Parlons travail.
Ecrit par: Curveball
Je pense souvent aux difficultés que peuvent rencontrer la grande majoritée des immigrants lorsqu’ils arrivent dans leur nouveau pays. Ma fiancée et moi pouvons nous considérer privilégiés car elle a d’abord travaillé en visa temporaire (un peu comme une période d’essai pour savoir si le Québec nous plaisait vraiment, sans avoir encore à faire le grand saut de l’immigration permanente) et occupe toujours son poste, pendant que moi, en arrivant ici j’étais déjà en contact depuis plusieurs mois avec mon employeur actuel.
Certains diront que notre situation confortable ne me donne pas le droit de parler de choses que je ne connais pas, de difficultés que je n’ai pas rencontrées. Libre à eux.
Comme d’autres le savent, je suis arrivé en sol québécois avec une opportunité avancée de travailler dans mon domaine. Qui plus est, mon expérience passée et mon niveau d’étude ont été reconnus. Precisons enfin que j’ai obtenu le même niveau de rémunération et le tableau est complet. Sur ces points là, impossible de me plaindre.
Pourtant, je voudrais mettre en garde ceux qui, comme moi, seront tenter de trouver le boulot trop parfait. En effet, je m’étais dis qu’à changer de continent et de vie, autant trouver le job qui me fait plaisir, quitte à refuser une ou deux propositions (ma Blonde assurant un premier revenu, nous pouvions nous le permettre). J’ai par exemple eu une proposition d’embauche où l’employeur, ne doutant de rien, me proposait 60 % de mon ancien salaire. Un peu léger comme attitude à mon avis.
Je m’étais fait une idée trop précise de ce que je cherchais, tellement précise que je n’avais plus aucune flexibilité dans mes choix. Si comme moi, vous tentez d`être trop rigide, sans coller aux contraintes de la réalité, vous risquez quelques désillusions.
J’ai un salaire, c’est l’essentiel. Mais j’attendais autre chose de ce travail. En l’espace de quelques mois, les besoins du clients avaient changés et lorsque je suis finalement arrivé sur le projet, le contenu du poste s’était vraiment éloigné de ce qui était prévu.
Je comptais travailler dans les locaux de ma société, j’ai atteri finalement chez le client avec 3h de trajet bus-métro par jour. Je devais travailler en équipe, je me suis retrouvé seul chez le client. Je comptais participer activement à la vie de mon entreprise et je me comptente des miettes.
J’ai eu du mal a l’accepter et j’ai pensé démissionner. Apres tout, si ce qu’on m’offrait ne correspondait pas à mes envies actuelles, pourquoi « perdre » mon temps dans ce job, alors que d’autres pouvaient me convenir ailleurs. Cependant, j’ai pris mon mal en patience pendant 4 mois. Depuis quelques jours, d’autres collaborateurs m’ont rejoint sur le projet. La définition des tâches reste la même, mais leur contenu s’est notablement enrichi. Une certaine dynamique s’est créée. Et petite consolation, on est donc plusieurs à se trainer ensemble tous les jours dans les longs trajets bus-métro !!!
Cette expérience des premiers mois m’a ramené à un peu plus d’humilité et d’ouverture, non pas envers les autres et mon nouveau pays, mais surtout envers moi-même et mes aspirations.
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