Récit d’une arrivée sur Montréal
Ecrit par: tomcamp 12-08 à 8:39
Durant tout le mois de juillet j’ai délaissé le forum pour cause de déménagement. Je n’avais plus internet et ne pouvais plus m’informer de tout ce qui se passait. Aujourd’hui je suis de l’autre coté de l’Atlantique et vous offre le récit de mon voyage du 09aout dernier:
« 10h. Aéroport de Marignane. Ca y est je me retrouve dans ce grand hall prêt à enregistrer mes bagages. Une foule s’amasse devant le comptoir où flotte des accents différents. On distingue entre autres de l’américain, du français et du québécois…L’hôtesse au sol a la gentillesse de ne pas me surtaxer le poids de mes valises et comprend ma situation. En effet en déménageant à l’étranger il est difficile, voire impossible, de ne pas être chargé. Elle me gratifie donc d’un grand sourire en me disant que pour le surplus il n’y a pas de problème. Puis vient l’étape du scanner pour contrôler mes affaires en cabine. Là encore aucun souci majeur, les agents me demandent simplement d’ouvrir quelques sacoches pour vérifier leur contenu. Le moment de la séparation approche. Ma grand-mère me serre dans ses bras et me souhaite «bonne chance ». Je sais que ce n’est pas facile pour elle et je la remercie de m’avoir accompagné. Quant à mes parents, ils savent que leur tour viendra bien assez tôt pour venir me retrouver. Ainsi on ne s’attarde pas trop sur cet instant…
Je file directement à la porte d’embarquement. L’attente est plus ou moins longue avant l’accès à l’avion. Mon portable sonne et me laisse entendre une voix familière. Agréable surprise de pouvoir converser avec cet amie là. Emilie D. sera donc la dernière personne entendue de la France (merci encore pour cette attention)… Une fois raccroché j’ai tout le loisir d’observer les visages. C’est étonnant de voir comme notre figure est le miroir de nos émotions : elle trahit une certaine impatience, exprime la joie d’être en vacances ou encore traduit la fatigue de s’être levé beaucoup trop tôt. Pour ma part, tout ce mélange dans mon esprit. Cependant le sentiment dominant demeure l’allégresse. Je ne sais pas pourquoi mais une petite voix me murmure que j’ai fait le bon choix. Ainsi à peine ai-je le temps de l’écouter qu’il me faut embarquer…
L’avion est spacieux comme à son habitude et nous offre un confort adéquat. Installé dans l’allée centrale, je suis dans l’alignement d’un téléviseur. C’est la place idéale pour regarder les films qui vont suivre. Néanmoins un message du commandant de bord nous signale un problème : du carburant s’est déversé sur la piste de décollage et nécessite l’intervention des pompiers. Cool mon voyage ne fait que débuter et voilà déjà un imprévu. Je souris en songeant qu’à chacun de mes déplacements il se produit un incident. A croire que c’est bien ma veine de me retrouver à chaque fois à ce moment là. Bref il m’en faut plus pour entamer mon moral, résultat je prends mon mal en patience. Patience qui sera récompensée au bout d’une heure, délai nécessaire pour nettoyer la piste. L’avion peut alors allumer ses moteurs et enfin s’élancer …
En 8h, on a largement le temps de revivre dans sa tête les dernières semaines. Les souvenirs du Sud Ouest ou bien de l’Est peuplent ma mémoire. Je me retrouve ainsi devant un large éventail. Eventail qui me fait mesurer la chance d’avoir vécue cette vie là au côté des miens. Il n’y a donc point de mélancolie dans ses pensées, mais plutôt une sensation de plénitude. Tu vois en France j’ai toujours cherché à me réaliser au contact d’autrui. A me construire à travers différents liens. Et avec le recul je me rends compte que non seulement je suis le produit de diverses influences mais aussi que je me suis nourri de diverses rencontres. J’espère donc ne pas perdre de vue cette idée là et conserver mon essentiel (parents + ami(e)s). Sorti de mes cogitations, le voyage se passe sans encombre (mise à part quelques perturbations au dessus de l’Atlantique).
Petite parenthèse, j’allais omettre un détail primordial au sujet des hôtesses. Elles sont charmantes, jeunes et souriantes ce qui ne gâchent pas mon plaisir. Cette image redore quelque peu le mythe du personnage et satisfait notre vue du moment…
Nous amorçons progressivement notre descente sur Montréal. La ville se découvre peu à peu par le hublot. Elle ne semble pas avoir changée depuis 2001. Enfin il est difficile de se le figurer en étant dans les airs. Je verrai donc ça plus tard. Un message fait le point sur les conditions climatiques : température au sol = 32° soleil éclatant ; heure locale= 15h05. Inutile de vous dire qu’il ne va pas faire froid (et oui au Canada aussi le thermomètre monte).
Une fois l’appareil posé, je me dirige vers le service des douanes. Les passagers évoluent à travers un dédale humain. A croire que le Québec est une destination prisée par beaucoup d’entre nous. L’agent m’indique les bureaux d’immigration. Je passe tour à tour à trois guichets : le premier pour le fédéral, le second pour le provincial et le dernier pour l’estimation de mes biens. Durée totale : 1h30 à confirmer les détails de mon visa et à répondre à des questions diverses. Je me prête au jeu par la force des choses et tombe sur des personnes chaleureuses. J’ai même droit à un « Bienvenue au Québec » bien sonore…La sortie est proche car j’emprunte le couloir adéquat. Les portes s’ouvrent enfin vers l’extérieur et dans la foule je cherche mon frère.
A 16h45 tapante, nous sortons tous les deux de l’aéroport, heureux de nous retrouver. Pour mon arrivée, Matt a loué une voiture. Mais pas n’importe quelle voiture puisqu’il s’agit d’une Mustang cabriolet (cf voir photo prochain post). Pour sûr on va être à l’aise pour rentrer à l’appart. Malgré la fatigue du décalage, j’observe mon nouvel environnement. Les grandes avenues défilent et frôlent les immenses tours : Bienvenue en Amérique du Nord. Le trafic est dense et perturbe notre avancée. Pour le coup c’est relax puisque j’ai tout mon temps. S’en suit le rituel de l’installation après une rapide visite de l’appartement…Une douche plus tard, nous rejoignons des ami(e)s de mon frère en périphérie de la ville. Nous rentrerons à 0h30, histoire de récupérer…
Ainsi le 09aout 2005, le français que je suis devient officiellement un immigré et prend un nouveau départ à Montréal ! »
Il est actuellement 8h40 heure locale et je savoure chaque moment d’être ici!!!
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