Recherche d’emploi…Expérience d’une immigrante
Ecrit par: olyssa 28-07 à 20:44
Salut vous autres!
Je m’adresse à tous ceux et toutes celles qui ont une frousse bleue de ne pas trouver du boulot en arrivant au Canada. Je veux juste vous faire part de mon expérience (je ne prétends pas détenir la Vérité) parce que telle que j’étais partie, je me voyais au chômage pour très très longtemps.
D’abord, ça fait 5 mois que je suis arrivée au Canada, au Québec en tant que Résidente Permanente. Je suis une femme, d’origine malgache (avec un nom dont je suis fière mais qui est long comme le bras) et un accent très français…faut être sourd pour ne pas l’entendre.
Je donne toutes ces précisions parce qu’il y a des « histoires » qui perdurent chez les minorités visibles:
-histoire 1: Quand un employeur canadien voit un nom étranger, imprononçable, il jette le cv.
-histoire 2: Quand un employeur canadien voit le candidat à l’entrevue et se rends compte que ce candidat est quelque peu basané, il ne l’embaûche pas si il peut trouver un canadien bien blanc à la place
-histoire 3: L’accent à la « française » rebute les québécois.
-histoire 4: si vous êtes affligée des trois « handicaps » précedemment cités et qu’en plus vous êtes une femme…ben vous êtes mal barrée.
Dès mon arrivée au Québec, il y a cinq mois, on m’a asséné ces « vérités-là » au sein de ma communauté…
Inutile de vous dire que ça m’a pas vraiment rassurée. En fait, j’en suis restée pétrifiée. Heureusement, mon coinjoint lui travaillait.
Un jour de mai, j’ai pris le téléphone et après avoir appelé à 17 garderies en deux heures (oui 17) je suis tombée sur une garderie qui pouvait prendre ma fille le 2 mai.
Le 2 mai, après avoir ramené la petite à la garderie, devinez ou je me suis rendue?…hmmm? Dans un Club de Recherche d’Emploi!!!!!!
Eh oui, quand on ne connaît rien du Quebec, rien du marché du travail à Montréal et rien du tout concernant les cv à la canadienne, les questions et les réponses d’usage aux entrevues…et surtout quand on n’a pas d’amis établis dans le pays d’émigration pour nous donner de l’information, il m’a semblé que le Club de Recherche d’Emploi était le premier endroit à prendre d’assaut.
Attention, je ne dis pas qu’un job vous y sera offert sur un plateau d’argent. Ce qui se passe c’est qu’on vous donne TOUS les outils pour trouver un boulot.
D’abord, le téléphone à volonté.
Ensuite, les pages d’annonces de divers journaux.
Après, les repertoires des diverses entreprises existant au Québec, classées par domaine (ça va des maison d’édition aux compagnies de jeux vidéo en passant par les boîtes de production publicitaires)
Puis l’accès Internet.
Un truc merveilleux: le Club vous « reconstruit » votre cv selon les normes canadiennes…
Mais le plus important ce sont les séances d’information fournies par les conseillères en emploi et le le fait TRÈS IMPORTANT que l’on se trouve au sein d’un petit groupe de chercheurs d’emploi qui deviennent très vite des amis: résultat, on est entouré, motivé et surtout on s’astreint à une discipline de recherche d’emploi HORS de la maison, de 9h à 16h. Voir les autres s’activer et mettre en oeuvre des stratégies pour se dénicher un boulot, vous pousse à donner 300% de vos capacités à PLEIN TEMPS pour trouver un emploi.
En fait dans un Club de Recherche d’Emploi, on vous donne en trois semaines les moyens de chercher un travail intelligemment avec les données factuelles relatives au marché du travail de votre région.
Franchement, il y a des gens qui dès la deuxième semaine avaient des interviews tous les deux jours, dans mon groupe. Et j’en ai eu ma part aussi.
Mais la meilleure c’est qu’un jour, durant la troisième et dernière semaine de formation au CRE, j’ai fouillé sur Internet et ai trouvé deux sites de compagnies d’investigations de pré-emploi. Comme j’avais une expérience précédente dans le domaine j’ai appelé…comme ça… pour voir.
La semaine d’après j’ai passé deux interviews, durant lesquelles j’ai mis en oeuvre TOUTES les techniques fournies par le CRE…car il s’agit effectivement de savoir SE VENDRE. Les 2 compagnies m’ont rappelée en même temps après avoir fait toutes les vérifications d’usage.
Résultat: Le 1er juin, je commençais à bosser dans la companie de mon choix.
TOUT ceci pour dire qu’il ne faut PAS AVOIR PEUR et surtout il ne FAUT PAS ÉCOUTER les discours fatalistes de certaines personnes qui mettent tout sur le dos du racisme et de la discrimination. Je vois que ce sujet est récurrent sur le forum et j’admets que c’est un fait de société indiscutable…MAIS ce n’est certainement pas ça qui empêche de se bâtir une vie des plus convenables au Canada.
C’est une très petite femme de couleur qui vous le dit… Le tout est de mettre toutes les chances de son côté en s’armant des outils qui sont mis à la disposition des immigrants dès leur arrivées à l’aéroport. Le reste, le racisme, les préjugés c’est surtout le problème de ceux qui ne peuvent se défaire de cette mentalité. N’en faites pas votre probléme à vous, nouveaux arrivants.
Allez, j’espère que cet humble témoignage rassurera certains.
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Ecrit par: fortsympa 28-07 à 22:20
j’ai aussi fait le club de recherche d’emploi, j’en avais parle sur le forum et j’en garde un tres bon souvenir (je garde d’ailleur le contact avec eux)
c’est bien de parler et de reparler du CRE car il faut qu’un maximun d’immigrer le connaissent et l’utilise
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Ecrit par: Abouzyad 28-07 à 23:25
Trés beau récit en effet.
Moi aussi je suis passé par une association d’aide aux immigrants.ILs m’ont beaucoup aidé: » resume, cover letter » Tel , Fax, internet.Ils te préparent le terrain en appelant l’employeur aprés avoir faxé ton » resume et ta cover letter ».Ils assurent en quelque sorte le « follow up ».En Deux semaines, j’ai été convoqué pour 4 interviews.La troisième était la bonne.ILs ont appellé pour annuler la quatrième.
Ceci-ci dit, il y a d’autres organisations qui sont moins sérieuses, plus une perte de temps qu’aure chose.
Merci Olyssa.
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