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samedi , 23 novembre 2024
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Après 8 ans de succès je quitte le Québec!

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Après 8 ans, notre expérience au Québec en matière d’intégration, de travail et de vie quotidienne est un total succès! Pourtant, nous quittons le Québec cet été et peut-être définitivement! Le but de ce « post » n’est pas de vous parler de mon projet, des mes anecdotes quotidiennes, ni de comparer la vie avant ou après. Il s’agit surtout de vous parler de certains enseignements que notre expatriation au Québec nous a apporté.

N’ignorez surtout pas les différences culturelles individuelles

Trop de gens lisent la société au travers de stéréotypes lus sur des guides, forums ou témoignages. C’est assez rassurant au début de se dire que tous les Québécois ou Canadiens agissent de la même manière ou de chercher des généralités pour trouver ses repères. Mais à la longue c’est une erreur majeure. J’ai connu des Québécois très ouverts au monde, comme très fermés, très râleurs ou très enthousiastes. En fait, il ne faut surtout pas croire que la culture d’un pays, d’une province ou d’une nation écrase toutes les différences individuelles. Bien au contraire! En fonction de qui vous allez rencontrer ici, vous aurez une expérience tout à fait différente. Souvent, on a tendance à généraliser à toute la société les comportements des premières personnes rencontrées. Si quelqu’un vous fait de grands sourires et vous accueille de façon très enthousiaste et ne vous parle plus jamais par la suite, vous tomberez dans le classique de « l’hypocrisie nord-américaine ». Et bien c’est faux, car vous trouverez toute une variété de personnalités ici, si vous êtes capables de passer au-dessus des clichés. Si en tant qu’expatrié vous avez une ouverture d’esprit et au monde importante, entourez vous de gens (natifs ou immigrés) qui sont comme vous et évitez de généraliser le comportement des autres. Le pire pour un immigrant est de tomber dans sa première semaine sur des personnes peu tolérantes ou carrément racistes : il va avoir tendance à se méfier par la suite et déverser sa haine du Québec sur un forum, alors qu’il s’agit bien souvent d’une rencontre, d’une personne et non de la société dans son ensemble. Alors, s’il vous plait, sortez rapidement de vos pensées préconçues et entourez vous rapidement des bonnes personnes et écartez poliment les autres.

Travaillez sur vous-mêmes en premier

Avant d’essayer de changer ce qui ne vous conviens pas ici au Canada, changez d’abord ce qui ne va pas chez vous. Trop de français émigrent pour des motifs ou avec des attitudes de dégoût, divorce, négativisme ou problèmes personnels avec la France, leur conjoint, leur travail ou famille. Le décor, le climat ou l’ambiance vont brusquement et grandement changer en venant ici, mais certainement pas vous. En s’expatriant on fait le choix de se mettre au défi de la façon la plus extrême possible dans une vie car vous allez tester vos limites en matière d’adaptation au changement, stabilité de votre couple, éloignement familial, capacité à se trouver du travail…. et tout en même temps de surcroît! Avant de porter le moindre jugement sur les gens ou l’organisation ici, remettez vous d’abord en question. Vous n’êtes au final qu’une poussière d’étoile dans l’histoire de l’immigration en Amérique du Nord et ce qui est important c’est surtout votre attitude, vos aptitudes et capacités (et certainement pas l’expérience anecdotique des uns et des autres et les chemins de vie des autres). Alors, intéressez-vous aux autres, mais encore plus à vous-même! Honnêtement, si vous ne travaillez pas un projet de développement personnel en parallèle de votre immigration ici, vous risquez de frapper des impasses majeures après 3 ou 7 ans. D’ailleurs après 3 ou 7 ans la majorité des européens rentrent dans leur pays avec des sentiments plus ou moins mitigés d’échec ou de réussite… et le retour et ensuite très difficile car en fait il n’y pas de retour vraiment possible dans « sa vie d’avant » (voir le point suivant).

Ne négligez pas l’impact énorme de l’expatriation ou de l’émigration

Il y aura un avant et un après, c’est évident. En s’installant au Canada, donc bien au-delà des sentiers balisés touristiques qui s’effacent après quelques semaines au pays, des changements psychologiques profonds vont s’opérer. Souvent cet aspect est négligé, mais la confrontation à soi-même dans un nouveau pays est très impactante. Soyez alors conscient, qu’un immigrant traverse des phases de découverte, d’euphorie et de dépression intenses, au grès des expériences, des saisons, etc.  Dans une vie normale, les occidentaux traversent 3 à 5 épisodes dépressifs. En faisant le choix d’immigrer ici, les étapes naturelles (et tout à fait normales) de désillusion et de déception, planifient et forcent en quelque sorte ces épisodes dépressifs. Alors, si au détour d’un de ces moments plus sombre vous n’utilisez pas vos échecs pour vous améliorer, vous aurez probablement cette attitude obsessionnelle de vouloir revenir dans « votre vie d’avant ». En réalité, votre vie d’avant est très idéalisée, et le retour direct « comme avant » et un autre défi en soi et souvent impossible tel quel. Alors, avant de comparer le prix du fromage, les salaires, la surface des logements et les mentalités, posez vous bien la question de savoir si franchir le pas d’un projet aussi majeur est quelque qui est fait pour vous et à ce moment de votre vie.

Prenez soin de vous

Trop d’immigrants français s’enlisent dans le système de santé ici. Je ne vous parlerai pas du système ici, mais je vous dirais qu’il est primordial de prendre grand soin de vous. Beaucoup de problèmes médicaux peuvent être prévenus par une bonne hygiène de vie. Il est très facile de trop manger en raison du stress, de consommer trop de sucre (on divise par deux la quantité de sucre des recettes ici) ou trop gras avec ce que l’on appelle la nourriture réconfortante (comfort food), très appréciée ici (hot-dog, poutine, pizza, trucs remplis de fromage fondu, etc.). On trouve d’excellent produits, alors faites attention à ce que vous mangez et surtout cuisinez le plus possible et ne consommez pas de produits transformés qui sont terribles pour la santé ici (plus qu’en France). Ensuite, le froid et l’hiver sont très demandants : ne négligez pas de bien vous protéger et vous soigner ici. Faites du sport, lavez vous les mains souvent (surtout avec des jeunes enfants), car les rhumes et sinusites peuvent rapidement devenir chroniques avec les conditions de climat locales. Épargnez votre dos en prenant un contrat de déneigement et faites un sport intérieur et extérieur dès que les conditions sont favorables. Même avec du vent, du froid ou de la neige, pas d’excuse pour ne pas sortir des vêtements chauds et des raquettes! Si vous ignorez de prendre soin de vous et plus que dans votre pays d’origine, vous constaterez après le 3 ou 4ème hiver vos kilos en trop et une santé générale qui va rapidement se dégrader. Ne laissez trainer aucun bobos, demandez conseil, documentez-vous. Le système ne vous prendra jamais par la main ici, et les délais d’attente sont longs.

Le Québec n’est pas une finalité

Enfin, je vous dirais que si vous immigrez assez jeune quelque part pour finir votre vie, c’est un non sens qui peut s’avérer parfois évident après 7 ou 10 ans. L’expatriation est une expérience tellement transformatrice, qui est faite de doutes et de remises en question, que votre vie ne sera plus vraiment la même après. Ainsi, cette finalité, ce projet qu’était le Québec ou le Canada peut se transformer en mur au fond d’une impasse. De toute façon, après 3, 7 ou 10 ans vous devrez procéder à des ajustements ou changements de vie, avec la même dynamique qui vous a poussé à venir ici. Alors, pour certains, ce sera un nouveau départ ailleurs au Québec, au Canada ou dans le monde! Ce n’est aucunement un échec de partir, c’est tout simplement le début d’une autre étape de votre vie!

D’après le récit de wapman posté sur le forum de discussions.

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20 commentaires

  • J’ai vécu presque 4 ans au Québec et je trouve que votre récit est très réaliste et objectif, je partage complètement 🙂
    Bonne route pour la suite 😉
    Cathy

  • Mille merci pour ce commentaire réaliste sur ce que c’est d’être expatrié. Sur ce qui nous fait grandir , avec le positif que le négatif .

  • J’ai quitté le Québec pour la France par amour. J’y ai vécu 14 ans. Je suis revenue vivre au Québec 13 mois pour finalement choisir consciemment de revenir en France et ce, pour de bon. Vos propos sonnent parfaitement justes. Pour ma part, je ne regrette rien.. j’ai acquis une sagesse et une paix profonde de ces aventures. Merci! Nathalie

  • Le Québec est pour les Québécois, Montréal est pour les immigrants qui s’y installent mais ne se mêlent pas plus que cela. Les Noirs restent entre eux, les arabes aussi, les italiens, grecs, chinois, juifs (…) ont leurs quartiers, leurs épiceries, leurs lieux de culte, leurs fêtes… Montréal est encore plus multiculturel aujourd’hui qu’il y a 15 ans à tel point que le français est quasiment devenu optionnel dans les magasins.
    Je discutais cet hiver avec un marocain au Québec depuis des années. Il se marriait… mais avec une femme qu’il faisait venir du Maroc. Ca m’a rappelé un peu l’Allemagne ou les couples sont très rarement mixtes. Les Allemands entre eux; les turcs entre eux; les noirs entre eux; les asiatiques entre eux…
    L’immigration a un impact sur nous comme sur la société d’accueil.
    Personnellement, je crois qu’elle est néfaste pour les deux.
    L’expatriation est un enrichissement; l’immigration en absorbe tous les défauts.
    S’installer au Québec quelques années et à ses frais, pour approcher le statut de l’expat, ca peut être un pis aller. Mais couteux. Ca peut-être aussi un passeport pour rebondir ailleurs dans le monde, ou revenir en France où la vie peut être très sympa, à condition d’éviter Paris et sa couronne et toutes les grosses villes françaises ou la haine des populations immigrées devient un véritable fléau qui déprime un pays au complet.

    • Bonjour Yann, je n’aime pas trop la façon de vous prononcer les couleurs « noirs » dans vos textes. Si vous souhaitez évoquer la couleur, pourquoi ne pas l’évoquer pour tout le monde : beige (pour les arabes), jaune (pour les chinois), blanc (pour vous ???) pourquoi le « noirs » ??? c’est une forme de racisme et de discrimination, vous qui êtes au Québec et qui apprennent les valeurs québécoises ???

      • Les valeurs québécoises … Ça dépend où. La tolérance, l’ouverture d’esprit, l’acceptation, … A Montréal oui.

        En région …, ça arrive plusieurs fois que les personnes que je croise emploient des mots biens pires pour les personnes africaines. Il y a même eu une dame qui a dit au caissier du couché tard … Vous avez vu ? Vu quoi ? Vous avez vu, le client d’avant il était noir. Et pourtant c’était une Québécoise pur jus.

      • Lucie , on se calme. Noir en Français est un adjectif utilise pour décrire les gens de race noire qu’ils viennent d’ Afrique ou des Amériques. Il n’a rien de péjoratif. Blanc est aussi utilise pour décrire les gens dont la peau est blanche qu’ils viennent, d’Europe, d’ Océanie ou des Amériques. Il n’a rien de péjoratif non plus. Pas la peine de prendre la mouche, son commentaire n’etait pas déplacé.

    • Salut Yann,
      J’ai bien aimé ton commentaire qui est plein de vérité et de réalisme sur le Québec. Dis moi, serais-tu le Yann qui avait un blog ‘canadamonregal’ il y a quelques années de ça ? Je te lisais souvent à l’époque et j’aimerais bien savoir ce que tu deviens ainsi que tes amis de l’époque. Je suis en projet d’immigration et j’aurais plein de questions à te poser. Cordialement.

    • Salut Yann,
      J’ai bien aimé ton commentaire qui est plein de vérité et de réalisme sur le Québec. Dis moi, serais-tu le Yann qui avait un blog ‘canadamonregal’ il y a quelques années de ça ? Je te lisais souvent à l’époque et j’aimerais bien savoir ce que tu deviens ainsi que tes amis de l’époque. Je suis en projet d’immigration et j’aurais plein de questions à te poser. Cordialement.

  • Merci pour ce témoignage plein de vérité et où je me retrouve totalement dedans. Ça fait 7 mois que mon conjoint et moi somme arrives et les moments durs sont fréquents. Merci pour tous vos conseils. Je vous souhaite une belle été heureuse nouvelle étape dans côté vie

  • Merci pour vos bons mots. Non on ne rentre pas en France. Si certains souhaitent échanger plus longuement concernant une deuxième expérience d’immigration ou des chemins de vie faites d’expériences au long cours plusieurs pays, n’hésitez pas à m’écrire en privé!

  • Merci pour ce regard plus ample et tout à la fois plus ajusté, sur ce que peut donner à vivre une immigration, qu’elle soit au Québec, Canada, ou même ailleurs… J’ai trouvé cela assez juste, et très prévenant.
    Pas exclu que ça me serve bien, pour ce projet que j’entretenais, de repartir un jour au Québec… ou finalement peut-être plus (?!)

  • Ce texte est plein de sagesse, c’est bien dommage que vous partiez. Bonne chance dans votre nouvelle vie (signé une Québécoise).

  • J’allais écrire un post sur l’expatriation après avoir vécu 4 années sur la côte ouest des US et je trouve votre approche très juste. L’expérience de chacun peut être très différente selon les circonstances, littéralement d’un jour à l’autre, tout peut changer et c’est valable n’importe où, ce qui change c’est la capacité à réagir aux impondérables, souvent sans aide de la famille ou des amis proches. Je ne sais pas où vous vous rendez mais je peux vous assurer que rentrer en France est très compliqué de nos jours, la raison pour laquelle nous immigrons bientôt au Canada. la société Française est cassée, déprimée et résignée, l’effet direct des lois sociales depuis 40 ans a profondément modifié l’attitude des Français à l’égard du travail et de l’argent alors que le monde prenait le chemin inverse, celui de la mondialisation. Une chose à ajouter à votre « papier » c’est la compatibilité, tout le monde n’est pas « compatible » avec la société Nord-Américaine, il faut analyser son cas particulier avant de se lancer. Bon vent à vous 🙂

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