Petite chronique sur l’automne Québécois
Bouh Ecrit
A l’heure où tout le monde est en train de s’extasier (à raison !) devant les bancs de neige, et ben moi j’ai eu envie de faire un petit retour arrière sur l’automne québécois… et comme j’avais pas envie d’attendre l’année prochaine pour être en phase avec la saison… Alors voilà, pour tous les fans du Québec en général !
Nous avons débarqué le 26 septembre 2003 pour un petit circuit touristique de deux semaines.
A Montréal, le premier jour, tout était encore vert. A peine un petit arbre orangé nous faisait penser à ce que nous pouvions déjà trouver en France…
J’en suis restée perplexe… et un peu déçue.
Mais plus nous sommes remontés vers le nord, plus les couleurs apparaissaient, comme si elles m’avaient fait patienter exprès.
Chaque région a l’air de posséder ses propres couleurs.
Charlevoix est une région jaune vif, vert profond, et rouge écarlate. Sur un fond de ciel bleu, ces couleurs sont comme artificielles. On dirait qu’un enfant a pris ses feutres pour gribouiller chaque arbre sans prendre la peine d’y mettre aucune nuance. C’est une des plus belles régions à mon avis (enfin, après les Laurentides bien sûr, ma région d’adoption !). Les collines colorées surplombent le Saint Laurent, et chaque petite maison ressemble à une maison de poupée, posée au centre d’un petit pré vert. Si tu regardes attentivement le fleuve, tu peux apercevoir parfois des taches blanches ou noires. Ce sont des baleines ou des bélugas, qui viennent encore jouer le long des côtes avant de déserter le Saint Laurent pour l’hiver.
La Mauricie est une région sombre (enfin, il faut préciser qu’on l’a traversé sous la pluie !). Les arbres sont vert sombre, bordeaux, ou orange. Les nuages s’accrochent aux collines et s’effilochent dans le vent… On dirait que la montagne fume. C’est presque inquiétant, mais tellement beau et sauvage ! Sur la route qui redescend du Lac St Jean à Shawinigan, pas une maison à l’horizon, juste la rivière et ses poissons qui traversent cette belle région.
L’Outaouais est une région à prédominance jaune et orange. Elle est magnifique dans son unité et sa spécificité. Le monde est jaune et bleu, ou jaune et gris lorsque quelques nuages viennent obscurcir le ciel.
La région des Laurentides est, pour moi, la plus belle de toutes (évidemment !). Je ne l’avais jamais vue à l’automne, et après avoir vu Charlevoix, j’avais peur qu’elle ne puisse qu’être reléguée à la seconde place ! Au début, j’ai eu un peu peur car nous l’avons abordée sous la pluie. Elle m’a semblé sans saveur. Les couleurs paraissaient ternes, indiscernables, sans organisation, sans prédominance de quoi que ce soit. Et puis il y a eu ce rayon de soleil et cet arc-en-ciel, comme pour nous souhaiter la bienvenue… Et là, la révélation ! Les couleurs ternes sont devenues lumineuses. Elles paraissaient indiscernables, mais en fait, c’est parce que cette région rassemble tout ce qu’il existe au monde de couleurs, de teintes et de nuances automnales. Jaune, orange, rouge, rose, toutes ces couleurs sont déclinées du plus pâle au plus foncé, du plus sombre au plus lumineux. Il n’existe pas de couleur d’automne que les Laurentides ne possède pas. C’est absolument magique et irréel.
En haut de la montagne du diable, autre surprise ! Le blanc de la première neige d’altitude est venu compléter ce tableau déjà incroyable.
L’automne québécois est irréel. Il est tellement étonnant que l’on arrive pas à y croire. On touche les feuilles pour savoir si elles sont vraies. On en arrache quelques unes car on veut les garder en souvenir. On veut les mettre dans sa valise pour pouvoir prouver aux collègues de boulot (s’il en était besoin !) que les photos de Yann Arthus Bertrand ne sont pas truquées. Et on regrette de ne pas pouvoir rester assez longtemps pour visiter toutes les autres régions…
Et si en plus vous avez la chance de voir tout ça au moment des quelques jours que compte l’été des Indiens… Ce voyage restera gravé dans vos mémoires, et en rentrant, vous ferez comme moi… Vous remplirez votre DCS.
Katy
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