Si on regarde en 1975-1976 par exemple, le Québec dépensait 15,7% de son budget à la santé et tout allait super bien à cette époque. En 2000-2001, les dépenses ont augmenté à 16,8% du budget total.
Il est clair que les administrations publiques font face, dans ce dossier, au plus important défi de l’heure. Le financement des soins de santé est devenu un gouffre sans fond, et il semble que plus on y injecte de l’argent, plus les services se détériorent.
Dans ces conditions, il serait peut-être utile de situer les dépenses de santé, au Canada, dans leur vrai contexte.
Cela peut sembler étonnant à première vue, mais le Canada fait déjà, dans le secteur de la santé, un effort financier beaucoup plus important que la plupart des autres pays industrialisés.
Regardons les chiffres des pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui regroupe surtout des pays riches, et quel est le pourcentage du produit intérieur brut consacré aux dépenses de santé. Le rapport avec la taille de l’économie permet d’évaluer facilement l’effort collectif que chaque pays doit fournir. On s’aperçoit que le Canada arrive cinquième au classement. Si on traduit ces chiffres pour obtenir les dépenses par habitant, on a une meilleure idée des soins offerts à la population. Par exemple, le Portugal, compte tenu de la taille de son économie, fait un effort bien supérieur à celui de l’Irlande. Mais comme l’Irlande est plus riche que le Portugal, les dépenses per capita y sont plus élevées. À ce classement, le Canada obtient la quatrième place.
Autrement dit, parmi tous les pays riches, le Canada figure parmi ceux qui dépensent le plus pour la santé. Enfin et surtout, si on fait la moyenne des pays de l’OCDE, on s’aperçoit que la moyenne des dépenses de santé, dans les pays riches, se situe à 8,3% du PIB. Pour comparer des comparables, ce chiffre exclut les membres les moins riches comme la Pologne, le Mexique, ou la Corée du Sud. La moyenne dans les pays membres de l’Union européenne est de 7,9%. Avec des dépenses de 9,3%, le moins que l’on puisse dire, c’est que le Canada est loin de souffrir de sous-financement.
Qu’est-ce qui ne va pas, alors? Comment se fait-il que nous dépensons beaucoup plus d’argent que les autres, pour le lamentable résultat que l’on sait?
C’est que, derrière ces chiffres, se profile une réalité qu’il est grand temps d’aborder franchement en ce pays: les dérapages du système de santé ne sont pas dus à un manque de financement, mais à de très graves défaillances administratives. Autrement dit, le réseau coûte trop cher parce qu’il est mal géré. Au lieu d’y injecter des milliards additionnels, il faudrait bien qu’un jour, on décide d’attaquer ce cancer.
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Sujet: Re: Stop les faussetés sur la santé!
De: k2
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29 Novembre 2001
Bonjour.
D’un autre côté, la réponse la plus simple à la mauvaise gestion est le sous-financement. Il suffit de savoir faire des soustractions! Au lieu d’optimiser, on retranche à droite et à gauche jusqu’à tomber sur un budget en apparence équilibré.
La vision du ministre de la santé du Qc est simple (ou simpliste?). Il donne aux hôpitaux un budget à respecter et leur dit de se débrouiller comme ils l’entendent. Le seul but est de ne pas le dépasser. Et lorsque les hôpitaux se plaignent de ne pas y arriver, c’est là qu’on devrait se poser la bonne question : le problème vient-il du budget ou de la gestion?
Cala sous-entend bien sur une remise en question complète de l’approche. Mais, comme l’a soulevé Redflag, avant que les hauts fonctionnaires soient déboulonnés de leurs sièges… Et puis, habituellement ce sont les économistes qui ont le dernier mot!
Bonne (première) journée (sous la neige).
Fabien
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