Bonjour,
L’héritage Francais est il toujours présent aprés une si longue période , que restent ils aux québécois hormis la langue ,
Y a t’ils encore des traçes de la culture , la pensée , le caractére français ??
obligatoirement la langue latine commune devrait être dans nos éxpréssions et une certaine maniere assez proches l’une de l’autre mais quoi ? Bref vous l’avez compris , il y a encore des points communs ?
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Ecrit par : Zogu 21-07 à 16:36
Ben dis donc… tu penses vraiment qu’il ne reste plus que des vestiges de la langue, et c’est tout?
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Ecrit par : Fender1 21-07 à 18:10
Bonjour,
je suis Québécois, marié a une française et ayant vécu 7 ans en France.
Nous avons pas mal de differences avec les Français en général, la langue est a mon avis un des derniers points communs.
C’est normal, il faut comprendre que les Quebecois ont vecu sans les repéres et les standards Français, nos repéres sont plutot Americains (USA) quoiqu’on en dise, mais avec nos spécificités a nous.
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Ecrit par : Curieuse 21-07 à 18:30
Je suis plutôt d’accord avec ça. Nos spécificités résides dans l’héritage de notre caractère latin, ce qui nous différencient des anglo-saxons dans notre façon de manger, fêter, dans nos opinions et certaines de nos coutumes. Mais de là à parler de caractère typiquement français, je ne crois pas. Disons que l’on s’est dévelloppé notre propre caractère au fil du temps.
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Ecrit par : Zogu 21-07 à 18:45
Notre influence anglo-saxonne provenait, jusqu’à très récemment (années 1960) exclusivement du Canada Anglais et de l’Angleterre. Du coup, certaines de nos traditions sont calquées sur cette culture « british »: le pâté chinois (une variation sur le shepherd’s pie écossais) par exemple, ou encore l’utilisation constante de la mélasse pour sucrer (vestige du commerce du Commonwealth), le thé que tout le monde buvait jusqu’à nos grands-parents, etc.
Difficile de trouver des équivalents à cela aux États-Unis, avec leur soupe aux gombos, l’utilisation répandue de la farine/semoule de maïs (par exemple le corn bread et les corn dogs) qu’on ne trouve pas du tout au Canada, les épices cajun, etc.
Même dans les épices de nos recettes d’antan, c’est très britannique: la tourtière contient du clou et de la muscade. On est loin des influences cajun (paprika, aïl) ou provençales (herbes, olives)…
Donc influence anglo-saxonne, oui, mais traditionnellement plus britannique qu’américaine. On pourrait même dire que la très forte iinfluence culturelle américaine a débuté ici (années 1960) plus tard qu’en France (1944). La France l’a vécue à la libération, et nous l’avons vécue avec la révolution médiatique (arrivée de la télévision dans les foyers de la classe moyenne).
On peut même mettre une date sur le début de l’influence américaine sur le Canada: 1948.
Jusqu’aux années 1880, il y avait un climat de guerre froide le long de la frontière canado-américaine; certains points stratégiques étaient même fortifiés (par exemple, les forts qui se font face sur la pointe à Windsor). La Grande-Bretagne avait peur que les États-Unis ne tentent à nouveau de conquérir le Canada, surtout après leur annexion des territoires mexicains et les querelles de territoire sur la question de l’Oregon et de la vallée de la Red River.
Puis, jusqu’à la première guerre mondiale, le commerce transfrontalier a été quasi inexistant. La raison: le Canada était parfaitement intégré au système commercial de l’Empire Britannique (et plus tard du Commonwealth) et bénéficiait de tarifs très avantageux pour commercer avec la Grande-Bretagne et ses autres colonies (comme la Nouvelle-Zélande, qui nous envoit toujours son agneau, ce qui ne date pas d’hier).
En 1926, la déclaration de Balfour abolissait la hiérarchie coloniale et mettait les colonies britanniques sur un pied d’égalité (relatif) avec la Grande-Bretagne. De 1931 à 1948, le Commonwealth devenait le plus grand marché international, avec l’établissement de commerce multilatéral et de tarifs préférentiels.
Et finalement, en 1948-1949 avec l’indépendance de l’Inde et la tempête politique qui en a résulté, la Grande-Bretagne entamait un mouvement visant à abolir graduellement les tarifs préférentiels du Commonwealth. Du jour au lendemain, le Canada s’est découvert un marché au sud: les États-Unis!!! C’est à partir de cette date qu’il y a eu un transfert de l’activité commerciale vers un axe nord-sud, et une pénétration toujours plus grande de la culture et des industries américaine.
Au Québec, c’est Maurice Duplessis qui a attiré les investisseurs américains pour développer les régions-ressources, en leur « vendant » des larges pans de territoire pour des prix risibles: rivières à saumon, rivières à potentiel hydro-électrique, forêts, concessions minières. De territoire sous-exploité sous le régime du Commonwealth britannique, le Québec s’est développé sous tutelle américaine (en quelque sorte). Il a d’ailleurs fallu attendre les années 1960-1970 pour que le mouvement de reprise de contrôle débute et se complète (avec la fin des rivières à saumon privées).
Les influences culinaires et architecturales américaines au Canada datent toutes des années 1960. Le bungalow n’avait pas sa place dans nos contrées, et bonne chance si vous voulez en trouver un qui a été construit avant cela. Le modèle canadien de maison unifamiliale, original et différent de ce qui se fait ailleurs, préconisait la maison carrée à deux étages. On en trouve beaucoup dans le centre de certaines villes comme Granby ou Saint-Jérôme.
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Ecrit par : khutzeymateen 21-07 à 21:14
Les québecois sont parfois un peu drageurs et machos comme les français.
Les anglos sont un peu plus froids mais c’est juste une impression on ne peut pas généraliser
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Ecrit par : cherry 22-07 à 0:23
Bien que nous ayons été complètement coupés de la « mère patrie » pendant longtemps et que le Québec se soit pris en main il y a à peine 40 ans, nous avons curieusement plusieurs points en commun avec les Français, au point où ça laisse perplexe :
-nous avons le plus fort taux de syndicalisation en Amérique du Nord (près de 40%)
-nous prônons la social-démocratie (vs le néo-libéralisme ambiant)
-nous tenons à nos acquis sociaux (le fameux modèle québécois)
-nous ne sommes pas autant des bourreaux de travail
-nous sommes des bons vivants qui aimons la bonne chair
-nous sommes moins « coincés » que nos compatriotes anglophones
-nous sommes plus portés vers le débat public
J’ai vu une émission française qui se penchait sur les différences entre les Anglais et les Français… et j’étais sciée devant les similitudes dans la perception de l’autre, comme le Québec vs le ROC! Je crois que c’est lié à notre héritage catholique entre autre (vs le protestantisme, qui valorise le bonheur individuel dans le travail et l’argent), mais aussi à notre côté latin (vs le pragmatisme et le puritanisme anglais).
Mais bon, la comparaison s’arrête là, car nous avons aussi été influencés par l’environnement ambiant, par la force de caractère de nos ancêtres, par la notion de l’espace et du temps, et par la culture anglo-saxonne et la proximité des USA. Nous avons donc une américanité que les Français n’ont pas.
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Ecrit par : MIMOSA06 22-07 à 4:39
j’apprécie le coté historique de zogu et j’y ai découvert une réalité sommes toutes évidente avec le pouvoir télévisuel américain…….et je pensais que l’influence etait plus vieille….
quand à cherry , les similitudes , notament professionelles sont aussi inévitables , mais le fossé se creuse ….quand tu parles syndicalisme , ici en france cela est devenu un peu du » révolutionnisme » et cela vous ne l’avez pas connu puisque l’anniversaire démarre en 1789….donc pendre , bruler, écorcher vif , découper et décapiter un patron vous ne savez pas trop de que cela peut être et ici cela est quasi journalier…
Les anglais ont instinctivement séparés les québécois du reste du monde , le clergé la fait tout autant avec les francais les accusant de révolutionnaire a la solde de satan…..
uebec
Mais je sais que malgré cela , et a l’image des Cajuns de Louisianne , il reste une identité « Francaise »
se soigner avec des plantes , boire du café , regarder les filles , parler deux heures de politique , passer une matiné complète a faire la cuisine , aimer ses enfants comme si cela etaient des réincarnations de BOUDHA , ne parler que le Francais , et bien d’autres spécificités…….
La force québecoise réside dans la préservation de cette culture , attention je ne dis pas que le Quebec est une province Française , mais contre vents et marées il a du rester quelques choses de plus qu’une simple langue , alors ces points communs sont ils si nombreux , sur une échelle de 100 nous dirons que nos ressemblances sont de l’ordre de 20% ? PLUS ? MOINS ?
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Ecrit par : petiboudange 22-07 à 5:46
Je dirai surtout que ne chercher à voir que l’influence française (ou l’héritage français) dans le Québec aujourd’hui, c’est comme prendre en compte seulement 30% du Québec
Pour moi (enfin l’une de mes hypothèses de recherche, somme toute pas originale), les québécois ont une identité culturelle mobilisatrice de différences.
Ils sont à la fois américains, canadiens et francophones (oups mauvais lapsus, il fallait lire français!) sans l’être. J’explique.
Ils partagent avec les canadiens et les états-uniens une américanité nait de leur ancrage territorial. On sait que la plupart des identités culturelles sont ancrées au territoire avant de l’être à la langue. C’est ce qui explique notamment le fait que les belges wallons soient belges et non français. Leur appartenance territoriale-nationale est toute entière en belgique.
Alain Dieckhoff écrit « Ce que nous sommes ne peut être séparé « d’où nous sommes » : l’identité est toujours située ». De même que Gellner disait qu’imaginer aujourd’hui un individu sans nationalité c’était un peu comme l’imaginer sans genre (sexuel) , Dieckhoff nous explique ici que notre identité est tributaire du cadre dans lequel elle se forme, tant au plan culturel qu’au plan territorial-national, puisque « à l’époque moderne, [l’identité] sera, de façon prééminente, modelée par le cadre national ».
Cette ancrage territorial apparait donc chez les premiers québécois (les français du Canada) dès 1680, quand la majorité de la population de Nouvelle-France est né sur le territoire et n’a de rapport avec la france que par le statut de colonie. Cette américanité est revendiquée par Vaudreuil, dernier gouverneur de NF, nait sur le territoire. Cette américanité est aussi en exergue dans les 13 colonies où les américains se différencient eux-mêmes des britanniques par leur territorialité.
Corbeil (qui travaille à l’Office de la Langue Française) écrit que « Les Québécois d’aujourd’hui ont la même conviction d’être des Français d’Amérique, d’être de langue française mais d’une culture dont le fond est français et sur lequel se sont greffées les influences d’un mode de vie et d’une histoire en rupture avec la France. » Et les exemples des influences du climat, de la géographie, de la vie en terre canadienne sont nombreuses dans les modes de vie, le vocabulaire, les « schèmes » et les filtres culturels qui jouent sur leur vision du monde.
Le deuxième point, c’est la canadienneté. Si certains diront qu’ils ne sont pas canadiens, c’est souvent pour se différencier (mobilisation de la rupture, de la différence) des anglophones. Pourtant, géographiquement parlant, ils sont canadiens. Personne ne peut en douter, personne ne peut le nier. On peut le refuser mais ceci est un autre débat. Ils sont donc canadiens, mais parfois mettront en avant leur différence d’avec les autres canadiens pour se définir (ma coloc par exemple répond toujours en comparant aux voisins anglophones canadiens, aux voisins US, aux français… c’est assez drôle à lire et ce n’est d’ailleurs pas la seule à appuyer sur la différenciation pour dire ce qu’elle est ).
Cette spécificité de la Canadienneté n’apparait pas avant 1763 et la cession de la Nouvelle-France, de l’Acadie et de Terre-Neuve aux anglais. Parce que à compter de ce moment là, les habitants de nouvelle-france, les « nouveaux sujets », sont des canadiens par opposition aux britanniques (même si les canadiens se donnaient eux-même cette appellation pour se différencier déja des français- colons fraichement arrivés- au temps de la NF). Ce caractère apparait très tôt donc et cette identification est la première consciente des « québécois » (pas encore québécois d’où les guillemets) et deviendra « canadiens français » au moment de la confédération, avec le rêve de pan canadienneté de la francophonie qui tombera à l’eau dans les années 1960. Dès lors, on parlera plus de canadiens français mais de québécois, de franco-manitobains, franco-albertains, franc-saskois, les acadiens. L’hétérogénéité de la francophonie canadienne est digérée.
La troisième spécificité c’est la francité. La langue, mais aussi l’organisation judiciaire par exemple. Le Québec est encore la seule province à avoir un code civil. Les autres provinces fonctionnent sur la common law et lois criminelles anglaises (enfin canadiennes maintenant). Cette organisation est aussi un héritage de la coutume de Paris, du régime de la Nouvelle-France. Et si les marchands britanniques installés dans la Province of Quebec ont très vite demandé leur suppression, fait renvoyé un gouverneur qui soutenait cette organisation, c’est aussi parce que c’est un trait français.
L’organisation en seigneuries, qui a façonné l’organisation de certaines villes pendant longtemps et qui a laissé des empreintes dans la toponymie québécoise est aussi un héritage (recherchez les « rangs des érables », « rang lapierre » par exemple).
Elle a longtemps aussi résidé, cette francité, dans le caractère catholique. Si tu lis les traités, proclamations et autres textes barbants que j’ai du lire de l,époque britannique de la première heure, les « français » y sont surtout dénommés les « catholiques français », ceux qui professent les rites de l’église romaine etc.
La présence religieuse a façonné non seulement la province (le clergé s’occupait de tout ou presque! Dès 1765 la collaboration clergé-notables/pouvoir britannique est mis en place et cela s’arrête peu ou prou en 1959 avec la mort du « chanoine » Duplessis…), mais elle a aussi ironiquement formé les plus grands nationalistes québécois. Étant donné que les religieux étaient en charge de l’enseignement, les Papineau et autres ont tous été formé à cette école… J’ai trouvé ça très ironique. Mais passons, le clergé et la religion ont « enfermé » très longtemps les québécois dans une société rurale (la seule possible pour le salut éternel), avec beaucoup d’enfants (pour maintenir la « race » catholique en Canada!). Et cette influence religieuse, même si aujourd’hui elle est moindre, elle a pesé aussi sur les valeurs, les modes de pensée des québécois (comme en france où malgré la laïcité vieille d’un siècle, on raisonne tous encore selon le schéma chrétien. La charité chrétienne des secours mutuels est à l’origine de la sécurité sociale et des prestations d’aides diverses par exemple… ). La religion catholique prônait aussi la pauvreté, on ne gagnait pas son paradis par l’enrichessement mais la vie très pieuse qu’on menait. Les protestants britanniques eux par exemple croyaient (et croient peut-être encore) à la sélection de dieu par la force de travail. On gagnait son paradis au moins autant qu’on gagnait son pain (cf. Éthique protestante de Weber). Donc les canadiens n’étaient que peu porter à devenir des capitalistes, les britanniques si et c’est aussi ce qui explique en partie la domination socio-politique des seconds sur les premiers pendant longtemps. Lorsque la Révolution Tranquille débarque, et qu’on s’allège du poids du clergé petit à petit, les québécois n’auront plus « honte » de travailler fort et de prendre le pouvoir…
Puis comme Curieuse et d’autres l’ont signalé, cette influence s’est aussi retrouvé dans la manière de fêter, de manger.
Mais la francité est aujourd’hui c’est vrai la plus visible dans sa langue, et là encore les québécois parlent un français qui n’est pas le français de france.
Je dirai que cette différenciation d’avec l’autre est tout entière dans la spécificité québécoise. Et je ne suis pas honnêtement tombée très loin en pensant cela si je me réfère aux auteurs québécois.
Marcel RIOUX est même l’inventeur semble-t-il de cette équation de relation:
Américanité+Canadienneté+Francité=Québécité, où la québécité définit autant le caractère spécifique des québécois (et donc l’indéniable relation à leur terre, à leur pays mais aussi à leur culture et c’est ce tryptique qui fait des québécois ce qu’ils sont) mais on peut voir dans cette québécité un éveil de la conscience politique d’un peuple, un sentiment national qui apparaîtra dans ce que leurs adversaires et dominateurs a toujours vu et combattu chez eux : la différence culturelle (religion, même si moins présente maintenant,+langue+organisation civile).
Donc finalement, les québécois c’est tout ça, c’est pas juste une langue et un territoire, une influence française ou britannique ou américaine. Les québécois, c’est à la fois tout ça pis rien de tout ça. C’est un mélange de différences et d’arrangements qui fait que s’ils parlent aujourd’hui encore français, ils n’en sont pas moins des américains (habitants d’amérique et précisément des Nord-Américains) avec toutes les différences de conception du monde que cela présuppose, et ce sont aussi des canadiens, avec ce que cela suppose aussi de filtres culturels (une nation contre la guerre, même si c’est plus ou moins marqué selon les provinces ou territoires et selon les gens, restent que c’est aussi un trait commun qu’ils partagent). Et la plus grosse différence, celle qu’on voit tous, ou plutôt qu’on entend tous, la francophonie, c’est aussi celle qui leur a permis (parce qu’ils ont toujours été majoritaires en nombre, contrairement aux autres provinces où les poches francophones sont moins puissantes en nombre) de modeler et presser sur leur société. Même si ils ont été dominés longtemps, il n’en reste pas moins que sans la présence de leur pas toujours puissant intellectuels et politiques, leur province serait la même que au mieux le NB (bilingue avec une communauté francophone encore importante), au pire l’Alberta…
Finalement, tes 20% sont un peu justes. Je dirai que tu peux encore voir l’influence française dans allez au pire 1/3 de la société québécoise et de l’identité de ses habitants.
Évidemment, on peut ne pas être d’accord avec cette hypothèse, mais ma petite enquête sur le terrain et les questionnaires que j’ai fait (et ceux d’autres avant moi) tendent à démontrer peu ou prou la même chose: racines françaises encore visibles dans la langue et certains schéma culturels, mais influence au moins nord-américaine (si on veut rejetter la canadienne) sur bien d’autres modes de fonctionnement (dont le pragmatisme: je sias plus quel auteur raconte que cette tendance au pragmatisme nord-américain viendrait du rapport au territoire. Vaste, inconnu, il fallait faire pratique et rapide, peu coûteux en termes humains, matériels et temporels, pour s’établir et survivre. Et apprendre à faire avec peu pour tenter plus tard d’avoir beaucoup: apprentissage de la faune et de la flore avant de pouvoir obtenir des récoltes en abondance par exemple… )
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Ecrit par : Zogu 22-07 à 14:04
Déjà à l’époque de la guerre de conquête (1755-1763) il y avait de fortes différences entre les habitants nés en Nouvelle-France (ceux de la génération de Vaudreuil) et les commerçants et administrateurs « parachutés » par le pouvoir royal. Le mécontentement était grandissant, d’autant plus qu’il n’y avait pas assez de monnaie en circulation en Nouvelle-France (parce que la France n’arrivait pas à ajuster sa perception de la colonie à sa croissance économique réelle, qui était supérieure aux prévisions à partir des années 1701 et de la paix avec les Iroquois).
Sans aucun doute, la naissance de l’identité « canadienne » (québécoise) chez les colons de 2e et 3e génération en Nouvelle-France, leur meilleure connaissance du continent et de ses particularités, leur adaptation, leurs habitudes déjà différentes et leur attachement à cet espace, menait logiquement à un combat pour l’indépendance. Qui n’aura pas lieu, puisque la Conquête britannique arrivera 26 ans avant le choc de la Révolution Française.
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Ecrit par : petiboudange 22-07 à 14:41
C’est marrant parce que je viens de lire justement un pamphlet qui circulait en Bas Canada en 1794, écrit par des missionaires français infiltrés (on pense que c’est l’oeuvre surtout de Edmond-Charles Genêt) dans la province en passant par les USA (on se rappelle que les US et la France venaient tout juste de terminer leur révolution et de mettre en place leur république… quelle qu’en soit la qualité ).
Ces « français libres » invitent « leurs frères les Canadiens » à renverser le trône, à rompre leur allégeance britannique et à devenir indépendant!
Un siècle et demi avant le Général de Gaulle, des français crient déja au Canada (dans le sens de l’époque comprenait territoire des francophones catholiques) indépendant …
J’ai adoré
Mais oui les différences existent depuis et même avant la conquête. En fait, la conquête va être le déclencheur de l’identité selon moi. En mettant en exergue toutes ces différences justement. Tsé quand on te dit t’es catholique mais tu dois te renier pour siéger dans un tribunal/ avoir une charge publique. T’es français mais tu dois te plier à nos lois criminelles (différentes des lois civiles « françaises ») même si t’as rien compris à ce qu’on dit, etc (et même malgré les tentatives de conciliation des premiers gouverneurs, les Murray, les Carleton). Me semble, que tu finis vraiment par développer un sentiment qui te fait dire: je suis pas pareil.
Après, soit tu en es fier, soit tu te sens mal. Les seconds tentent de s’assimiler, les premiers de survivre.
Et c’est bien ça qui se passe au Québec jusqu’à la Révolution Tranquille: survivre (la survivance, le nationalisme de la survivance etc. ).
Avant de penser à vivre! N’empêche que si maintenant vous vivez, je trouve, sans aucune pensée péjorative là-dedans, que vous vous décrivez souvent en mettant en avant vos différences (pas anglophones, pas libéraux durs, pas pro-guerre… ou de façon positive j’ai pu lire: on est francophone contrairement au reste du canada/de l’Amérique du Nord, on est une sociale-démocratie comparativement aux US, on est plus syndiqué que les anglophones/les américains ). C’est un constat, vous le faites encore souvent. En tout cas les québécois qui ont répondu aux questionnaires, qui ne sont pas tous issus de ce forum et de l’environnement souverainistes, tous font toujours appel à la différence pour se définir. J’ai trouvé ça très intéressant d’ailleurs et le truc c’est que d’autres auteurs ont aussi fait ce constat, d’où l’idée que mon impression est pas si fausse que ça
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Ecrit par : Boudebouchon 22-07 à 18:14
Je rejoins pas mal Cherry. En arrivant au Québec et à force de lire le forum, je m’étais bien mis dans la tête que les Québécois étaient trrrrrrrrrès différents des Français. Et ce qui est bizarre, c’est qu’au bout d’un an et demi, je vous trouve bien plus proche de nous que ce que je pensais en arrivant
30% ? Je ne sais pas ; c’est difficile d’établir un pourcentage ! En fait, ça dépend beaucoup des gens qu’on rencontre. Certains sont plus Nord-Américains (là, on se rapproche du 0% ), d’autres se rapprochent plus de la mentalité française (on va dire 80% : si, si, j’en ai vu ) : bref, les Québécois oscillent entre les deux !
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