Écrit pa Tania:
bonjour Vero,
j’ai lu ton message et tu as bien raison sur ce que tu dis au niveau des couples.Nous nous sommes un couple immigrant-immigrant, avec deux enfants en bas ages.Cela fait bientot deux ans que nous sommes ici et inutile de dire que les premiers mois ont été un enfer. Un enfer pourquoi? Car nous n’étions plus d’accord sur notre venue.Moi’ pourtant j’étais la plus motivée, lui voulait venir mais n’était pas sur de son coup. Nous avons meme encore hésitée à Roissy, à la douane on se posait la question (on y va ou on y va pas).Et puis cela faisait deux ans que l’on préparait notre départ et on était content…bref!Nous voila arrivé à Montreal, alors là , le mari enchanté dès le premier instant, et moi, deçue, pourquoi?et bien aussi bizarre que cela puisse paraitre, je n’en sais rien.On a eu un logement de suite, au bout de 15 jours Bruno a trouvé un job dans son domaine (il est administrateur reseaux), avec le meme salaire qu’en France, bref, tout se passait bien. Par contre, probleme pour l’école de ma fille qui n’avait pas l’age pour rentrer en première année, probleme qui s’est arrangé peu de temps après. Tout allait bien, sauf moi. Et oui, mon mari s’integrait moi pas, alors bonjour les conflits, on ne se parlait plus, on se disputait, je voulais rentrer, en plus pour tout arranger je frequentait des Francais qui ne se plaisait pas et qui sont repartis depuis, enfin pour moi tout était nul, le climat, les gens,je ne le cache pas, en fait j’ai fait une petite depression.Heureusement nous sommes en couple depuis 20 ans, nous avons appris a nous connaitre , mon mari a été très tolérant et je crois que j’ai fini par faire de gros efforts. Depuis quelques mois tout est rentré dans l’ordre, nous sommes toujours ensemble, nous nous aimons toujours autant, maintenant nous sommes aussi bien integré l’un que l’autre, nous avons beaucoup d’amis Québécois et juste un couple Francais, mais au Quebec depuis 6 ans (ils ne veulent plus vivre en France), les enfants ont leurs amis et leurs activités. Moi j’ai choisi de rester chez moi, mon conjoint a toujours le meme boulot qu’au début et a d’ailleurs dejà eu une augmentation, une vraie, pas comme en France….la vie est tellement belle qu’on a l’impression d’etre ici depuis des lunes.
Alors je crois qu’il ne faut pas se decourager, et quand on aime vraiment quelqu’un on fait beaucoup d’efforts, et je ne regrette rien, ce que je peux dire c’est qu’il faut aussi faire attention à nos frequentations.
Comme quoi nous revenons toujours à la meme chose, l’immigration n’est pas facile meme si elle est bien préparée, peut etre trop bien d’ailleurs, car des deceptions on en a forcement sinon ce serait trop facile, et surtout ne PAS SE DECOURAGER.
J’ai encore des coups de blues parfois mais rien a voir avec le debut, mais ce qui m’aide beaucoup c’est que j’ai des activites, je ne m’ennuie pas et je m’occupe de mes enfants, chose que je ne pouvait pas faire en France, c’est vrai.
Et depuis nous avons visite les regions et je crois que de voir autre chose que seulement Montreal m’a fait aussi du bien. Quand je dis aue j’ai des coups de blues, c’est parce que les amis me manque quelquefois et la famille.Mais je vais les voir l’été prochain.
Il ne faut pas lacher….et surtout ne pas regretter, c’est tellement enrichissant…deja au bout de 2 annees.
bon courage.
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Écrit par Tessy:
Salut!
Pour Répondre à ta question « crois-tu que tu te serais sentie aussi intégrée à la société Québécoise si tu étais toujours avec ton premier mari et non pas l`épouse d`un pur-laine », d`après moi cela aurait été plus long et plus difficile (là c`est mon PC qui parle) mais franchement…NON, en tout cas pas avec ce mari là.
Pourquoi plus long et plus difficile? eh! bien tout simplement parceque l`ex (même si il avait fait le choix de venir vivre lui aussi ici) ne s`adaptait pas.
Quand à moi, ma décision fut prise le jour ou j`ai recu mon visa d`immigrante.
Tous les couples non-mixtes que j`ai connus ici ont eût beaucoup plus de difficultées d`adaptation, mais là encore je parle d`après mon expérience personnelle.
Mais ils ne repartent pas tous pour autant. Je connais un couple d`immigrants d`origine Portugaise d`une cinquantaine d`années qui sont là depuis 30 ans et qui chialent encore.
Mais par contre ce qui est drôle, c`est que lorsqu`ils ont de la visite du Portugal et que cette visite critique ici, ils défendent leur Québec plus que tout… Alors que penser? Leurs enfants (la 2e génération) eux étant nés ici sont évidemment chez eux.
Mais comme je l`ai dit, c`est mon expérience personnelle, peut-être qu`il existe des couples non-mixtes qui se sont facilement adaptés (ca m`étonnerait quand même).
Emma et son chum ont l`air en tout cas d`être sur la bonne voie, j`espère que l`on pourra suivre assez longtemps leur histoire pour qu`ils puissent nous prouver le contraire.
TESSY
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Écrit par Vero:
Si je peux me permettre de donner mon avis sur la question …
Bien sûr, tout est une question de personnalité et d’ouverture sur les autres mais je pense aussi l’adaptation peut être plus rapide dans un couple « québécois-immigrant » que « immigrant-immigrant » … En effet, quand on est à deux à être immigrant, on est 2 à devoir repartir de zéro, se refaire des amis, retrouver un boulot, etc. etc. Evidemment, peut être que dans ce cas, on se comprend peut être mieux parce qu’on vit la même chose, les mêmes difficultés mais il y a aussi le risque qu’un des 2 s’adapte beaucoup plus vite que l’autre et c’est là que les difficultés commencent … soit le couple est très fort (ce n’est pas donné à tout le monde … et en plus, ce n’est pas forcément celui qui était le plus motivé à partir qui s’adapte le mieux) et celui qui parvient à s’adapter plus vite « attend » l’autre, l’encourage et le soutient (ça ce serait la situation idéale) soit les tensions dans le couple augmentent, l’écart entre les 2 s’intensifie (un veut rester l’autre veut rentrer « a la maison ») et ça risque de mal se finir. D’autre part, dans un couple « immigrant-immigrant », si l’intégration ne se fait pas bien, il y a le risque de se refermer sur soi, sur son couple et de se dire « on est bien nous deux … pourquoi on irait voir ailleurs et chercher à rencontrer les autre ? »… et là je pense que ça ne ferait que freiner encore plus l’intégration. Avec l’exemple d’Emma et Antony, on a exemple d’intégration qui a l’air bien partie pour bien se dérouler mais il faut dire que, par exemple, Emma n’a pas attendu des mois et des mois pour trouver un boulot, après qu’Antony en aie trouver un … je voudrais donc poser la question suivante à Emma : ne pense tu pas qu’au bout d’un moment, si tu avais vu évoluer Antony dans son boulot et que toi tu n’en avais pas trouvé, ce serait devenu un peu plus difficile pour toi ? ceci dit, même si tu étais très heureuse pour lui …
Pour ce qui est du couple « québécois-immigrant », on est dans une situation où généralement un des deux a son boulot c’est amis et c’est par ce biais là que l’intégration de l’immigrant se fait … en fait, je dirais qu’il y a là, dès le départ, une sorte de « kit d’intégration près à l’emploi » dans le sens où on commence déjà par se faire rapidement des premiers amis québécois (dans l’entourage du conjoint) au lieu que les premiers amis sur place soient des immigrants rencontrés au MICC et qui doivent aussi s’adapter (même si ces amitiés là ne sont pas à négliger non plus). Par contre, reste à savoir si l’immigrant pourra « utiliser » (je n’aime pas ce mot quand il s’agit d’amis) ce « kit » correctement ? Autrement dit, même si à la base ce deuxième couple part, à mon avis, avec un avantage, c’est surtout un avantage au point de vue de la rapidité, pas nécessairement de la facilité … et en fait, cet avantage, vous pouvez peut être l’avoir même si vous n’êtes pas dans un couple mais que vous avez déjà de très bons amis sur place.
Quoi qu’il en soit, l’immigration semble être un test radical pour juger de la qualité d’un couple ;o)
Vero
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