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Plus je connais le Canada…plus j’aime le Yukon.

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Plus je connais le Canada…plus j’aime le Yukon.

Plus je connais la Chilkoot lager, moins j’aime l’Alex Keith.

Je suis désolé. Plusieurs d’entre vous m’avaient écrit pour me poser des questions sur le Yukon et je n’ai pas répondu. Pas que je n’avais pas le temps, ni que ça m’ennuyait, ni que je suis impoli, mais mon vieil ordi que je traîne depuis 2 ans de villes en villes, n’allait plus. Mon disque dur a explosé, je l’ai reformaté, puis j’ai tout réinstallé ce que j’avais oublié de sauvegarder sur des CD, et patati et patata… mais bon, je vais pas vous embêter avec tout ça. Tout est réparé maintenant, j’ai même une connexion Internet à la maison et par beau temps, je surfe à la vitesse vertigineuse de 28K.

Donc même si j’ai perdu les courriels que vous m’avez envoyés sur l’adresse kroston (mais c’est normal vous pouviez pas savoir que j’avais plein d’autres adresses), je me souviens que vous vouliez mon avis à propos du Yukon, sur le travail potentiel, la vie, les différences avec les autres places, etc. Bref, toutes ces questions habituelles qu’on se demande en immigrant quelque part pis qui nous font hésiter à partir, de peur de perdre ce qu’on a et qu’on aime bien, pour ce qu’on ne connaît pas et qu’on n’aimera peut-être pas… eh bien, petits veinards, j’ai rassemblé quelques notes plic ploc, dont je vais vous abreuver collectivement en toute objectivité.
D’abord, si vous avez des hésitations, continuez d’hésiter encore un peu avant de ne pas y aller. Mais si le Yukon vous fait déjà rêver : alors allez-y sans vous retourner, mais attention, car ça risque d’être encore mieux… bon, je vais commencer autrement, sinon ça va devenir un peu trop mêlant. Reprenons depuis le début.
Le Yukon, avec l’Alaska, forment un seul et unique pays. Un peu comme le Québec sans le Rest of Canada, mais ici aussi c’est un fantasme. Cette région assez isolée, à peu près pas très grande comparativement aux 2 autres territoires, est quand même assez privilégiée par rapport aux autres trous gigantesques du pays, car elle renferme au même endroit un peu tout ce qu’on pourrait souhaiter et pas encore trop de monde pour en abuser. À peu près tout le monde de plus de trente ans est né ailleurs. Et quelques milliers de touristes se mêlent à la grande famille recomposée des habitant yukonnais dès le début de l’été pour profiter avec elle des agréments locaux : Histoire, golf, culture, pêche, jolies auto-stoppeuses, nature presque inviolée, chaleur humaine, bonnes jobs intéressantes et bien rémunérées, plaisance, bonne bouffe, français, anglais, allemand, tout ça pas nécessairement dans cet ordre, c’est selon les goûts.

Comme je n’ai pas de carte ni ma blonde sous les yeux, je ne peux pas précisément vous énumérer toutes les villes qui constituent cette jolie contrée, mais en gros, nous avons surtout Whitehorse, puis Dawson City, Old Crow, Carcross (=Caribou Crossing) et peut-être Saufubo (=Saumon fumé sur le bois), mais il faut que je vérifie.

Au Yukon, la vie se passe à un rythme un peu plus lent qu’ailleurs. On parle même de « l’heure du Yukon », qui signifie simplement qu’il est fort possible que ce soit en retard. Par exemple, au travail, votre rendez-vous de 10h peut arriver à 11h30 ou le lendemain après-midi, heure du Yukon. Moi qui étais une personne très ponctuelle, surtout lorsqu’il fallait se lever de bonne heure le matin, j’ai mis un certain temps d’adaptation pour arriver plus tard partout où j’allais et reporter au surlendemain ce que j’aurais pu faire le jour suivant…
Autre particularité : les pare-brises de chaque auto sont éternellement fendillés. Climat oblige. Parce qu’à la longue, il parait qu’on se tanne de les changer. Ça a son charme. Le mien a d’ailleurs un beau crack presqu’aussi grand que sur l’écran de mon ordinateur depuis que je me suis chicané avec.
Au niveau géographique, nous dirons que le Yukon est assez montagneux dans son genre.
La ville de Whitehorse a vu le jour durant la ruée vers l’or de 1898, le plus important « gold rush » que l’Ouest ait connu, et qui confère à la région toute entière un caractère d’authentique « Western » permanent. À cette époque, Dawson City était la ville la plus peuplée à l’ouest de Winnipeg avec San Francisco. Les rapides qui se trouvent tout près de Whitehorse sur le fleuve Yukon lui ont valu ce joli nom. Elles rappellent la longue crinière flottante d’un cheval blanc au galop. Whitehorse est le noyau de l’administration, des transports et des communications, bref c’est la capitale. L’agenda culturel regorge de festivals et d’événements de tous genres. Tous les visiteurs s’accordent pour dire que L’Histoire, la culture, la nature authentique et des commodités très modernes s’y réunissent pour inviter le monde à expérimenter une qualité de vie inédite et spectaculaire.

Bien que Whitehorse ne soit située qu’à seulement 100 km de l’océan Pacifique (Skagway, Alaska constitue d’ailleurs la petite promenade favorite de fin de semaine pour bon nombre de résidents), ce sont les montagnes de la côte qui reçoivent la majeure partie des précipitations. Les autres précipitations du pays s’en vont toutes à Vancouver. Ceci permet à Whitehorse de jouir d’un climat semi-aride ainsi que des variations de températures extrêmes, pouvant aller jusqu’à -60 en hiver (ne vous inquiétez pas pour moi, j’ai encore mes bottes SOREL achetées à Chibougamau et un manteau qui résiste à -100 que je n’ai pas encore testé. De plus, la voisine nous a aussi prêté son chien pour qu’on se confectionne une tuque avec ses poils, ceux du chien pas ceux de la voisine).
Au chapitre des services publics, Whitehorse est fort bien équipée. La ville possède d’excellentes écoles dont une école française langue première (de la maternelle à la 12ème année), un programme d’immersion et le Yukon College comprenant certains programmes universitaires. Les grandes institutions bancaires canadiennes sont représentées. On trouve aussi un aéroport international, des théâtres, un centre d’arts, des commerces de toutes sortes permettant de combler la plupart des besoins, plusieurs cliniques, et un hôpital de renom.
Outre toutes ces commodités bien pratiques, le Yukon produit aussi des choses qui se mangent, comme, par exemple le cerf, l’orignal, ou le bison sauvage au piments, le grizzli au bleuet, le saumon et l’halibut au fromage de chèvre des montagnes, plusieurs légumes et autres plantes comestibles et enfin, la Chilkoot lager qui se mange pas mais qui est bonne et bien brassée quand même quoiqu’un peu fade, comme la chanteuse Annie Brocoli par exemple.

Toutefois, ne cherchez pas de bière ou de vin, ou les liquides essentiels à la confection de votre martini préféré dans les épiceries, il n’y en a pas. Mais rassurez-vous, le liquor store (l’équivalent des SAQ au Québec) en regorge, ainsi que certains bars ou saloons qui en vendent « off sale », à peine plus cher.

Souvent, les touristes et les nouveaux résidents arrivent au Yukon mus par le désir de vivre une expérience qu’on ne découvre généralement que dans la littérature. Ils quittent chez eux dans le but d’aller faire un tour, ou une vie, au Nord. Ils partent avec un sac à dos et un chien, sensiblement le même bagage qu’ils prennent pour d’autres voyages, mais cette fois, ils n’ont pas le sentiment de partir ailleurs… Ils rentrent à la maison, celle qu’ils ont déjà visitée en plongeant dans les récits de Jack London, Paul-Émile Victor ou Nicolas Vanier. Mais, tous les « sourdough » (vétérans de plus d’un hiver) le savent, une fois que ces « chichacos » auront goûté au Yukon, ils ne cesseront d’y revenir ou y resteront, car cet endroit magique et inoubliable vous rappelle toujours à lui.
Autrefois, lorsqu’une personne montait au Yukon pour réussir, elle devenait le plus souvent chercheur d’or, tricheur au poker, fille de joie ou tenancière de maison close. Aujourd’hui, avec la route et les rv’s qui rendent le voyage plus facile qu’à cheval ou en bateau, on arrive plus rapidement et on devient plutôt employé du gouvernement, ministre, ou éventuellement militaire à la police montée. Ça rapporte plus, mais c’est pas sûr que ça laisse les mains moins sales. Autres professions possibles : photographe, poète, musicien, pêcheur à la mouche, musher, professeur, rafteur, kayakiste, biologiste à Parcs-canada, guide touristique, conseiller en emploi et en orientation et finalement un peu aussi toutes les professions qu’on trouve ailleurs. Il est possible de vivre en ville, dans un quartier résidentiel, avec tout le confort moderne, mais beaucoup préfèrent vivre dans le fond des bois, au bord d’un lac, reliés au reste du monde par un téléphone radio et une coupole Bell Express Vu.

Enfin, des 30 000 personnes qui vivent au Territoire du Yukon, 24 000 sont établies à Whitehorse. Il y a environ 1200 francophones au Yukon. Les autoroutes toutes saisons du Yukon donnent accès à des paysages parmi les plus spectaculaires au monde. Le Yukon est la patrie de plusieurs Premières nations qui partagent fièrement leur héritage avec les autres habitants et visiteurs du territoire.

Voilà, encore désolé de n’avoir pas répondu personnellement à vos mails mais si vous croisez un crosseur qui essaie de vous vendre un osti d’ordi sur la rue Papineau à Montréal, ne lui achetez surtout pas et… crissez i un’ claque s’a yeule.
Amicalement,

kroston.

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Patou28 Ecrit le: 4/09/2003, 21:28

Salut kroston!
J’ai lu ton message avec intérêt. C’est sympa de découvrir cette partie du Canada. En passant, j’ai fêté mes 1 an à Chibougamau!!
Ce que j’aurais aimé t’entendre dire, hormis tes contes de fées, c’est la réalité de vivre en région éloignée. Ce n’est pas le paradis tous les jours en dehors des images de cartes postales. La vie dans ces régions : Chibougamau, Yukon, etc n’est pas faite pour tout le monde.
Il ne faudrait pas que des tas de gens s’illusionnent car on oublie souvent ce qui va avec cette formidable quiétude de ces vastes régions isolées.

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Redflag Ecrit le: 4/09/2003, 22:37

Salut la gang,
Sacré Kroston, toujours à nous faire rêver (et baver) avec tes descriptions façon carte postale.
Comme Patou, je m’interroge un peu sur la vraie vie dans des coins que ma blonde (québécoise) qualifie de « in the middle of nowhere ». Je crois que personnellement j’aimerais tenter l’expérience, mais le facteur job vient au premier plan, et je n’irais pas dans un endroit comme celui-ci sans un emploi en poche. C’est d’ailleurs l’emploi qui t’a décidé à te lancer dans l’aventure.
Peut-être que si tu nous faisais « la grande séduction »…
Redflag
PS : « La grande séduction », film québécois tout récent qui raconte comment les gens d’un coin perdu du Québec se mobilisent pour attirer et faire rester un « docteur ». Cute

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kroston Ecrit le: 5/09/2003, 17:19

Bon anniversaire alors Patou, et… félicitation ! Un an à Chibougamau, faut l’faire !! Et tu as l’air d’avoir le moral, bravo. T’as-tu resigné pour un nouvel hiver ? Je suis content que mes histoires sur le Yukon t’intéressent mais, tu sais, tu as tort, ce ne sont pas des contes de fées à Whitehorse. D’ailleurs, des fées il y en a très peu à part peut-être au deuxième étage de certaines maisons à Dawson City, le soir. Des trolls tout au plus, verts avec un grand chapeau rouge, demande à Curve, y connaît… (ben non, c’est pas les joueurs de l’équipe de baseball locale)… Tiens ce soir, il y a une activité contes, comptines et chansonnettes à mon boulot. C’est moi qui organise, ben oui, c’est ma job. Si on était moins isolés l’un et l’autre, je t’aurais bien invitée. Ça aurait été l’fun, on aurait jasé un peu et comparer nos aurores boréales. Mais c’est moi qui aurait gagné parce qu’elles sont bien plus belles ici, pis y’en a toutes les nuits !
Ne bave pas Redflag, c’est pas propre. Pis, c’est pas ma faute à moi si j’habite dans une carte postale avec que des avantages, même les anglais… enfin si, c’est ma faute un peu quand même, j’ai choisi après avoir visité le reste pis j’ai pris le meilleur, avec ou sans job. Mais avec boulot, c’est mieux quand même, d’autant plus que le mien me permet de voyager d’un bout à l’autre du Canada souvent et que c’est seulement ces jours-là que je me lève plus tôt. Pis d’abord, t’as rien à dire : toi aussi, t’as bien choisi une ville avec que des trucs chouettes, sauf les anglais…
Et si je jouais malgré tout la grande séduction…
Finalement, les avantages d’un endroit, c’est peut-être juste ceux qu’on voit et auxquels on croit, au moment où on les vit. Après tout, on peut très bien ne pas aimer les mêmes choses et être chum quand même. Regarde le Marquis, lui, y boit que du Martini sucré (pfouâââ !) en costard à l’hôtel et moi que du whiskey sans coca, en short dans le bois… pis on est chums quand même. J’essaie pas de le convaincre que c’est pas bon l’apple martini même si ça goûte le sirop d’érable. Ni de dire aux gens que c’est mieux ici que là, je m’en tape complètement. Si convaincre les gens m’intéressait, je ne serais pas chroniqueur, mais plutôt vendeur d’aspirateur ou fonctionnaire de l’immigration à la délégation du Québec, par exemple. D’ailleurs, je suis convaincu de rien moi-même, sauf d’un seul truc, c’est que plus je connais le Canada, moins je veux retourner en Belgique… ô, jamais… j’ai d’ailleurs parlé à un belge aujourd’hui, il paraît que c’est le bordel là-bas. Bon, c’est normal jusque là… mais encore plus le bordel qu’avant il paraît. Pfiouuuuuuu… Je suis plus au courant de rien. Depuis bientôt 3 ans que j’ai quitté mon pays qui n’est plus le mien sauf à l’occasion quand on parle de bédés, j’ai décroché de l’actualité. Je parle même plus pareil : un mot de français, un mot de québécois, un mot d’anglais (mais non, c’t’une joke). Finalement, je m’dis que le monde tourne pareil quand je sais pas comment il tourne. Pis que ça fait du bien de temps en temps de se dire que le monde c’est seulement là où tu es, avec ceux que tu aimes, et que, quand ils vont bien, le monde va bien…
Frenchpeg, j’exagère un peu parfois quand je raconte des histoires, mais c’est surtout pour ennuyer Redflag. En fait, il y a plein de maisons au Yukon avec de l’eau potable (dans la rivière tout près) et des connexions Internet haute-vitesse, mais par contre, y’a pas Communauto. En automne, si tu n’as rien contre les couleurs partout dans la montagne, et tout qui se transforme, ben c’est le bon temps… c’est déjà trippant en temps normal, mais là… Mais attention prends ta petite laine, parce que l’hiver s’en vient assez vite… il y a moins de neige qu’au Québec, mais il fait plus froid. Ce serait effectivement très chouette que tu viennes, surtout pour quelques mois, je pourrai te présenter à mes collègues, attention

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