Le vendredi 31 juillet 2020, c’est LA JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA FEMME AFRICAINE; La pandémie COVID-19 a certes perturbé nos vies et nos agendas mais elle n’a pas eu raison de ceux en quoi nous croyons le plus et travaillons pour… les Femmes que nous sommes, nos valeurs, nos sources de motivations, notre intégration socio-professionnelle et les raisons de nos luttes demeurent intactes. C’est pourquoi le regroupement des Amazones d’Afrique et du Monde tient a souligner la JIFA 2020 pour sa 5ième édition en Mauricie au Québec en union avec toutes les femmes africaines a travers le monde.
Au delà d’un rêve d’émancipation
Aujourd’hui, puisse ce rêve devenir une réalité, une action pour souligner la journée internationale de la femme africaine et surtout sortir de l’ombre cette femme africaine. Une occasion, d’emboîter le pas à la marche du pain et des roses des femmes du Québec et à la marche mondiale des femmes. La femme africaine, la femme invisible, la femme racisée, la femme cheveux crépues trop longtemps restée invisible et silencieuse ne veut plus se taire et suivre la masse. Elle veut dire ce qu’elle pense et croit, elle veut prendre sa place, elle veut se mettre en mouvement. Comme le dit le slogan de la marche mondiale 2020: ‘’Résister pour vivre, Marcher pour transformer!’’La femme africaine veut se mettre en mouvement dans ce renouveau vers le changement pour une société plus égalitaire, juste et solidaire.
La femme africaine en Mauricie ne veut pas être en reste de ce mouvement féministe. Comme l’écrivait récemment et avec raison la journaliste Noémie Mercier dans l’actualité du 17 juin 2020: ‘’La femme Noire, elle, n’est le porte-étendard ni du combat anti-raciste, ni de la lutte pour l’émancipation des femmes; elle est considérée, dans l’un comme dans l’autre, comme une sous-question, une exception, voir une distraction. Doublement atypique, doublement marginalisée, elle tombe entre les mailles du filet.’’
Des révendications pour la femme africaine
Aujourd’hui, la femme africaine est partout dans le monde, depuis son Afrique berceau de l’humanité, jusqu’aux confins de l’Asie, de l’Amérique, de l’Europe et partout comme immigrée, femme libre d’expression et citoyenne du Monde. Elle travaille, s’instruit, gère, entreprend, ose, s’engage, éduque, s’implique dans sa communauté…contribue à sa façon a son émancipation…mais les revendications demeurent les mêmes. Outres celles sur la pauvreté, la violence et la justice climatiques auxquelles elle demeure solidaire, elle souhaite redire et signer les revendications directement liées a sa cause, à la cause de la femme africaine.
‘’Puisque les femmes migrantes, immigrantes et racisées sont victimes de discrimination systémique, sexiste et raciste, elles exigent la mise en place de mesures inclusives, qui tiennent compte de la complexité de leurs parcours d’intégration et leur garantissent un accès aux services et la pleine réalisation de leur statut migratoire. Elles demandent au gouvernement de reconnaître et de prendre en compte les expertises des groupes qui défendent les intérêts de ces dernières.’’ Ces dernières, ces invisibles, ces oubliées sans jeu de mots (…)
Une motion visant a célébrer le 25 ième anniversaire de la marche féministe Du pain et des roses
Rappelons-nous, Le 26 mai 1995, c’était le coup d’envoi de la marche du pain et des roses, 10 jours et 250 kilomètres de marche contre la pauvreté. Pour citer Manon Massé: « Les femmes autochtones main dans la main, immigrantes main dans la main avec des lesbiennes main dans la main avec des croyantes main dans la main avec des syndicalistes main dans la main avec des femmes de 18 ans main dans la main avec des femmes qui en avaient 80 et des poussières. En regardant cette marée de femmes épuisées mais fières en maudit, je ne voyais plus la distance qui nous séparait les unes des autres. Je voyais des féministes marcher ensemble pour soulager le fardeau de toutes les autres femmes. Ce jour-là, le mouvement des femmes s’est rejoint dans toute sa diversité, et je me suis permis de croire, juste pour un instant, qu’on allait déplacer des montagnes. Mais 25 ans plus tard, on est encore loin de la ligne d’arrivée. Ce sont des femmes qui s’épuisent au front dans nos hôpitaux. 90% des infirmières sont des femmes. Ce sont des femmes qui prennent soin de nos aînés dans les CHSLD. 88% des préposées aux bénéficiaires sont des femmes. Ce sont des femmes qui soignent nos malades, qui gardent nos enfants, qui nous servent à la caisse. Reconnaître le fardeau qu’elles portent, reconnaître la valeur de leur travail, ça ne devrait pas prendre une marche de 250 kilomètres.’’
C’est au tour de la femme africaine: ‘’réduire encore davantage les inégalités entre les hommes et les femmes, ainsi qu’entre les femmes elles-mêmes.’’
C’est au tour de la femme africaine de relayer ce discours avec et pour toutes les femmes du Québec. ‘’Inviter nos gouvernements à saisir l’occasion d’élaborer un plan de relance pour le Québec qui vise à réduire encore davantage les inégalités entre les hommes et les femmes, ainsi qu’entre les femmes elles-mêmes.’’
Entre les femmes elles-mêmes…
Et plus du tiers de ces femmes sont issues de l’immigration. Plus du tiers des quelques 250000 des aides soignantes et des préposées aux bénéficiaires au pays sont des immigrantes. 29,9 pour cent de ces gens sont des Noirs et en majorité des femmes.
« Nous devions marcher pour affirmer notre existence et notre résistance. Nous remettre en mouvement. » (Le Devoir, 9 juin 2015) Diane Matte
Une date sacrée et des pionnières
La journée internationale de la femme africaine a été initiée on en parle , mais son intuition première remonte pourtant à il y a un peu plus de cinquante ans…
Le 31 juillet a été consacré « Journée de la femme africaine » à l’occasion du premier congrès de l’Organisation Panafricaine des Femmes (PAWO en anglais) qui s’était tenu à Dakar, au Sénégal, le 31 juillet 1974.
La date historique de 1962 souvent retenue pour cette journée est le 31 juillet 1962. Ce jour là, à Dar es Salaam (Tanzanie), des femmes de tout le continent africain s’étaient réunies pour la première fois et avaient créé la première organisation de femmes, la « Conférence des Femmes Africaines » (CFA).
Un rôle de pionnières et une lutte a continuer
Le rôle historique joué par les femmes en Afrique témoigne de leur capacité de réaliser et conduire les changements sur le continent. Souvenons-nous que les peuples africains se libéraient alors peu à peu de la tutelle des pays colonisateurs.
La libération totale du continent africain, l’élimination de l’apartheid et l’instauration d’une justice commune qui défende les droits de l’Homme en tant qu’être humain, devenaient alors les objectifs prioritaires du mouvement.
Aujourd’hui avec l’immigration, la femme africaine se retrouve un peu partout dans le monde et ici au Canada, ici au Québec, ici en Mauricie, ici , Trois-Rivières dans nos régions, villes et villages. Cette femme ne veut pas être une victime comme dit le poème KAMA par la présidente des Amazones d’Afrique et du Monde en Mauricie…
KAMA: La femme de la terre KAMA, la terre du Soleil, l’Afrique.
La fois où je me suis aimée pour vrai, J’ai compris que j’étais une femme, une femme Noire, Une femme de la terre KAMA, la terre du Soleil, l’Afrique.
Ce jour-là je me suis aimée pour vrai J’ai compris que tout être humain avait le droit de se questionner face à la différence
Ce jour-là je me suis aimée pour vrai Je n’allais être la victime de personne, mais la lampe dont il a besoin pour éclairer son ignorance.
J’ai compris que j’avais une mission; Faire de cette femme Noire une meilleure version d’elle-même dans chaque sphère de sa vie…et en faire une oeuvre d’art. Comme l’argile dans les mains du potier me laisser pétrir, recréer, réinventer… Je suis la potière, je choisi la forme…et je l’aime MA COULEUR…elle est vie et action.’’
Du chemin a été parcouru, du chemin reste à parcourir !
Puissent les chants des femmes africaines résonner dès l’aube jusqu’au prochain lever du soleil et les tam-tams parleurs retentir et éveiller les consciences du peuple! Car c’est finalement au peuple de faire changer les choses (…) et aux femmes africaines elles-mêmes de changer leur destin.
Bonne journée internationale de la femme africaine a Trois-Rivières, en Mauricie au Quebec et partout dans le Monde. Comme le dit la devise des Amazones du Raam: ‘’Un peu plus haut, un peu plus loin, ENSEMBLE!’’
Bonne JIFA 2020 du renouveau!
Elvire B Toffa (Entrepreneure et Présidente du Raam)
Bonne journée à toutes les femmes Africaines et plus particulièrement à toi Elvire, une femme engagée pour la cause de tes soeurs Africaines! 😉