Nous vous avons parlé cette semaine du grand manque de main d’oeuvre sur le marché de l’emploi canadien. En effet, selon la Banque de développement du Canada (BDC), 40 % des employeurs au pays ont de la difficulté à embaucher des employés.
Mais la même étude a permis de mettre en lumière une donnée surprenante pour les analystes: les réticences des employeurs du Canada à faire appel à la main d’oeuvre immigrante. En effet, selon les résultats de cette enquête, ils préfèrent embaucher du personnel moins qualifié ou plus jeune et de le former en entreprise, ou encore des retraités ou même augmenter les salaires, plutôt que de recruter des nouveaux arrivants.
En effet, en répondant à ce questionnaire, les employeurs canadiens ont affirmé qu’avec la pénurie actuelle 43% d’entre eux cherchent d’abord à recruter des travailleurs moins qualifiés, ensuite 40% étaient d’accord avec l’embauche de travailleurs plus jeunes, 35% approuvaient l’idée d’une meilleure rémunération en augmentant les salaire et le tiers étaient d’accord avec l’embauche de retraités. De cette analyse, seulement 18% étaient prêts à se tourner vers le recrutement d’immigrants. La proportion d’employeurs canadiens en désaccord avec l’idée d’embaucher des immigrants montent à 57% selon les résultats de cette étude.
Les responsables de l’enquête ont été surpris par les résultats surtout parce que les immigrants représentent le plus important bassin de population disponible pour répondre à la situation actuelle de pénurie. Un des économistes en chef à la BDC hésite de parler de discrimination. En effet, selon Pierre Cléroux, « il faut changer nos façons de faire […] Il faut recruter des gens qui sont sous représentés dans le marché du travail et ce ne sont pas que les immigrants; on peut parler de personnes qui ont des limitations fonctionnelles, qui sont aussi sous-représentées, et des Autochtones également. »
Toujours selon lui, il y a quelques éléments d’explication comme le fait que la pénurie est une récente réalité depuis environ 2 ans au Canada, en plus les immigrants n’ont souvent pas d’expérience au Canada et n’ont pas souvent la formation que recherchent exactement l’employeur.
D’autres analyses plus poussées seraient nécessaires pour comprendre mieux cette hésitation face à cette nouvelle main d’oeuvre.
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