’un an en mère patrie, mais il est revenu en trouvant que la vie était bien plus douce de ce côté de la flaque.
Bien sûr, comme tout le monde, nous avons connu de gros chagrins en perdant nos parents et nous avons dû faire nos deuils à 7 000 km. Ce n’est pas facile, mais grâce à la webcam, aux cellulaires et à tous ces logiciels qui permettent de nous voir et de nous parler, nous restons en contact les uns avec les autres.
Je lis parfois sur ce forum que, pour certains, le Nouveau-Brunswick n’est qu’un « trou », mais pour moi, c’est une province où vivent des gens formidables, gentils et accueillants, une province où j’apprécie de revenir après un séjour à Québec, Montréal ou Ottawa. Les grands centres, c’est bien, mais à petites doses, et ce n’est pas pour moi.
D’après le récit original de Schumarette posté sur le forum de discussions.
Bonjour de Geneve, première fois que j ai pu parcourir d une histoire aussi originale et remplie d aventure (même avec une famille nombreuse, tous mes respects). Merci donc pour tout Mais aussi sur la province du N.B !
Dans quelle ville êtes vous en Acadia ?
Portez vous bien et bien cordialement
Duc
Bonjour,
J’aime beaucoup votre histoire et vous venez de me conforter dans l’idée d’immigrer au Nouveau Brunswick. Comme beaucoup de français, nous avons pensé au Quebec en 1er, mais depuis quelques temps, je me renseigne sur d’autres provinces moins prisées mais tout aussi accueillantes, dont le Nouveau Brunswick. Merci d’avoir partagé votre expérience et vos ressentis.
Bonjour,
merci pour votre histoire !
Cela m’a fait sourire et me motive encore plus dans mon choix d’une nouvelle vie au Canada.
Je vous félicite pour vos choix 😉
Bonne continuation.
Le Canada mon reve depuis toujours. Mais trop tard pour moi . Dommage