Salut la gang,
En réponse aux messages de Lilly, Décibel, Le Marquis, K2… je voulais ajouter mon grain de sel pour les futurs nouveaux arrivants.
Dites-vous qu’ici c’est une autre planète. Personne ne vous attend. L’Amérique assez protectionniste, mais l’Amérique offre des chances. Alors oui, certains trouvent un boulot équivalent en un mois, et peut-être que d’autres après 6 mois n’auront rien trouvé d’équivalent.
La remarque de Le Marquis est pertinente: aux Québec comme aux USA, il faut souvent passer par des petits boulots avant d’arriver à un poste dans son domaine et ses compétences. J’ai personnellement emballé les jeux video d’Ubi Soft, trié le courrier du Canadien National, préparé des documents chez Xerox et fait des inventaires pour Bell, ouvert des boîtes, inventorié, dépanné, commandé des tas de trucs dans mon actuelle compagnie.
Autre remarque : ne pas confondre expatriation et immigration. L’expatrié, dans le sens qu’on lui donne, arrive avec un travail et un visa temporaire. Autrement dit, la plus grosse difficulté est passée, et côté finance, l’installation est payée par la compagnie ! L’immigrant arrive sans travail, et c’est une toute autre affaire que de trouver un travail dans un pays qui ne connaît pas vos dilplômes et de s’installer !
Lilly a raison, venir en famille à 40 ans est plus risqué que seul à 25-30 ans. Mais cela semble évident non ??? De la même façon, un jeune célibataire sera plus enclin à travailler de nuit qu’un père de famille avec 10 ans d’expérience de travail… Encore une évidence.
L’humilité : voilà un gros problème pour nous Français, habitués sans même nous en apercevoir à penser que tout ce qui est français est une référence : les diplômes/l’éducation, la bouffe, les transports, les routes, les autos, et j’en passe. Je conçois qu’il paraisse difficile de se dire, qu’en ayant travaillé des années, on va devoir repartir d’en bas ou presque. Mais c’est pourtant ce qu’il faut envisager.
Le problème est à la fois culturel et conceptuel : en France, on change rarement de boulot, on trouve difficilement un boulot, tout bouge lentement. Alors on s’imagine peut-être qu’une fois livreur de pizza ici, on restera abonnés aux petits boulots. Mais justement, c’est la différence majeure entre l’Amérique et l’Europe. Tout est plus dynamique ici. Votre situation peut s’améliorer vite, comme elle peut se détériorer assez vite aussi. On est loin des plans pantouflards à la française « finalement, je fais ma demande à la SNCF, et toi » ? « Moi, à EDF », « Euh, moi à l’Éducation Nationale »…
Côté relationnel, encore une fois, ici, nous sommes en présence de Nord-Américains. Oubliez votre agressivité, devenue une défense naturelle en France, que ça soit en voiture ou avec la caissière du supermarché. Les gens sont plus cools, plus respectueux, moins critiques, plus positifs. On vient ici pour faire des efforts (on veut s’intégrer ou non ?), pas seulement pour admirer les couleurs de l’automne. Encore une fois, ici est une autre planète. Ça me fait drôle de (re)dire ça, car je n’ai plus trop l’impression d’être sur une autre planète après presque 3 ans ici. Mais pour les nouveaux arrivants, le choc est parfois rude.
Dernière remarque, mais qui me semble encore une évidence (il semble qu’il faille les répéter :-)). Il est évident que la conjoncture économique actuelle rend l’immigration plus difficile !! Si la conjoncture économique est meilleure en France à l’heure actuelle, hé bien restez en France ! Honnêtement, il suffit de regarder les nouvelles sur TF1 pour s’apercevoir que ça va pas fort non plus.
Dites-vous que même au plus fort des crises, des immigrants sont arrivés ici et ont quand même fait leur trou. Sûrement moins vite qu’en période de croissance, mais est-on maître de tous les paramètres ? Certainement pas, mais comme disait mon prof de géo, la vie c’est juste une question de choix. Et on est maître de ses choix, non ?
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