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Restaurant à Montréal, projet

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Restaurant à Montréal

Ecrit par: JUANJ 29-03 à 15:40

Bonjour, tout d’abord félicitation pour votre site, c’est le meilleur que j’ai pu trouver.
Je suis français et avec un ami je voudrais ouvrir un restaurant alsacien dans Montréal, je suis de Strasbourg. J’aimerai avoir quelques précisions sur la démarche à suivre pour un tel projet, et les difficultés que je pourrais rencontrer.

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Ecrit par: laurence 29-03 à 19:36

Bonjour,

C’est un gros projet et je ne vais pas vous cacher qu’il y a déjà énormément de restos sur Montréal. Enfin, je vous suggère de rencontrer des confrères afin de prendre le pouls du milieu et aussi, si vous en avez les moyens, de faire une étude de marché. Il faut savoir qu’à Montréal le concept est très important, les gens aiment les décors, les idées originales, il ne suffit pas que de faire de la bonne cuisine.

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Ecrit par: lewana de tyriulle 1-04 à 23:27

Beau et grand projet que de vouloir se lancer comme travailleur autonome, surtout dans le domaine de la restauration ! Il est vrai que les places à Montreal sont chères et qu il existe beaucoup de restaurants, pourquoi pas en région dans une ville assez importante, ou une zone touristique…
Bon, il faut savoir que la culture de la bouffe est jeune au Québec (20 ans) et qu il faut parfois oublier certains reflexes culinaires et s adapter aux habitudes et gouts locaux, les palais sont jeunes et parfois vierges, il faut s adapter et adapter les mets…
Il faut dabord franchir la porte d une banque et optenir un financement (po facile en tant que nouvel arrivant avec 0 passé bancaire ici…), je déconseille l auto-financement, il faut un minimum d emprunt afin d etre reconnu et avoir un nom auprés de la banque choisie, trés important ici ! Dés que tu commenceras à gagner de l argent tout est possible, il faut faire ses preuves !
Les démarches pour s inscrire aux différents organismes est relativement simple et rapide : permis de restaurateur, permis d alcool, inscription à la tps et tvq (t.v.a locale) auprés de revenu Quebec et de l agence revenu Canada. Il existe un organisme nommé l ARQ (association des restaurateurs du Québec) qui pourrait te renseigner trés amplement… Attention le sésame qui ouvre toutes les portes ici pour démarrer les démarches de mise à son compte est le numéro d assurance sociale (il sera demandé à tout les étages…), obtenu aprés la validation de ton certificat et visa de résident permanent.
Bonne nouvelle, les notaires ne sont pas chers si tu achètes, attention aux experts comptables assez dispendieux !
Bonne chance et bon courage !
De la part d un restaurateur.

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Ecrit par: Zogu 2-04 à 11:41

Un petit tuyau:
À Rimouski, il y aurait de la place pour un BON restaurant français. On parle d’une ville culturelle de 45000 habitants (60000 avec la région immédiate), universitaire, assez riche, et qui manque cruellement de restaurants. Il y a bien 2 restos de sushi (dont 1 qui est bon), un resto fusion qui sert des tapas, 1 crêperie, les places à spaghetti habituelles, quelques cafés, etc. Mais le seul restaurant « français » a un décor sorti des années 1960, une ambiance à couper au couteau, et sert des filets mignon noyée dans la sauce.
Sinon côté concurrence il y a un bon bistro français un peu en dehors de la ville, une auberge réputée qui a malheureusement perdu son chef (et son inspiration), et c’est pas mal tout.
Ce qui est le plus étonnant, c’est que la région est grande productrice de légumes bio, d’hydromel, de champignons sauvages, de gibiers (l’orignal de Matane surtout), d’agneau, de poissons et fruits de mer (crevette, homard, crabe des neiges, palourde), et quoi encore, … mais que très peu de restaurants les apprêtent d’une manière originale. Que de fraîcheur perdue!!!

Si un restaurateur français lit ce message… qu’il accoure!!! J’ai hâte de voir ce qu’il saura faire avec l’agneau de prés salés de l’île Verte ou avec un rôti d’émeu de Saint-Éloi.

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Ecrit par: pioneer 2-04 à 12:34

Salut Juan,

Comme l’a dit Vannille68 encore un alsacien super!!! En plus un bas-rhinois désolé Vannille petit pique amicale.

Je ne pourrais pas beaucoup t’aider dans l’immédiat non plus mais si je peux être utile par la suite sans problème. Je serai à Montréal dans une semaine pour deux semaines puis définitivement en juillet-août. Si tu as besoin de renseignements sur place je veux bien faire l’intermédiaire dans la limite de mes possibilités.
J’aimerai également m’intéresser à l’ouverture d’une entreprise à Montréal. J’ai déjà participé en Europe et en Afrique à la création de plusieurs structures et les possibilités québecquoises seront une expérience supplémentaire.

Comme te le conseil Laurence l’étude de marché s’impose, il vous faudra également un business plan et beaucoup de volonté. Mais se lancer dans ce type de projet donne souvent des ailes, c’est une expérience passionnante.

Si tu veux en parler sur Strasbourg on peut se faire une petite bouffe, une petite Winstub avant les cabanes à sucre?
Je me demande s’ils connaissent la Flam à Montréal, je l’ai exporté en Afrique sans but lucratif, j’ai fait un carton, le four alsacien et la Fisher inclus…

Bon courage et au plaisir de venir manger une bonne choucroute dans votre futur resto pour me souvenir du pays.

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Ecrit par: Petit-Lion 2-04 à 13:13

Waou ! tu as déjà l’étude de marché, Juanj !
Et c’est vrai que Montréal est sursaturée de restaurants qui naissent et meurent comme des champignons, sans parler de la concurrence qui t’envoie des cafards juste avant d’appeler le Journal de Montréal qui a une rubrique exprès pour ça !

Ah oui, côté tendances du marché spécifiquement américaines, voici mon analyse à moi : faites-nous de grosses assiettes, ici il n’est pas question d’avoir encore faim en sortant !

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Ecrit par: Zogu 2-04 à 14:16

Eh oui Nat, malgré ma virtuosité culinaire et mon fameux agneau à l’aubergine et au gingembre, il m’arrive d’avoir le goût de prendre congé et d’aller au resto. Alors là, le choix est limité: y’a 4 restos qui font mon affaire dans la région immédiate. Pas plus! Je suis difficile parce que je ne veux surtout pas dépenser des tas de pognon pour des assiettes prétentieuses et sans âme, ou pour un déluge de sauce sur une minuscule aiguillette d’agneau trop cuite. (Il faut la saisir, lui faire tout juste frôler le poêlon, pour qu’elle soit encore presque crue.)

Bon… les 4 restos en question sont excellents (sushi, crêpes, tapas, bistro) mais on fait le tour rapidement. Et je tiens à ajouter: dans ces restaurants, les portions sont raisonnables. Pas trop grosses! Et dans les autres bons restaurants de la région aussi (au resto français 5 étoiles de Notre-Dame-Du-Portage, au bistro du Bic, à l’auberge du Mange-Grenouille, au restaurant italien de Matane…)

Donc… Cette tendance très américaine de mettre trop de bouffe dans les assiettes n’est pas aussi prononcée ici qu’aux USA. Loin de là!!!! Ma femme est allé dans un resto « français » en Caroline du Nord. En entrée, le « pâté de campagne »: un bloc de pâté complet (150g) style supermarché, au milieu d’une grosse feuille de laitue iceberg. Avec un gros motton de confiture d’oignon au porto, extra colorant. L’assiette de fromages: 400g de fromages pour une seule personnes, et une baguette (molle) au complet. La tarte « french silk pie » (sic): mousse de chocolat, croûte de biscuits graham et crème fouettée en tube. Rien de moins Français!!!

J’ai eu moi aussi une expérience dérangeante aux USA, chez IHOP (International House of Pancakes). Bon, tout d’abord, il s’agit de pancakes et non pas de crêpes. On dirait qu’il n’y a qu’au Québec qu’on peut trouver de vraies crêperies qui servent des crêpes minces, se déclinant dans le salé, le sucré, le sarrasin, etc. Et sans mettre de béchamel ou de crème anglaise un peu partout! Bref chez IHOP j’ai remarqué qu’une assiette simple pourrait nourrir une famille au complet. Mais voilà, ils demandent un supplément si vous voulez partager votre assiette. C’est idiot puisqu’il s’agit de la même (énorme) quantité de nourriture, simplement on la partage entre deux personnes. En tout cas. J’ai remarqué que presque tout le monde (à part une famille ultra obèse) laissait la moitié de son assiette, qui finissait dans une *immense* chute à bouffe au fond du resto; un trou dans le mur fait expressément pour vider des assiettes à moitié pleines. Bienvenue aux USA.

Bref, au Québec on trouve de « l’abus de portion » un peu partout, mais il y a de la nuance et de la variété (car telle est notre identité, pleine de nuances)… et on trouve quand même pas mal de restaurants qui servent des portions raisonnables. Faut pas trop généraliser ou répéter les clichés ambiants; les québécois ne « réclament » pas en général des portions gargantuesques. Même s’il y a une partie de la population qui ne jure que par les « steak houses » avec frites à volonté et portions « grizzly »!

Et l’opposé est aussi vrai: pendant les années 80, la mode de la « nouvelle cuisine » menait à l’excès opposé, soit le « carré de 4 bâtonnets de carottes crues » au milieu d’une assiette immense, avec 1 ml de yogourt à la menthe et des graines de pavot. Pour 10$. Heureusement, ce snobisme a virtuellement disparu des menus (même si parfois on trouve des entrées beaucoup trop chères étant donné le nanisme de la portion et le peu de travail/d’imagination du cuisinier.)

Autre chose: les jeunes québécois développent leurs goûts à la vitesse « grand V ». La génération des 25 à 35 ans ont un engouement incroyable pour le Porto, les bons vins, la cuisine, les produits fins. Nos parents en perdent leur Latin, eux qui buvaient presque tous du Saint Georges (vin vendu au gallon) et du cidre doux. Les épiceries s’adaptent rapidement, et il ne passe pas une semaine sans que de nouveaux produits (frais ou importés) ne deviennent disponibles. Qui connaissait le garam masala en 1990? Ou le yam? Qui cuisinait au sésame ou au nuoc mam?

Il y a explosion de la culture bio, de l’élevage d’animaux variés (autruche, émeu, cerf rouge japonais, bison, pintade, cailles, …), (re)découverte des produits du terroir, inventivité dans le monde des alcools, etc. Il y a l’engouement pour les fromages de lait cru québécois, les tables champêtres, ….

Nous vivons à une époque formidable.

Le mouvement gastronomique, parti de Montréal et de son « melting pot » culturel et gastronomique (un « cooking pot »?), atteint les régions depuis 5 ans environ. C’est donc le temps d’ouvrir des restaurants! Même à Kuujjuaq, au nord du nord, où un chef européen a importé des rudiments de « cuisine santé » chez les « mangeurs de poutine » aux yeux bridés.

Les gens ne sont pas encore trop obèses par icitte…
Et la gastronomie fait des pas de géant depuis 25 ans…
Parallèlement au fast food…
Le 2 kilos de crème glacée « Costco » extra caroube, qui côtoie de l’authentique gelato italien… on a le choix…
Ce que j’aime notre terre de contrastes!!!

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Ecrit par: pioneer 2-04 à 14:44

Chapeau Zogu pour le développement.

En fait je connais que très peu la gastronomie du coin mais beaucoup mieux celle des Etats-Unis et je rejoins ton point de vu. Bien qu’il soit également possible de très bien manger aux US notamment dans des grandes villes comme NY malheureusement à un prix souvent élevé.

Ce qui m’a choqué aux US c’est les matières premières d’une qualité déplorable.
Des tomates farineuses, des raisins sans pépins, des fruits sans aucune tache, de l’ail qui ne sent pas sur les doigts…la forme, les couleurs sont parfaites, mais le goût zéro.
J’imagine que les OGM sont passés par là, le résultat est infâme et surtout il est difficile de cuisiner de bons plats avec de mauvais ingrédients.

Pour ça l’Italie c’est le paradis. Avec quelques tomates, de la mozzarela, une touche de basilic frais et de l’huile d’olive tu fais une merveille en deux minutes. Essaye de faire de même en France les tomates on souvent moins de goût et aux US tu abandonnes l’idée.
A Florence ils ont des bars où tu dégustes un chèvre sec avec de la confiture d’oignons aux pommes arosé d’un bon petit vin le pied!

Tu me rassures en parlant de l’explosion de la culture bio et d’élevage varié.
Le Québec est t-il toutefois victime de façon générale de la médiocrité des matières premières américaines et de la production industrielle?
Y a t-il une importante production bio locale?

En tous les cas je me réjouis de découvrir les produits du terroir!

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Ecrit par: Zogu 2-04 à 15:24

QUOTE
Tu me rassures en parlant de l’explosion de la culture bio et d’élevage varié.
Le Québec est t-il toutefois victime de façon générale de la médiocrité des matières premières américaines et de la production industrielle?

Oui, surtout au niveau des fruits: fraises géantes et sans goût de Californie, pêches et nectarines fades, poires et prunes fades, tomates vertes à l’intérieur (mûries en accéléré probablement), bleuets géants du Michigan. Avec cette obsession du fruit géant, on tue le goût, on vend des poches d’eau en forme de fruit. Et de plus, les fruits géants sont plus fragiles alors ils doivent être cueillis et transportés avant d’être mûrs.

Y’a que les agrumes (oranges, pamplemousses) des USA qui soient vraiment excellents, à mon avis. Quoique ceux du Maroc soient plus variés!

Il faut encourager la production locale (les tomates Savoura en serres du Québec, par exemple); nos bleuets sont infiniment plus goûteux et, parce qu’ils sont plus petits, ils sont un meilleur apport en anti-oxydants et en vitamines. Il faudrait aussi peut-être penser à acheter des fruits d’ici (pommes du Québec, prunes du Québec et d’Ontario) parce qu’ils voyagent moins loin et donc ils sont plus frais.

QUOTE
Y a t-il une importante production bio locale?

Oui, heureusement! Et c’est en très forte croissance. Dans ma région, qui est l’une des plus agricoles du Québec, 35% de la production est maintenant bio (culture et élevage).
Une ombre au tableau: les grandes chaînes de supermarchés comme Loblaws vont en général favoriser les forts volumes et l’uniformité des produits; la production bio ou locale ne les intéresse pas beaucoup.

——————————-

Ecrit par: Elie 2-04 à 16:36

Bonjour.

Nous venons d’ouvrir un restaurant analogue à celui que nous possédons à Lille sur la rue St Paul à Québec le 21 mars.
Et donc bon courage, car dans les faits, la création de société, les différentes autorisations à obtenir et les produits spécifiques que nous cherchions, furent assez difficiles à mettre en place ou à trouver.
D’autres part, heureusement que nous avons tout financé comptant car je crois que le secteur de la restauration, n’est pas trop bien vu par les banquiers.
Ceci étant dit au bout de 10 jours, on refuse du monde tous les midis ou presque, et tous les gens qui essayent reviennent avec des amis le midi ou le soir, donc ca roule bien pour l’instant et on attend la saison touristique pour mettre la terrasse.
Si vous voulez des renseignements plus précis, n’hésitez pas, j’essaierai d’y répondre dans la mesure de mes compétences.

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Ecrit par: cherry 2-04 à 17:00

Vous pouvez toujours acheter un fonds de commerce et faire ce que vous voulez avec après (changer nom, menu, déco, etc).

J’ai trouvé ce site où on peut vendre et acheter des commerces du Québec. Tu peux les trier par type et par région. Ça peut peut-être t’aider…?

www.quebeccommerce.com/buy/

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Ecrit par: Zogu 3-04 à 12:20

Oui, l’agneau de prés salés est élevé à l’Ile-Verte, à Matane et dans le bout de Gaspé. Bref, où il y a des battures « savoureuses » à marée basse.
Mais attention hein k314ten, l’agneau de prés salés coûte 3x le prix normal de l’agneau (qui est déjà pas mal cher au Québec)… Il faut délier les cordons de sa bourse!!!
Pour le trouver, c’est pas évident; le mieux c’est d’aller faire ses réserves sur place. C’est ce que font les restaurateurs qui recherchent la fraîcheur et les meilleurs prix. Je sais qu’il y a des points de vente à Montréal, mais franchement, l’agneau a déjà été congelé et transporté sur au moins 500km… et il n’est pas frais de la semaine même…
Les endroits que je connais où l’on peut l’acheter frais: L’Ile-Verte, Le Bic (Rivière-Hâtée), Matane, Sainte-Luce/Mont-Joli.
L’agneau qui est élevé sur le battures de L’Ile-Verte est amené à Sainte-Luce pour être abattu; il parcourt donc moins de 100km. De Sainte-Luce, la viande prend l’avion ou le camion réfrigéré vers Montréal; ou encore, le bateau vers d’autres destinations.

www.ileverte.net/agneau.html

Note: Les productions de Gaspé et Matane en sont encore au stade « expérimental ». Quant à L’Ile-Verte, l’élevage dure depuis au moins 10 ans déjà.

QUOTE
Un petit carré d’agneau de prés salés, rôti, truffé de gousses d’ail, jardiné de thym et de romarin, servi simplement avec un écrasé de pommes de terre à l’huile d’olives et de son jus de cuisson, juste tiède, et trois grains de fleur de sel !

Intéressant et simple! Surtout que j’ai acheté de la fleur de sel y’a pas si longtemps…

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